Engels qualifie les thèses de Malthus d’«infâme et vile doctrine», de «blasphème abominable contre l’homme et la nature», «l’immoralité des économistes [y] atteint son paroxysme», «la déclaration de guerre la plus brutale que la bourgeoisie ait lancée contre le prolétariat»
Marx dénonce «la sottise de Malthus, empruntée à des auteurs antérieurs, sur la progression géométrique et arithmétique, [qui] n’est qu’une pure absurdité, une hypothèse parfaitement chimérique», il dénonce en Malthus un «plagiarus de profession» et «un sycophante professionnel de l’aristocratie foncière dont il a justifié, sur le plan économique, les rentes, les sinécures, le gaspillage, la sécheresse de cœur, etc.»… « Ce Malthus est caractérisé par une bassesse de caractère foncière, une bassesse que seul peut se permettre un curé qui voit dans la misère humaine la punition pour le péché originel et qui, en général, a besoin d’une “vallée de larmes terrestre”, mais qui en même temps, trouve tout à fait avantageux “d’adoucir”, à l’aide du dogme de la grâce et compte tenu des prébendes dont il bénéficie, le séjour des classes dominantes dans cette vallée de larmes»
Il doit donc y avoir quelque chose de central dans l’œuvre de Malthus pour que Marx et Engels mettent tant d’acharnement à critiquer la personne plutôt qu’à argumenter : Si Malthus devait avoir raison, le communisme deviendrait sinon impossible du moins problématique : même une société socialiste (en transition vers le communisme) risquerait de se heurter à la contradiction entre la croissance de sa population et celle de ses ressources alimentaires !
Marx exprime ces craintes dans sa Critique du programme de Gotha :
« Si la théorie malthusienne de la population est exacte, alors je ne peux pas abolir la loi, dussé-je cent fois abolir le salariat, parce que la loi ne régit pas seulement le système du salariat, mais tout système social. C’est justement en s’appuyant là-dessus que, depuis cinquante ans et plus, les économistes ont déploré que le socialisme ne peut supprimer la misère fondée en nature mais qu’il ne peut que la généraliser, la répartir simultanément sur toute la surface de la société. »
Pour en savoir plus sur Malthus, lire ses textes que nous avons résumé :
Marx dont toutes les doctrines ont toujours constitué une porte ouverte à la dictature est un intellectuel très surestimé. Certes il avait fait une analyse intéressante du profit mais il s’était toujours trompé dans l’évolution des choses. Si nous avions plutôt écouté Malthus les mammifères sauvages ne représenteraient pas seulement 4 % du total aujourd’hui.
Hélas les écologistes, presque tous de gauche, se sont laissé embobiner par le snobisme consistant à voir en Marx un des grands penseurs de l’humanité. C’était au fond un économiste très classique se trompant souvent et s’occupant de maximiser la production plutôt que de protéger le monde. J’ai fait des études d’économie et il fallait se prosterner devant le dieu Karl.
Amusant votre critique malthusienne contre Marx.
Mais dans le fond c’est très classique. Très binaire et en même temps.
Marx ou Malthus, choisis ton camp camarade ! 😉
Ah, mais soyez rassuré Michel C, j’ai choisi.