Nous ne pouvons faire face à la crise de l’énergie que si notre consommation arrive tendanciellement à correspondre aux énergies renouvelables. Il faut donc nous préparer à nous passer de pétrole, de gaz, d’uranium, de charbon. Cela veut dire obligatoirement descente énergétique pour que nos besoins, démesurés à l’heure actuelle, correspondent à nos ressources, de plus en plus limitées. L’avenir serait donc aux agrocarburants, le biodiesel à la place du gazole, le bioéthanol à la place de l’essence. Or au niveau mondial les agrocarburants ne procurent que 2,5 % environ du total des carburants utilisés pour le transport routier. Sachant en plus que le bioéthanol ne permet de parcourir que 68 km contre 100 pour l’essence, et le biodiesel 92 km contre 100 avec du gazole, il faudrait que le transport mondial diminue au moins de 98 %.
De plus les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux.
La conclusion est donc nette, nous ne pourrons pas utiliser que très peu d’agrocarburants quand il faudra se passer de ressources fossiles non renouvelables. La solution est simple, supprimons le plus rapidement possible la voiture et le camion.
source des données utilisées :
LE MONDE | 24.01.12 | Un bilan très modéré pour les biocarburants français
LEMONDE.FR | 25.01.12 | Agrocarburants : un cocktail qui coûte très cher à la pompe