Avec ou sans George Soros

200 économistes contre les dogmes du marché : la biosphère est encore ignorée !

Réunis à Cambridge, des chercheurs hétérodoxes réunis par George Soros plaident pour une révolution théorique, seule capable d’engendrer une vraie réforme. Sauf que George lui-même avoue ne pas avoir d’opinion tranchée sur ce que serait une « bonne réforme » et que les avis des spécialistes ne brillent pas par leur clarté !

Pourtant la base du raisonnement est amplement partagée, les équilibres « naturels » du marché n’existent pas ; c’est au contraire l’instabilité qui caractérise le jeu de l’offre et de la demande. Le processus de fixation des prix par le marché est par essence irrationnel et le comportement des acteurs intrinsèquement contingent. Il n’y a pas de juste prix, mais un prix conventionnel fixé par le cadre institutionnel et le rapport de force entre acteurs. C’est d’ailleurs à cause de cette domination légale des uns sur les autres que jaillit le profit, c’est-à-dire le gain des uns aux détriments des autres. C’est pourquoi dans ce système de « liberté » économique, les inégalités sont en hausse. La rigueur et l’austérité économique sont imposées à la périphérie, les bulles spéculatives bénéficient à ceux qui sont bien placés. Les bonus versés par Goldman Sachs équivalent aux revenus des 224 millions de Terriens les plus pauvres. Lorsqu’il s’agit de combattre la pauvreté, tout le monde est d’accord. Mais si l’on parle de réduire les inégalités, c’est la peur d’avoir à partager qui l’emporte.

Mais il ne suffit pas de parler des inégalités. Ces économistes hétérodoxes passent à côté de l’essentiel. Ce qui importe aujourd’hui, c’est que l’économie conventionnelle a complètement détérioré depuis deux siècles les équilibres de la nature. Que faire ? Constater d’abord que les inégalités de salaire, l’existence de dividendes ou de profit basé sur le patrimoine de rapport ne fait qu’exacerber le poids de l’activité humaine sur les ressources naturelles. Comprendre ensuite qu’une société durable ne peut fonctionner sur un registre trop grand de complexité car cela favorisera toujours les profiteurs et les abus. Envisager enfin notre avenir en termes de communautés restreintes vivant de façon autonome, dans le respect des autres communautés humaines et non humaines.

Source de documentation : LeMonde économie (27 avril 2010)

4 réflexions sur “Avec ou sans George Soros”

  1. @ adepte de la punition collective :

    « Envisager enfin notre avenir en termes de communautés restreintes vivant de façon autonome, dans le respect des autres communautés humaines et non humaines. »

    Ooogah Boogah ! Quel prêchi-prêcha sectaire ! Je savais bien que la vieille obsession malthusienne était encore là ! Contre le système agro-industriel, le système tribal autarcique pré-historique, c’est mieux que les Krishna, le Mandarom, les ascètes Hindous ou la féodalité brutale du système tibétain !

    Les études ont été faites sur la capacité de support de la planète sans et avec système agro-industriel intensif :
    en « mode » chasse, pêche et cueillette (mode « minimum »), la population humaine ne peut dépasser les 10 millions d’individus – avec une espérance de vie moyenne de 25 ans -;
    alors que système républicain agro-industriel intensif contemporain, s’il était appliqué à la planète entière – voire à la Lune et Mars dans le futur – permet un potentiel de population qui, sur Terre, avoisinerait les 20 à 30 milliards, et dans une optique de colonisation spatiale peut-être 50 à 100 milliards, avec une espérance de vie approchant les 110 ans. Et si l’on rajoute la fusion nucléaire et ses dérivés dans l’équation, il n’y a plus de limite à la croissance de l’humanité dans l’univers.

    Nous sommes aujourd’hui 7 milliards. Votre proposition implique donc la disparition des conditions de vie de plus de 6,9 milliards d’êtres humains. Vous le savez, ne serait-ce que parce que l’on vous l’a assez répété. Vous en êtes donc toujours à cette idée de génocide global pour sauver la planète, cela vous rend définitivement ridicule.

    Continuez à faire des billets inutiles sur la burqua, là au moins vos âneries sont moins remarquables.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  2. @ François Saint Pierre
    Les survivants des catastrophes provoquées par les humains trouvent toujours des solutions. Le problème, c’est qu’elles sont plutôt rigoureuses et se mesurent par le nombre de morts.

    Si nous amortissons dès maintenant les chocs écologiques à venir, nous pouvons déjà déterminer que cela passe par la relocalisation, une autonomie relative des territoires (des bassins d’emploi), la simplicité volontaire dans le mode de vie, une sobriété énergétique drastique et la convivialité retrouvée. C’est pas gagné !

  3. Accepter de se poser des questions sur les mécanismes du marché plutôt que de croire en des lois intangibles (les fameuses lois de l’économie) est un bon début. Comprendre que ce sont les déséquilibres du marché qui produisent la richesse de certains mais aussi la pauvreté pour d’autres est un bon point. Comprendre que cela se paye aussi en destruction de biens publics (eau, air climat, forêts,etc…) est un peu plus compliqué pour les économistes, mais je pense que petit à petit cette réflexion va finir par émerger. Par contre pour la solution c’est pas gagné… même pas certain qu’il en existe une !

  4. Lorsque le seul moyen de s’enrichir est de détruire et non de crééer, d’asservir et non de libérer, une société peut être considérée comme cliniquement folle.

Les commentaires sont fermés.