Eh oui ! Jean-Paul Besset mesure la bêtise humaine. Il avait fait le rêve que les Assises écolos de Lyon, le 13 novembre, seraient « une date constituante, consacrant l’aboutissement d’une démarche de dépassement collectif pour construire une force alternative, responsable et désirable ». Jean-Paul Besset, qui oeuvrait depuis trois ans au mariage des Verts, des amis de Cohn-Bendit ou des écologistes associatifs, claque la porte : « L’après Lyon, à l’image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), reproduit le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l’espace, au point de rendre l’air interne irrespirable et le travail politique secondaire. La fusion-dépassement n’a pas eu lieu. D’un côté, le parti où nombre de Verts verrouillent une reproduction à l’identique, avec les mêmes têtes, les mêmes statuts, les mêmes pratiques, les mêmes courants, la même communication pseudo radicale, la même orientation servile vis à vis de la gauche ; de l’autre côté, la Coopérative que certains veulent instrumentaliser en machine de guerre contre le parti. » Jean-Paul Besset refuse de s’épuiser à « construire des passerelles alors que l’essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d’en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. »
Les problèmes peuvent se résumer en un seul mot : électoralisme. L’électoralisme des écologistes a désarmé un mouvement qui était né en 1974 des mouvements associatifs et de l’action directe. La lutte des ego a remplacé le combat contre le nucléaire, contre le productivisme, contre l’aliénation, pour la Biosphère… Ainsi Stéphane Gatignon a orchestré une vague d’adhésions massives (tamoules) pour avoir plus de poids. Ainsi Dany Cohn-Bendit a réuni une soixantaine de personnalités, y compris du centre, voire de la droite, en marge du parti. Ainsi Jean-Vincent Placé et Jean-Marc Brulé ont organisé une négociation secrète avec le PS pour préparer les sénatoriales de 2011… Le pouvoir à n’importe quel prix !
Pour construire ensemble un avenir durable, nous conseillons aux écolos deux choses. D’abord de ne jamais démissionner, sauf pour rejoindre un mouvement qui soutient lui aussi l’écologie politique. Ensuite de proposer encore et encore aux instances officielles un système de tirage au sort entre tous les candidats à un poste électif. Seul le tirage au sort permet d’éviter les bagarres entre gens qui se disent œuvrer dans le même sens. Seul le travail et l’obstination permettent de lever les barrières de l’ostracisme humain.
Je ne vois pas non plus beaucoup plus d’éthique à EELV qu’ailleurs, et je souhaite aussi plus de débats d’idées. Il ne s’agit pas de mettre devant les caméras un pantin sans convictions, mais quelqu’un qui peut tenir un débat d’idées tout en « passant bien ». Hulot, malgré toutes les critiques qu’on peut lui adresser, a quand même quelques convictions profondes qui ont l’air de se préciser avec le temps. Evidemment il respire plus la politique spectacle que Joly.
Je m’intéresse un peu aux médias, notamment en suivant régulièrement le site @SI. On y dénonce souvent la qualité déplorable du travail journalistique. Mais il ressort aussi que les journalistes ne sont pas bêtes non plus (pas tous), ils se plient juste à une forme qui permet de faire de l’audience. Ainsi, je pense que le principal facteur limitant pour une visibilité plus grande du débat d’idées dans l’information politique, ce ne sont ni les médias, ni les hommes politiques, mais tout simplement le goût du public pour le divertissement. Comme la plupart des gens, quand j’allume la télé (de plus en plus rarement), j’ai moins envie de regarder un documentaire ou un vrai débat qu’une émission « people » comme le grand journal.
La politique spectacle est très néfaste pour la démocratie. On aimerait que la politique diffère de la télé-réalité, mais malheureusement elle s’adresse au même public. Je ne vois pas comment on peut s’y adapter autrement qu’en choisissant des candidats un minimum charismatiques. Cochet aurait certainement mis un peu plus d’idées dans les débats, mais il aurait peut-être débattu tout seul et sans adhésion de l’auditoire.
Ensuite, il faut bien remettre les batailles d’égo à leur place. Elles occupent beaucoup de terrain médiatique car c’est visiblement ce qui intéresse, mais elles n’empêchent pas le travail de fond en interne. Le chantier programmatique n’est pas figé en attendant qu’un candidat émerge, au contraire. Les débats internes permettent de tester des idées. Je crois qu’en l’attente de têtes d’affiche, ni le PS ni EELV ne sont en stand by.
Je ne vois pas non plus beaucoup plus d’éthique à EELV qu’ailleurs, et je souhaite aussi plus de débats d’idées. Il ne s’agit pas de mettre devant les caméras un pantin sans convictions, mais quelqu’un qui peut tenir un débat d’idées tout en « passant bien ». Hulot, malgré toutes les critiques qu’on peut lui adresser, a quand même quelques convictions profondes qui ont l’air de se préciser avec le temps. Evidemment il respire plus la politique spectacle que Joly.
Je m’intéresse un peu aux médias, notamment en suivant régulièrement le site @SI. On y dénonce souvent la qualité déplorable du travail journalistique. Mais il ressort aussi que les journalistes ne sont pas bêtes non plus (pas tous), ils se plient juste à une forme qui permet de faire de l’audience. Ainsi, je pense que le principal facteur limitant pour une visibilité plus grande du débat d’idées dans l’information politique, ce ne sont ni les médias, ni les hommes politiques, mais tout simplement le goût du public pour le divertissement. Comme la plupart des gens, quand j’allume la télé (de plus en plus rarement), j’ai moins envie de regarder un documentaire ou un vrai débat qu’une émission « people » comme le grand journal.
La politique spectacle est très néfaste pour la démocratie. On aimerait que la politique diffère de la télé-réalité, mais malheureusement elle s’adresse au même public. Je ne vois pas comment on peut s’y adapter autrement qu’en choisissant des candidats un minimum charismatiques. Cochet aurait certainement mis un peu plus d’idées dans les débats, mais il aurait peut-être débattu tout seul et sans adhésion de l’auditoire.
Ensuite, il faut bien remettre les batailles d’égo à leur place. Elles occupent beaucoup de terrain médiatique car c’est visiblement ce qui intéresse, mais elles n’empêchent pas le travail de fond en interne. Le chantier programmatique n’est pas figé en attendant qu’un candidat émerge, au contraire. Les débats internes permettent de tester des idées. Je crois qu’en l’attente de têtes d’affiche, ni le PS ni EELV ne sont en stand by.
Bonjour Donatien
Il faut faire le buzz. Les militants ne choisissent plus la personne la plus compétente pour défendre leurs idées, mais recherchent le score le plus élevé. Ce n’est pas ainsi qu’on défend ses idées. Imaginons qu’Yves Cochet ait été par tirage au sort le candidat vert aux présidentielles de 2007, au moins il y aurait eu un débat d’idée et son score n’aurait pas été plus mauvais que celui de Voynet. Imaginons un tirage au sort entre Fabius, Royal et Strauss-Kahn. Au moins les militants socialistes n’auraient pas eu l’occasion de s’agiter (de s’étriper) inutilement.
L’erreur de la politique-spectacle se reproduit aujourd’hui au Parti EEVD. Eva Joly presse Nicolas Hulot de se déterminer pour la présidentielle 2012. Celle qui n’y connaît rien en écologie est prête à s’effacer devant quelqu’un de plus médiatique qu’elle. Eva Joly fait ainsi mine d’oublier son challenger Yves Cochet ! Il n’y a pas plus d’éthique électorale au sein d’EELV que dans les autres partis.
Mieux voudrait un tirage au sort entre candidats, et que tous les écolos sincères se retrouvent derrière leur candidat unique pour le soutenir et discuter d’un programme sans s’enliser dans les batailles d’ego !
C’est très discutable, mais je pense quand même que Mamère a fait mieux que n’aurait fait Lipietz (Alain), et que Voynet a fait mieux que n’aurait fait Cochet. A mon avis, les militants choisissent la personne la plus compétente pour défendre leurs idées, mais celle-ci peut être « politique-spectacle incompatible », voire déconnectée de l’opinion publique (comme Cochet).
Or le tirage au sort aurait pu aboutir à une candidature de Lipietz ou de Cochet.
Imaginez que Hamon soit tiré au sort comme candidat pour le PS ! Ce serait la débandade chez les « roses mous », qui voteraient probablement centristes.
C’est très discutable, mais je pense quand même que Mamère a fait mieux que n’aurait fait Lipietz (Alain), et que Voynet a fait mieux que n’aurait fait Cochet. A mon avis, les militants choisissent la personne la plus compétente pour défendre leurs idées, mais celle-ci peut être « politique-spectacle incompatible », voire déconnectée de l’opinion publique (comme Cochet).
Or le tirage au sort aurait pu aboutir à une candidature de Lipietz ou de Cochet.
Imaginez que Hamon soit tiré au sort comme candidat pour le PS ! Ce serait la débandade chez les « roses mous », qui voteraient probablement centristes.
N’oublions pas l’essentiel !
Etant donné les blocages de l’électoralisme qui peine à désigner le meilleur candidat d’un mouvement politique aux élections, mieux vaut le tirage au sort entre candidats.
Prenons le fonctionnement des Verts pour les candidatures à la candidature présidentielle. Lors des présidentielles d’avril 2002, les militants ont voté une première fois Serge Lipietz, puis celui-ci a été obligé de rendre son tablier après un nouveau vote et pour finir c’est Noël Mamère qui sort du chapeau des votes internes après sa décision irrévocable de ne pas se présenter. Lors de la primaire pour les présidentielles 2007, Yves Cochet est arrivé en tête à quelques voix près, cela a été contesté, il a fallu revoter et c’est Dominique Voynet qui a été élu pour un score final de seulement 1,57 % au premier tour des présidentielles.
C’est lamentable, que ce soit aux yeux des militants, des médias et des électeurs… Non à la politique-spectacle ! Mieux vaudrait le tirage au sort !
Je crois dans les capacités de chaque individu, mais il faut pour cela s’en donner les moyens. Dans « les conférences de consensus », les quidams sélectionnés sont informés longuement par différents experts, ils ont du temps pour réfléchir, débattre, confronter leurs points de vue etc. (comme pour les jurys populaires).
On ne retrouve pas ces éléments dans un processus électoral : 40 à 50% des citoyens ne font même pas l’effort de se déplacer, et la plupart de ceux qui le font votent comme leurs parents, sans s’être vraiment intéressé aux arguments opposés, et en basant leur opinion sur du « vu à la télé » dont on peut constater chaque jour la médiocrité (pour les programmes qui représentent 99% de l’audience). Donc un homme politique a besoin de certaines « qualités » pour être élu : charisme, culture générale, éloquence, répartie, gueule qui passe bien à la télé, machiavélisme etc. Tous les candidats à la candidature n’ont pas ces « qualités ».
Dans mon précédent commentaire, je souhaiter opposer la gestion et l’accès à la gestion. Ainsi, je suis favorable au tirage au sort dans le fonctionnement des institutions (s’il est bien encadré, par exemple pour sélectionner des ONG ou pour des conférences de consensus). Mais je pense que ce mécanisme de sélection voue à l’échec les partis qui souhaiteraient l’appliquer en interne pour choisir leurs porte-paroles ou leurs candidats, car les personnes qui sont bonnes dans les luttes de pouvoir internes ont aussi de bonnes chances de pas mal s’en tirer dans la jungle médiatique des élections.
Par exemple, le PS a intérêt à laisser ses éléphants se bagarrer car ça va probablement éliminer les plus mous (comme Hollande ou d’autres) qui ne résisteraient pas sur un plateau télé face à un Sarkozy ou une Marine Le Pen.
Pour aller plus loin, je pense que le système (très démocratique) des primaires introduit un biais contre-productif, car sa base électorale est en moyenne plus qualifiée en politique que la base électorale des vraies élections. Les militants « risquent » donc de choisir un candidat en ayant lu son programme plutôt qu’en ayant juste regardé d’un oeil sa manière de s’exprimer.
C’est très cynique, car ça revient à promouvoir comme stratégie politique pour accéder au pouvoir quelque-chose qui ressemble plus à de la démocratie de sondages qu’aux véritables débats d’idées (soit l’exact contraire de ce que j’aimerais que soit la démocratie). Mais c’est malheureusement comme ça que fonctionnent les élections et il faut bien s’y adapter. Sarkozy n’a pas été élu uniquement pour ses idées mais parce qu’il a su communiquer mieux que tous les autres (comme Bush Jr, comme Obama, comme Berlusconi etc.).
Mais pour être bien clair, je fais des concessions à ce système pourri uniquement pour la sélection des personnes, pas pour les idées, car ce qui m’intéresse dans la politique c’est bien de mettre en avant certaines convictions. Mais peut-être est-ce une erreur de faire une distinction ?
Donatien,
ton texte n’est pas très clair, tu répètes la même chose :
– c’est un projet très désirable, mais il ne concerne que la manière de gérer les affaires.
– le tirage au sort n’est pas pertinent/efficace dans les organisations qui essaient d’accéder à la gestion des affaires.
Notre complément d’analyse : Le suffrage universel était interdit autrefois aux femmes, aux noirs, aux moins de 21 ans… L’évolution a fait qu’on a considéré que les femmes, les noirs, les plus de 18 ans… étaient capables de raisonner et de voter.
Le tirage au sort, c’est dans la même lignée, faire confiance aux capacités des individus de gérer toute chose. D’autant plus que le tirage au sort pour une tâche élective se ferait entre des candidats, pas entre toutes les personnes.
Merci !
J’ai lu cet essai et j’en fais la promotion le plus largement possible, je compte en faire un compte rendu de lecture sur mon blog dès que j’en aurai le temps.
Je trouve que c’est un projet très désirable, mais il ne concerne que la manière de gérer les affaires. A mon avis le tirage au sort n’est pas pertinent/efficace dans les organisations qui essaient d’accéder à la gestion des affaires.
C’est Dominique Bourg* qui a le mieux synthétiser les avantage du tirage au sort :
– Il convient de confier à une assemblée populaire le soin d’établir la médiation entre l’état des connaissances environnementales (savoir capitalisé par l’Académie du futur) et la prise de décision publique. Pour éviter de reproduire au sein de cette assemblée la logique temporelle et territoriale, qui plus est partisane, ces nouveaux sénateurs ne pourraient être élus contre d’autres. Nous proposons des modes de désignation qui ont recours au hasard : tirage au sort dans une liste fournie par les ONGE (organisations non gouvernementales environnementales) d’une part, et pour le tiers restant désignation au hasard dans la population « ordinaire » en fonction de la structuration de la population nationale (à l’instar de ce qui se pratique pour les conférences de citoyens). La désignation des représentants des ONGE par tirage au sort permettrait de déjouer les pressions que les lobbies pourraient faire en faveur de certaines candidatures.
– Les conférences de consensus (de citoyens) renouent avec certaines traditions de la démocratie directe : l’accès à tous, le tirage au sort. L’utilisation des méthodes aléatoires accrédite l’idée que tout citoyen peut être appelé à se faire une opinion sur une question environnementale, qu’il est digne de participer en personne au processus de décision collective.
* Vers une démocratie écologique (le citoyen, le savant et le politique) de Dominique Bourg et Kerry Whiteside (Seuil, 2010)
Par rapport au commentaire, je pense qu’effectivement le problème vient d’un refus d’une ouverture jugée un trop à droite par une partie du « noyau vert ».
Par rapport au billet et la proposition d’une sélection aléatoire, le problème est assez similaire avec ce qu’on peut observer dans les milieux professionnels (de la petite expérience que j’en ai).
A mon avis, trouver une solution à ces bagarres revient à vouloir changer l’homme. Au mieux on peut instaurer quelques règles pour encadrer ces dérives. Mais les boîtes privées sont réticentes parce qu’au final les « lions internes » sont les pions les plus performants, ceux qui sauront le mieux se comporter face aux rois de la jungle externes. Quand on voit ce à quoi ressemble une campagne (du moins, vu ce qui intéresse l’électeur moyen : les petites phrases, la compétition, le sang, la chair fraîche), je pense qu’aucun parti n’a intérêt à vraiment faire le ménage en interne s’il veut gagner des élections. Une sélection aléatoire pourrait mettre sur le devant de la scène des gens sincères mais trop gentils, qui se feraient bouffer dans les médias.
D’ailleurs je reste assez sceptique sur l’efficacité d’une plus grande démocratie interne appliquée pour tous les sujets. On voir par exemple que le nom choisi au mouvement a été immédiatement raillé par l’opinion. Peut-être aurait-il fallu orienter le choix des militants par les conseils avisés de cabinets de communication.
Point de vue cynique mais à mon avis assez réaliste. Pour gagner, à moins de vouloir tout changer, il faut se plier aux règles de la démocratie telle qu’elles sont actuellement. Et cela n’est pas contradictoire avec la volonté de changer ces règles une fois au pouvoir.
Par rapport au commentaire, je pense qu’effectivement le problème vient d’un refus d’une ouverture jugée un trop à droite par une partie du « noyau vert ».
Par rapport au billet et la proposition d’une sélection aléatoire, le problème est assez similaire avec ce qu’on peut observer dans les milieux professionnels (de la petite expérience que j’en ai).
A mon avis, trouver une solution à ces bagarres revient à vouloir changer l’homme. Au mieux on peut instaurer quelques règles pour encadrer ces dérives. Mais les boîtes privées sont réticentes parce qu’au final les « lions internes » sont les pions les plus performants, ceux qui sauront le mieux se comporter face aux rois de la jungle externes. Quand on voit ce à quoi ressemble une campagne (du moins, vu ce qui intéresse l’électeur moyen : les petites phrases, la compétition, le sang, la chair fraîche), je pense qu’aucun parti n’a intérêt à vraiment faire le ménage en interne s’il veut gagner des élections. Une sélection aléatoire pourrait mettre sur le devant de la scène des gens sincères mais trop gentils, qui se feraient bouffer dans les médias.
D’ailleurs je reste assez sceptique sur l’efficacité d’une plus grande démocratie interne appliquée pour tous les sujets. On voir par exemple que le nom choisi au mouvement a été immédiatement raillé par l’opinion. Peut-être aurait-il fallu orienter le choix des militants par les conseils avisés de cabinets de communication.
Point de vue cynique mais à mon avis assez réaliste. Pour gagner, à moins de vouloir tout changer, il faut se plier aux règles de la démocratie telle qu’elles sont actuellement. Et cela n’est pas contradictoire avec la volonté de changer ces règles une fois au pouvoir.
Témoignages sur lemonde.fr :
André Labiouse : Il n’y a pas eu de « fusion », c’est certain. Après trois mois, j’ai quitté le comité local où je venais d’arriver. Une guerre fratricide entre les verts, éjectés, les nouveaux, choisis par « Paris ». Bref, en gros, en dehors des effets d’annonce, les mêmes maux que dans les autres partis. Je crains une scission ou un pourrissement si le mal n’est pas soigné et si ceux qui ont fait le berceau (les verts dont je n’étais pas) ne sont pas reconnus et respectés.
Ricardo Uztarros : Mettre dans un même panier, un Bové, un Besset, une Joly à l’ego qui explose, une Soufflot, un Cohn, un Mamère, un Placé, et enfin un Cochet, à des fins électorales, cela ne pouvait que donner une pétaudière. Aux Régionales et Européennes, le score vert n’est que la conséquence d’une abstention record.
Bruno Perrin : Le PS avait connu une ouverture en 2006 avec les adhérents à 20 Euros. L’appareil s’en est vite débarrassé après le congrès de Reims. Résultat : le PS est revenu dix ans en arrière. Il ne faudrait pas qu’EELV fasse la même erreur, on retrouverait des scores à cinq pour cent, au mieux… L’ironie, c’est que le même prétexte est aujourd’hui utilisé par les ex-Verts que par l’appareil du PS il y a deux ans : les nouveaux seraient trop « à droite », parce que prêts à discuter avec Hulot, ou Lepage !