Aubry-Hollande sont de dangereux extrémistes. En effet ils sont partisans de la croissance. Or un simple taux de croissance annuel de 3 % du PIB, généralement considéré par les socialistes comme un minimum pour garantir la prospérité de la France, impliquerait au bout de 300 ans une multiplication du PIB par 7098. Le taux de croissance de 10 % réalisé par la Chine entraînerait sur la même période une multiplication du PIB par 2000 milliards ! L’extrémisme de la croissance infinie dans un monde fini se traduit déjà par la consommation en 200 ans du pétrole qui a nécessité environ 200 millions d’années pour être formé : une consommation un million de fois plus rapide que la production ! Mais de l’urgence écologique, il n’a pas été question dans le débat télévisé du 12 octobre 2011 entre Aubry et Hollande. Par contre les occurrences du mot croissance ont été innombrables :
Aubry : « Moi, je ne veux pas d’une règle où on me dit que demain on sera sérieux, je propose tout de suite au Président de faire un certain nombre de choses qui permettent à la fois de réduire les déficits publics, mais aussi de relancer la croissance et l’emploi… Je veux à la fois réduire les déficits publics et relancer la croissance et l’emploi… Nous sommes des gens raisonnables au parti socialiste, nous avons voté un projet à l’unanimité, nous n’avions pas pris les prévisions de croissance du gouvernement. Nous avions pris 1,7 % pour cette année… On va, nous, relancer la croissance. Parce qu’en dessous de 3 %, la dette diminue en France et c’est ça qu’il faut obtenir… Je dis que dans le climat actuel, on ne sait pas ce que sera la situation internationale et la croissance française, même si nous ferons tout pour la relancer… Si je mets tout sur les déficits, il n’y a pas de croissance, pas de rentrées fiscales… On baisse les dépenses publiques et on cogne sur les couches populaires et moyennes, par exemple en augmentant la CSG ou le prix sur les mutuelles et dans ce cas-là, effectivement, on réduit le déficit public formellement la première année mais on casse la croissance. Donc je suis pour un équilibre, il y a des dépenses fiscales à réduire mais il y a aussi à avoir de la croissance… On a cassé la croissance grecque. Monsieur Papandréou me disait : « nous avons perdu 12 % de croissance ». 12 % de croissance ce sont des recettes fiscales et c’est surtout une situation pour les Grecs qui est catastrophique… Il faut les deux choses : la baisse des déficits et ne pas casser la croissance. »
Hollande : « Nicolas Sarkozy va nous donner son paquet de dettes et sa faible croissance… il va falloir soutenir la croissance. De ce point de vue-là, Martine a raison… Mais je vais vous corriger sur un point, ce n’est pas les emplois d’avenir qui relanceront la croissance. C’est ce qui permet d’améliorer le niveau de l’emploi. Et c’est vrai qu’en améliorant le niveau de l’emploi, on améliore le pouvoir d’achat, ça a un effet sur la croissance mais la croissance structurelle, parce que c’est ça qui compte, c’est l’investissement, c’est l’éducation. C’est ça qui permet d’avoir, pas tout de suite, mais le plus haut niveau de compétitivité, le plus haut niveau d’emploi et donc le plus haut niveau de croissance… Mme Merkel dit : « on a fait un effort, pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? » Nous allons dire : « si nous faisons un effort pour maîtriser notre dette vous devez faire un effort pour soutenir notre croissance… On a une chance formidable avec les territoires. C’est un levier de croissance. »
Aubry:
« Monsieur Papandréou me disait : « nous avons perdu 12 % de croissance ». 12 % de croissance ce sont des recettes fiscales et c’est surtout une situation pour les Grecs qui est catastrophique… »
En Grèce, nous sommes en effet en train de traverser une seconde année avec une décroissance de l’ordre de 4-5%, qu’ils appellent récession. « Nous sommes retournés au niveau de vie de 2004 » déclaraient-ils il y a quelques jours, mais nous vivions très bien en 2004, et même mieux! Il y a dégradation du niveau de vie, non pas parce que le pouvoir d’achat diminue de jour en jour, mais parce que le gouvernement Papandreou détruit tous les services sociaux et s’attaque aux démunis. Le gouvernement Papandreou est criminel car il applique un plan d’austérité sans aucune vision pour la société qu’il crée. Il n’est qu’un gestionnaire de chiffres. En Grèce nous avons la décroissance, faudrait-il encore qu’elle soit sereine.
Arnaud Montebourg déclare :
« Je me refuse à donner une consigne de vote. Car dans le mot consigne, il y a l’image de la caserne et de l’enfermement qui est incompatible avec l’esprit de la primaire et de la VIe République. Chacun se déterminera au vu des choix exprimés par les candidats (…)
Au premier tour, on choisit par conviction. Au second, on choisit l’efficacité. Les propositions des deux candidats étant pour moi équivalentes, je ne peux me déterminer en fonction de ma seule éthique de conviction. C’est pourquoi mon choix relèvera avant tout de l’éthique de responsabilité: je veux faire gagner la gauche et battre Nicolas Sarkozy. A titre exclusivement personnel, je voterai donc pour François Hollande, arrivé en tête du premier tour, à mes yeux meilleur rassembleur. Le résultat de la primaire ne doit pas donner le signal de l’impossibilité de rassemblement.