Chroniqueur bousculé, bascule en vue.
J’aime quand un journaliste commence à réfléchir. Ainsi Eric Le Boucher, plus enclin habituellement à chanter les louanges de la croissance économique et du progrès technique plutôt qu’à s’interroger sur l’avenir de la planète nous livre enfin une chronique sidérante (Drôle de moment de bascule, Lemonde 16-17 décembre 2007).
En effet, il avoue en dernière phrase que « Les économistes sont paumés ». Il constate que trois économistes auront au moins quatre avis, contradictoires si possible. Il reconnaît surtout que « La planète se reconfigure en profondeur sans que personne ne sache ce qui se dessine vraiment. » Eric nous explique que cette grande bascule porte sur le libéralisme, mais il se contente encore de voir vaciller trois piliers de l’économie dominante, la mondialisation, l’Etat en recul et le développement de la finance.
Eric ne voit pas encore que cette idéologie qui nous dit que l’intérêt personnel devrait entraîner le bonheur collectif n’est qu’une religion de la poudre aux yeux. La croissance libérale a occulté les coûts externes, propagé les inégalités et transformé la planète en poubelle. Cette croissance n’est pas durable, ni d’ailleurs aucune croissance dans un monde fini…