Albert Jacquard découvre la surpopulation

Albert Jacquard (né en 1925, mort le 11 septembre 2013) était un biologiste, généticien, professeur à l’Université de Genève et directeur de recherches à l’Institut national d’études démographiques (INED). Il est un des rares analystes qui a découvert progressivement la réalité de la surpopulation et qui l’a exprimée publiquement. Pas un mot sur sa position malthusienne dans sa fiche wikipedia, pas un mot dans la nécrologie du MONDE lors de sa disparition.

1977. dans les archives du MONDE

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : En matière démographique, et pour M. Albert Jacquard, la mutation à laquelle assiste notre génération pourrait conduire à l’apocalypse : « Les premiers hommes n’étaient que quelques millions. L’invention de l’agriculture, il y a dix mille ans, par la manne alimentaire qu’elle procure, déclenche la première révolution démographique. L’effectif humain passe rapidement à 300 millions d’hommes à l’époque de Jésus-Christ. Survient alors la seconde mutation : la victoire sur la mortalité infantile conduit à une augmentation exponentielle des populations qui passent de 1 milliard 200 millions d’hommes en 1850 à 2 milliards 500 millions un siècle plus tard. Au rythme actuel, il y aura 50 milliards d’hommes à la fin du siècle prochain, ce qui signifie que toutes les terres émergées auront la densité humaine du Japon.

La démonstration de M. Jacquard, qui s’appuie sur l’espace vital et le nombre des mètres carrés, montre la gravité d’une situation que ne changeraient en rien l’exploitation d’énergies nouvelles ou les comprimés de protéines…Un système qui n’est pas autorégulé ne peut aboutir qu’à une explosion… Si les rapports de force ne sont pas proportionnels aux effectifs humains, ils seront alors et nécessairement d’ordre totalitaire » , conclut M. Jacquard.

1987. Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau d’Albert Jacquard (édition du Seuil)

Cette boule bleue, c’est là que j’habite. Ou plutôt c’est là que nous habitons. Car je n’y suis pas seul. Nous autres les humains, nous sommes en 1987 près de 5 milliards, si nombreux que pour les compter un par un en passant de l’un à l’autre à chaque seconde, il me faudrait plus de 160 ans.

La première « révolution démographique » a eu lieu il y a 400 000 ou 500 000 ans, lorsque les hommes ont apprivoisé le feu. Les hommes l’ont utilisé pour se mettre à l’abri du froid et des prédateurs, également pour cuire les aliments, ce qui leur a permis d’accroître la variété et la quantité de nourriture disponible. Un recul de la mortalité a été progressivement obtenu, entraînant une augmentation de l’effectif. Il semble que, pour l’ensemble de la planète, il y avait quelques centaine de milliers d’hommes. La seconde « révolution démographique » s’est produit entre 40 000 et 35 000 ans avant J.-C. A l’époque des chasseurs-cueilleurs, l’effectif est cependant limité par la nourriture disponible. Sans doute ce changement est-il dû à une amélioration du climat accroissant les ressources végétales et animales nécessaires aux hommes. On estime que, dans des conditions moyennes, un seul individu a besoin pour survivre des végétaux et des animaux produits spontanément par une étendue de terrain d’environ 200 hectares. Un groupe d’humains d‘une centaine de personnes doit dont disposer d’un territoire de 20 000 hectares, l’équivalent d’un carré de 14 km de côté : l’actuel hexagone français pourrait supporter seulement 250 000 habitants  environ : c’est ce que les spécialistes appellent la « capacité de charge ». En quelques milliers d’années la population s’est stabilisée au niveau de 4 ou 5 millions d’hommes.

Cet équilibre a été rompu par l’invention de l’agriculture il y a quelque 10 000 ans avant J.-C. Les populations se sédentarisent, forcent la terre à produire des céréales, domestiquent les animaux, stockent la nourriture. La capacité de charge des territoires fait véritablement un bond. Pour nourrir une personne, il ne faut pas 200 hectares, mais 1 ou 2 ha si l’on pratique l’élevage, et 0,2 ha si l’on cultive des céréales. Les enfants participent aux tâches collectives, les couples sont incités à procréer. L’effectif mondial passe à 50 millions, puis 10 millions. Par la suite le rythme d’accroissement se ralentit en raison d’une remontée de la mortalité. Les premières villes apparaissent, entraînant de plus grands risques d’épidémies. L’appropriation des terres a pour corollaire un désir d’expansion et aboutit à des conflits parfois dévastateurs. Le palier de 200 millions peu avant J.-C. subsiste pendant tout le premier millénaire de notre ère.

Vers la fin du du XVIIe siècle commence la quatrième révolution démographique. Elle correspond à une plus grande efficacité dans la lutte contre les maladies et contre la mort : mesures d’hygiène, meilleur alimentation, invention de la vaccination… entraînent un rapide recul de la mortalité des enfants. Pour 100 naissance, il ne restait au temps de Louis XV (1710-1775) que 75 enfants à 1 an, 58 à 5 ans. Aujourd’hui (en 1987) en Europe, pour 100 naissances, 99 enfants sont encore en vie à 5 ans. La mort, sans que nous en ayons bien conscience, a changé de visage. Elle était autrefois associée aux bébés, elle l’est aujourd’hui presque exclusivement aux vieillards.

Le nombre des humains viens, nous l’avons vu, de s’accroître brutalement. Notre planète s’est simultanément rétrécie sous nos pieds. Non certes si on la mesure en kilomètres ; sa circonférence en compte toujours environ 40 000. L’évolution démographique et les bouleversements technologiques ont abouti à une planète où désormais tous les hommes sont interdépendants. Le groupe dont nous faisons partie n’est plus une bande de chasseurs, un village de cultivateurs, une nation, il est l’ensemble des Terriens.

2006. L’Explosion démographique d’Albert Jacquard (édition Le Pommier)

Nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs, et plus près de nous les éleveurs et agriculteurs, utilisaient ce que la Terre voulait bien leur fournir. A partir de 1950, c’est véritablement l’explosion : le troisième milliard est obtenu en 1960 au bout de 35 ans, le quatrième 15 ans plus tard (1975), le cinquième après 12 ans (1987), ainsi que le sixième (1999) et le septième.

Il ne s’agit plus d’éviter la disparition de l’espèce par une insuffisance de fécondité mais par excès de celle-ci. Un nouveau devoir s’impose : gérer l’effectif des hommes. La capacité de charge de la Terre en humains n’est pas une donnée de la nature, elle dépend de notre comportement. Si ce sont des Parisiens utilisant chaque jour leur voiture et passant leurs vacances dans un club aux Seychelles, les six milliards actuels sont déjà insupportables. Il ne s’agit pas seulement de gérer notre effectif ; il faut décider de prendre ou non au sérieux le mot égalité. Y aurait-il un homme de trop sur la Terre ? Si la réponse est oui, lequel ? Moi ?

Les autorités chinoises ont adopté des mesures qui nous horrifient : limitation de la descendance de chaque femme à un enfant, avortement obligatoire pour respecter cette limite. Ce qui est arrivé à la Chine nous enseigne que les mesures à prendre pour échapper à la sursaturation humaine sont d’autant plus sévères que celle-ci est plus rapprochée. Une maîtrise démographique ne peut être réalisée sans de profondes déchirures ; c’est le cœur même de nos cultures qui est en cause. Toutes devront procéder à une remise en cause douloureuse et tout particulièrement la nôtre dont la responsabilité est la plus décisive puisqu’elle sert, provisoirement, de modèle aux autres.

2013. Mort d’Albert Jacquard, déni de la surpopulation

Il était malthusien, LE MONDE du 14 septembre 2013 n’en dit rien. Dans la rubrique « Disparitions », Albert Jacquard est présenté comme généticien, humaniste et militant de gauche. Ce n’est pas anodin que LE MONDE ne voit dans Albert Jacquard que son militantisme présentable, Droit au logement, lutte contre le nucléaire civil et militaire, son positionnement contre le Front National et la croyance aux inégalités génétiques. Mais il a été aussi décroissanciste et malthusien. Il y a des sujets qu’il faut éviter quand ils fâchent…

PS : La France dispose d’une superficie cultivable d’environ 27 millions d’hectares. Selon le raisonnement d’Albert Jacquard, il faut au moins 1 ha pour nourrir un peuple d’éleveurs, la France n’aurait donc jamais du dépasser 27 millions de personnes pour un régime carné. Nous atteignons 68 millions d’habitants en 2024.

20 réflexions sur “Albert Jacquard découvre la surpopulation”

  1. Au risque encore, de provoquer ...

    Jacquard était-il malthusien ? Faudrait voir ce qu’en dit ChatGPT…
    En attendant, voici ce que disait Biomes, le 1 septembre 2021 ici même sur Biosphère
    (“Albert Jacquard et la question démographique” 13 août 2021) :
    – « J’avais entendu , au contraire, qu’Albert Jacquart en toute cohérence marxiste, affirmait que sans société capitaliste la terre pourrait même accueillir jusqu’à 50 milliards d’habitants. En tout cas, c’est ce qui m’avait été rétorqué lors d’un débat public sur les questions environnementales. »

    Ce commentaire est intéressant. Seulement, vu qu’il a été posté plus de 15 jours après la fin du «débat»… je me demande si tout le monde (3 pelés et 1 tondu) l’a vu.
    D’où ma question : Qui osera dire que Biomes est un menteur, si ce n’est un malentendant ?
    Tout aussi intéressants, les aveux le 13 août 2021 à 12:22 du porte-parole de la sulfureuse association Misan euh pardon… Démographie… Responsable.

    1. Albert Jacquard a étudié « La reproduction humaine en régime malthusien ». Il a défini pour cela en 1967 « un modèle de simulation par la méthode de Monte-Carlo ».
      https://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1967_num_22_5_11189
      Il est tellement rare qu’un analyste, surtout quand il a appartenu à l’INED, utilise le mot « malthusien » que cela mérite sans doute d’être signalé…

      1. Esprit critique

        C’est intéressant, seulement ça nous dit quoi exactement ? Qu’une femme doit être mariée pour «risquer» de concevoir … ? Que «régime malthusien» veut juste dire «contraception» … de «niveau IV» tant qu’à bien faire ? Nous voilà bien avancés.
        Faut dire que cette étude date de 1967, la révolution sexuelle n’était pas encore passée par là. Et la Pilule pas encore démocratisée. C’est en 1967 que la loi Neuwirth dépénalise la contraception en France. Du temps de Malthus… «régime malthusien» aurait voulait dire «abstinence». Les moyens artificiels de limitation des naissances (comme la capote) étant exclus pour des raisons morales… les pauvres se devaient de pratiquer l’abstinence sexuelle dans le célibat ! Misère misère !

  2. +1 habitant = +1 consommateur de ressources naturelles
    +1 million d’habitants = +1 million de consommateurs de ressources naturelles
    +1 milliard d’habitants = +1 milliard de consommateurs de ressources naturelles

    Bien que la vitesse et la quantité de consommation de ressources ne soient pas dans les mêmes proportions d’un pays à l’autre, il n’en demeure pas moins que même les pays du sud consomment plus de ressources de ce que peut régénérer la Terre selon un article de Le Monde. Autant dire que ce sera le grand crash assuré pour l’humanité sur cette Terre. D’autant que toutes les ressources métalliques, alimentaires, boisées, etc dépendent des énergies fossiles pour en assurer la production ou plus exactement l’extraction et prélèvement sur la nature, ainsi que la transformation en produits manufacturés et le transport de ces marchandises.

    1. Autrement dit, avec la déplétion des énergies fossiles, ce sera aussi la déplétion de tous les produits transformés dont alimentaires, bref guerres épidémies et famines nous y attendent au bout du chemin fossiles… Il est tout de même évident de comprendre que plus nous sommes nombreux sur Terre et plus vite on dilapidera les ressources naturelles. La pression démographique est de plus en plus forte, mais elle devient de plus en plus difficile à contenir; les conflits pour accéder aux dernières ressources deviennent inévitables. Mais une fois que les ressources fossiles se seront taries, la Terre ne pourra pas faire vivre plus d’1 milliard d’habitants, et encore ça sera dans des conditions difficiles que nous aurons connu avant la première révolution industrielle…

      1. major Daubuisson

        Au plus nous serons nombreux , au plus la nourriture sera frelatée et chère .
        La limittion chinoise de la taille des familles devrait s’ appliquer à nos « chers africains » dont la ponte par famille est souvent très élevée sans compter qu’ ils comptent écouler leur surstock de population vers l’ Europe malgré le prélèvement (beaucoup trop léger) opéré par dame nature (mort dans le désert de Libye ou en Méditerranée) .
        Ils sont appelés « réfugiés (climatiques 😂😂) alors qu’ en fait ce sont
        des clandestins dont l’ apport est souvent très négatif pour les pays qui le subissent .

        1. Misère misère !

          Et à part ça… pas un seul mot sur Albert Jacquard, grand homme de gauche.

    2. Parti d'en rire

      1 carotte = 1 légume
      1 navet = 1 légume
      => 1 million de carottes = 1 million de navets
      Et 1 seul BGA = 1 milliard de navets !

  3. Comme l’exprime en 2009 Albert Jacquard, « Gardons cette obsession : comment faire vivre ensemble environ 9 milliards d’hommes, comment vivre en bonne entente avec la planète ? »

    La réponse de l’association Démographie Responsable est claire, l’autolimitation de la fécondité humaine est un aspect incontournable des différents voies à suivre. Occulter ou même minimiser l’action démographique consiste non seulement à faire le jeu des natalistes, mais à accélérer la mésentente entre le nombre des humains et les possibilités de la planète.

    Michel C. est un spécialiste de cette attitude, mieux vaudrait selon lui parler des jeux Olympique plutôt que de l’accélération de l’accroissement démographique. Rappelons, il a fallu seulement 11 années pour passer de 7 aux 8 milliards d’humains atteints en 2022.

    1. Plutôt qu’ «accélération de l’accroissement démographique» vous seriez plus crédible en disant «ralentissement de l’accroissement démographique».
      Qui, bien sûr, ne veut pas encore dire «décroissance démographique».

      remarque du modérateur : en valeur absolue, il y a bien accélération de l’accroissement démographique. Il suffit de comparer les périodes (de plus en plus courtes) où la population humaine a augmenté chaque fois de 1 milliard. Par contre il est vrai que le taux d’accroissement est passé de 2 % en moyenne mondiale à 1 %, ce qui est encore beaucoup, un doublement tous les 70 ans environ.

      1. remarque au modérateur

        Vous avez raison. Comme quoi je sais aussi le dire. Comme quoi aussi ON peut faire dire ce qu’ON veut aux chiffres. Comme là encore, un doublement tous les 70 ans environ… dites-vous. En 2094 nous devrions donc être 16 milliards, environ.
        En attendant :
        – « En 2019, le taux d’accroissement démographique de la population mondiale est de 1,0 % annuellement […] À l’échelle mondiale, le taux de croissance démographique s’est néanmoins graduellement atténué depuis les années 1970, après un pic dans les années 1960, avec plus de 2,0 % par année» (Croissance démographique – Wikipedia)

  4. Esprit critique

    – « Il était malthusien … »
    C’est Biosphère qui le dit. Albert Jacquard a effectivement traité le Sujet…
    Oui et alors ? Constater que la population mondiale a fortement progressé depuis l’âge des cavernes, expliquer les différentes «révolutions démographiques», notamment par la baisse de la mortalité, notamment infantile… cela suffit-il pour faire de lui (comme de moi) un malthusien ?

    – « Il ne s’agit plus d’éviter la disparition de l’espèce par une insuffisance de fécondité mais par excès de celle-ci. Un nouveau devoir s’impose : gérer l’effectif des hommes. [**]
    Il ne s’agit pas seulement de gérer notre effectif ; il faut décider de prendre ou non au sérieux le mot égalité. [etc.] » (Albert Jacquard)
    Pour moi c’est clair, «gérer notre effectif» ne veut pas simplement (connement) dire que nous devons le réduire. Quant à la fécondité, c’est bon… ON gère.
    ( à suivre )

    1. Esprit critique

      (suite ) Maintenant si ON veut, en plus et même temps, gérer la mortalité… alors qu’ON le dise !
      Et si nous devons faire un choix… ce choix des plus inhumains… je ne pense pas que Jacquard aurait suivi. Dans sa dernière interview à Sud Ouest (09/2023), à la question « L’esprit de partage et de compétition sont-ils compatibles ? » sa réponse ne laisse aucun doute : « Non. Il faut choisir. »
      Jacquard était tout aussi clair au sujet de la fameuse « capacité de charge »… dont nous devons tenir compte pour « gérer notre effectif » (voir plu haut) :
      ** « La capacité de charge de la Terre en humains n’est pas une donnée de la nature, elle dépend de notre comportement. »

    2. Esprit critique ose : «gérer notre effectif ne veut pas simplement dire que nous devons le réduire ». Personne ne dit sur ce blog, sauf ce commentateur, que réduire nos effectifs serait la seule solution à nos problèmes.

      Ajouter en plus « Quant à la fécondité, c’est bon… ON gère », c’est une contre-vérité. A l’heure actuelle que ce soit en Chine ou avec Macron, on parle surtout de « réarmement démographique » !

      1. MC . Esprit critique

        L’expression « c’est bon… ON gère » se veut légèrement… provoquante.
        (Rire pour réfléchir au risque de provoquer)
        N’empêche que le taux de fécondité est en chute libre.

  5. « Albert Jacquard découvre la surpopulation » : ce titre est trompeur : A Jacquard a semble-t-il toujours été bien conscient de la réalité de la SURpopulation. Mais les croyants, les conservateurs, les rapaces et les imbéciles n’aiment pas être contredits par ceux qu’ils auraient pu admirer ; alors ils feignent d’ignorer chez eux ce qui les dérangent.

    1. Esprit critique

      – « … alors ils feignent d’ignorer … »
      C’est un point de vue, le vôtre. Seulement je pense que vous vous trompez.
      Je ne sais pas dans quelle catégorie vous vous situez… mais ce n’est pas parce que vous fonctionnez ainsi, que vous pouvez en faire une généralité.

  6. Si Albert Jacquard en avait fait son dada, son fonds de commerce ou son obsession, probablement qu’ON en aurait dit deux mots dans sa fiche Wikipedia et dans la nécrologie du MONDE lors de sa disparition. Sauf que ce grand homme (de gauche) avait les idées bien plus larges. S’il lui est arrivé de parler du Sujet, et même de lui consacrer quelques pages*, ce sont avant tout ses idées et ses propos sur la compétition, les «grandes» écoles, l’armée, le capitalisme, la répartition des richesses, les injustices, le racisme, le nucléaire et j’en passe, que nous retiendrons de lui.

    * L’explosion démographique (1993 ; 127 pages )
    Il est également l’auteur de Pour une terre de dix milliards d’hommes (1997 ; 45 pages) dont le message se résume en une phrase :
    – « Préserver la richesse des possibilités, multiplier les interactions humaines et intégrer ce qui diffère pour ne pas sombrer dans l’obscurantisme et la destruction. »
    ( à suivre )

    1. – « Toutes les prévisions concernant la démographie sont d’une grande incertitude. Actuellement, l’humanité passe à un régime de stabilité permettant d’établir des projections à un niveau durable de 9 milliards d’humains. Après quoi, il ne faut pas exclure une période de diminution. Gardons cette obsession : comment faire vivre ensemble environ 9 milliards d’hommes ? Et comment cette humanité peut-elle vivre en bonne entente avec la planète qui lui est attribuée ? » (Albert Jacquard, interviewé pour Paris Match en 2009 : « Notre monde court à la catastrophe »)

      – Mort d’Albert Jacquard : 5 choses que vous ignoriez sur le scientifique (huffingtonpost.fr 12/09/2013)

      Bref, un militant humaniste bien plus qu’un apôtre de Malthus !

      1. Un autre sujet, parfaitement d’actualité, sur lequel il aura écrit pratiquement autant de pages que sur L’explosion démographique :
        – « Que dissimule la belle vitrine des Jeux olympiques ? On nous montre de superbes et fringants athlètes, mais on nous cache l’envers du décor : la souffrance de tous, l’échec de la plupart, l’inévitable dérive du dopage.
        Il faut mettre fin à l’hypocrisie et dire ce qu’est le sport de haut niveau aujourd’hui : une entreprise d’exploitation de l’homme par l’homme, où la seule et véritable règle du jeu est le profit, quel qu’en soit le coût humain. »
        ( Halte aux Jeux ! 2004 ; 120 pages )

        – « Lutter contre soi-même, c’est cela le véritable sport » : il y a dix ans, la mort d’Albert Jacquard, sa dernière interview à « Sud Ouest » (sudouest.fr 11/09/2023)

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