À lire, Autobiographie de Gandhi (1925-1929)

Gandhi (1869-1948) a lui-même rédigé son autobiographie. On l’a comparé à juste titre à Diogène, avec son mode de vie le plus simple possible : un pagne autour des reins, l’écuelle du prisonnier, la hutte de torchis, et aussi ce silence hebdomadaire du lundi que même un roi ne pouvait troubler. Mais, contrairement à Diogène, Gandhi était aussi un politique, agissant pour le bien de la cité. L’écologie politique pourrait aussi voir en lui un précurseur. Gandhi pratiquait un modèle de simplicité volontaire, moyen de lutte contre la surconsommation. De même la formation de communauté (l’âshram comme précurseur des communautés de résilience), la recherche de la Vérité (l’écologie scientifique aujourd’hui) et la pratique de la non-violence devraient constituer les fondamentaux de l’écologie.

« Presque toujours, l’auteur d’un livre ne présente qu’un seul aspect de la question, alors que n’importe quelle question peut être examinée de sept points de vue au moins, tous exacts en soi, mais non dans le même temps ni dans les mêmes circonstances. Le lecteur devra donc se garder de prendre mon ouvrage pour parole sacrée…

Celui qui s’est voué à la vérité ne peut faire autrement, souvent, que de tâtonner dans le noir. Il peut arriver, à qui s’est voué à la Vérité, de ne pas conformer tous ses actes au respect des conventions. Mais toujours, il doit être prêt à corriger ses fautes. Si je me suis trouvé entièrement absorbé par le service de la communauté, la raison profonde en a été mon désir d’accomplissement de l’être. Servir est une religion. L’expérience m’a montré que le moyen le plus rapide d’obtenir justice, c’est de rendre justice à l’adversaire. S’opposer à un système, l’attaquer, c’est bien ; mais s’opposer à son auteur, et l’attaquer, cela revient à s’opposer à soi-même, à devenir son propre assaillant.

Je n’ai jamais fait de distinction entre parents et inconnus, compatriotes et étrangers, blancs et hommes de couleur, Hindous et Indiens, Musulmans ou Juifs. Je me rendais de plus en plus compte des possibilités de l’amour universel. Mais l’amour pour toute créature vivante n’apparaît pas dans la vie de Jésus. » (1ères éditions dans son journal Navjivan de 1925 à 1929, Puf 1950)

extrait du livre« L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre) en librairie depuis le 11 juillet 2016