Caritas veritate

Benoît 16 se lâche dans sa dernière encyclique (LeMonde du 8 juillet), biosphere se fâche :

Benoît : « Un humanisme sans dieu est inhumain »

Biosphere : L’esprit surnaturel, c’est ça qui a tout foutu en l’air, le théisme qui a envoyé notre esprit, notre nature humaine, dans l’abstraction céleste d’un dieu surnaturel. L’illusion, c’est l’esprit tel qu’il est perçu en Occident : une abstraction coupée de la nature. (Lama Denys Rinpoché)

Benoît :  « L’homme, premier capital à sauvegarder »

Biosphere : Les droits de l’humanité cessent au moment où leur exercice met en péril l’existence d’autres espèces. Le droit à la vie et au libre développement des espèces vivantes encore représentées sur la terre peut seul être dit imprescriptible, pour la raison très simple que la disparition d’une espèce quelconque creuse un vide, irréparable, à notre échelle, dans le système de la création. (Lévi-Strauss)

Benoît :  Le pape s’inquiète de « l’état écologique de la planète », dans un environnement « donné par Dieu ».

Biosphere : Savez-vous que Spinoza a été banni de la synagogue d’Amsterdam et qu’il est également considéré comme hérétique par les chrétiens et les musulmans ! Qu’a-t-il bien pu dire qui fasse l’unanimité des trois religions du Livre contre lui ? Il a dit que la racine la plus profonde de la servitude humaine se trouve dans ce préjugé que la Création est une séparation, parce qu’alors toute réunification ne peut être que le fruit d’une médiation. Et l’intermédiaire, c’est toujours un clergé. Mais si Dieu est la Nature et si donc la Nature est Dieu, il n’y a pas de séparation et aucune raison d’instaurer une médiation. Par conséquent, toutes les hiérarchies ecclésiastiques sont des usurpations de pouvoir. (Jean-François Malherbe)

Benoît : « C’est la raison obscurcie de l’homme qui produit ces conséquences (échecs de la mondialisation), non l’instrument lui-même. »

Biosphere : La foi concourt à étouffer la liberté d’investigation et les conséquences émancipatrices que celle-ci pourrait apporter.

Benoît : « L’athéisme soustrait aux citoyens la force morale et spirituelle du développement humain »

Biosphere : Napoléon voulut savoir pourquoi dieu n’apparaissait pas dans les calculs époustouflants de Laplace. Celui-ci laissa tomber cette réponse réfléchie : « Je n’ai pas besoin de cette hypothèse, Sire. »

Benoît : le pape prône un « humanisme intégral »

Biosphere : C’est Lévi-Strauss qui nous montre la voie de l’unité conceptuelle, celle d’un humanisme élargi. En s’intéressant aux dernières civilisations encore dédaignées – les sociétés dites primitives – l’ethnologie fit parcourir à l’humanisme sa troisième étape. Par de sages coutumes que nous aurions tort de reléguer au rang de superstitions, les sociétés sans écriture limitent la consommation par l’homme des autres espèces vivantes et lui en imposent le respect moral, associé à des règles très strictes pour assurer leur conservation.

3 réflexions sur “Caritas veritate”

  1. Saine vision des choses!
    Les dogmes religieux, de tous temps, ont été fondés pour asseoir le pouvoir temporel de quelques-uns qui croyaient…ou pas!

    Il est grand temps que l’homme assume clairement ses choix et leurs conséquences, sans quoi, il rejoindra les dinosaures et autres géants disparus.

  2. C’est la quête d’une « plénitude horizontale » telle qu’elle est décrite par Patrick Chamoiseau dans « les 9 consciences du Malfini ». L’homme est en tout identique au monde végétal, animal et minéral, il n’en est en aucune façon supérieur. Tout, sur cette planète, est interdépendant et en devenir permanent…sauf les fossiles du Vatican.

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