« La primaire quasi-socialiste des 22 et 29 janvier promet d’être une passionnante expérience sur la nature de la gauche. Un candidat portant des thématiques puisées aux grandes questions environnementales s’affronte à d’autres personnalités représentant les nuances d’une gauche classique, s’appuyant sur le triptyque habituel — plus de croissance, moins de chômage, plus de pouvoir d’achat. Benoît Hamon a fait le pari, osé, que ses électeurs potentiels sont bien mieux informés des sujets écologiques que la grande majorité des responsables politiques de tout bord. Il n’hésite pas, par exemple, à discourir d’un sujet aussi complexe que les perturbateurs endocriniens, en prime time sur une grande chaîne de télévision. Il n’hésite pas non plus à frôler l’excommunication du débat public en critiquant la recherche éperdue de croissance – critique qui s’enracine là encore dans l’histoire du mouvement environnementaliste. « Elle ne reviendra pas, expliquait-il à propos de la croissance, dans l’édition du 6 janvier de Libération. Et si elle revient, elle ne fera pas baisser la pauvreté ni les inégalités… Le PIB ne peut plus être un objectif quand on va le chercher au prix d’un modèle de développement consumériste et productiviste. » Que Benoît Hamon obtienne un score élevé à la primaire et il faudra bien prendre acte d’un changement profond. Le virage incarné par M. Hamon arrive-t-il trop tôt ? » (LE MONDE du 9 janvier 2017, Le verdissement de la gauche)
Nous connaissons déjà la réponse. Les écologistes convaincus préféreront l’original à la copie, ils voteront Yannick Jadot à la présidentielle même s’ils se déplacent pour la primaire des socialistes. De toute façon il y a déjà deux autres « écolos » sur les rangs à cette primaire, les transfuges Benhamias et de Rugy. Plus fondamentalement le PS est allergique à la problématique écologique.
Le Pôle écologique du PS s’était crée début 2008, avait élaboré une contribution générale qui s’était transformée en motion soumise au vote lors du Congrès socialiste de Reims de la même année. Elle avait l’appui de quelques députés socialistes. Mais au Congrès, ce fut la lutte à couteaux tirés pour savoir qui va être premier secrétaire du parti… chacun a choisi son camp, Ségolène ou Bertrand, Martine ou Benoît. De plus la crise financière faisait pencher plus à gauche, l’économique chassait l’écologique, bien au loin, dans la fumée des mots de chaque motion. La motion B, « pour un parti socialiste résolument écologique » n’obtiendra que 1,58 % des voix, aucune représentativité officielle, un désastre. L’écologie restera aux abonnés absents chez les socialistes jusqu’en 2017, et ce n’est pas le calamiteux bilan écologique du quinquennat François Hollande qui nous contredira. Aujourd’hui la primaire « quasi-socialiste » de fin janvier, sera encore une lutte à couteaux tirés entre trois prétendants (Manuel, Arnaud, Vincent) pour savoir qui va diriger le PS après le fiasco attendu lors de la présidentielle. Car le présidentiable socialiste arrivera derrière Fillon, Le Pen, Macron et Mélenchon , les sondages sont formels ! Alors l’écologie, les votants à la primaire vont montrer qu’ils s’en foutent complètement, ils préféreront voter pour le futur chef qui leur paraîtra le plus à même de recoller les morceaux d’un PS en miettes… après 2017.
Quant à la question « Benoît Hamon va-t-il verdir le PS ? »
J’ai déjà parlé de toutes les nuances de verts. En quoi ça nous avancerait de mettre un peu de vert au PS ? Personnellement je n’ai jais vu de roses vertes.
Certains écolos pourront en effet voter pour Antoine Waechter… Si… J’ai déjà parlé des « si ».
Waechter, Jadot , Hamon, Montebourg, Mélenchon… tous ces gens auraient leur place dans un gouvernement qui pourrait enfin nous donner un peu d’espoir.Encore faudrait-il que tous ces gens (plus ou moins brillants) soient fichus de réunir les conditions (les « si ») pour que soit possible.
Désespérant !
Certains écologistes convaincus pourraient aussi voter Antoine Waechter (s’il arrive a obtenir les 500 signatures). Après tout, c’est probablement celui qui le plus sincère et qui a le plus ancien engagement en faveur de la nature (en plus il connait le sujet il est biologiste de formation). Lui non plus n’est pas un adepte de la croissance et dénonce le consumérisme à tout prix.
Il est aussi l’un des rares à prendre en compte la problématique démographique, ce qui est pour ma part une condition sine qua non si l’on veut prétendre à comprendre quelque choses aux menaces qui pèsent sur la nature et nos sociétés. A ma connaissance ni Yannick Jadot ni Benoit Hamon ne se sentent concernés par la question bien au contraire.
Bonjour
En lisant l’article je me faisais exactement la même remarque qu’ Invite2018 .
Juste un petit rajout : » LES écologistes convaincus » ou bien… » DES écologistes convaincus »
De quoi parle t-on ? Que sont ces « écologistes convaincus » ?
– Ceux qui sont convaincus que c’est Jadot et lui seul, le plus apte à faire avancer la Cause ?
– Ou alors les citoyens qui sont convaincus que l’écologie prime sur le reste ?
S’il s’agit des premiers, je dis qu’ils ont le droit de le croire, mais ça n’en fait pas pour autant des écologistes supérieurs ou meilleurs que les autres. Ni moins bons, évidemment.
D’autre part, je ne vois pas comment un écologiste digne de ce nom, pourrait ne pas être convaincu de la place de l’écologie …
– » écologiste convaincu » est donc un pléonasme. Exactement comme « écocitoyen » .
Vous écrivez : « Les écologistes convaincus préféreront l’original à la copie, ils voteront Yannick Jadot à la présidentielle ». Il serait bon de remplacer « Les écologistes convaincus » par « Des écologistes » convaincus ».
En effet, tous les partisans de l’écologie réelle, de l’écologie profonde, ne votent pas forcément pour Jadot. Par exemple, moi qui suis [du verbe « être »] un(e) véritable écologiste convaincu(e) ne voterai ni pour Hamon ni pour Jadot.
Vous écrivez : « Les écologistes convaincus préféreront l’original à la copie, ils voteront Yannick Jadot à la présidentielle ». Il serait bon de remplacer « Les écologistes convaincus » par « Des écologistes » convaincus ».
En effet, tous les partisans de l’écologie réelle, de l’écologie profonde, ne votent pas forcément pour Jadot. Par exemple, moi qui suis [du verbe « être »] un(e) véritable écologiste convaincu(e) ne voterai ni pour Hamon ni pour Jadot.