carte carbone ou taxe ?

Ne nous leurrons pas, les informations qui nous parviennent  sont toujours en retrait sur ce qu’il faudrait faire. A l’heure actuelle la lutte contre le réchauffement climatique repose sur le marché des droits à polluer. Rien à cirer, c’est un soutien des politiques aux entreprises pollueuses et le pouvoir de compromission s’arrangea toujours pour que le prix du carbone soit le plus bas possible, ou qu’il y ait des exemptions, etc. Le Monde  du 9 avril aborde quand même la taxe carbone dont Sarko a un peu parlé en 2008, et les USA y réfléchissent. Mais il s’agit d’une taxe aux frontières, il s’agit d’abord de se protéger de la « concurrence déloyale », pas directement d’économiser l’énergie.

            Alors certains rêvent d’une taxe « contribution climat-énergie » sur l’ensemble des  consommations. Très bien, mais c’est  déjà insuffisant, la planète chauffe. Plutôt qu’une action par les prix (la taxe carbone agit sur les prix, donc sur les comportements), il faudrait déjà préparer activement l’action sur les quantités, la carte carbone. Ce système de carte de rationnement a été proposé fin juin 2005 en Angleterre par le ministre de l’environnement. Les points carbone de la carte seraient débités chaque fois que son détenteur achèterait des combustibles fossiles, que ce soit pour se chauffer, pour cuisiner, pour se déplacer, pour acheter des engrais… Il est en effet malheureusement évident qu’un système du type « simplicité volontaire » est illusoire collectivement, il faudra une dose de coercition. J’attends avec impatience le premier politique qui présentera le programme carte carbone / rationnement : il aurait raison, mais il est sûr d’être hué ! Déjà Europe-écologie commence à parler de social plutôt que d’écologie !!

Alors, pour terminer quand même en beauté, une petite citation : « Pour que les rapports sociaux soient placés sous le signe de l’équité, il faut qu’une société limite d’elle-même la consommation d’énergie de ses plus puissants citoyens. (Ivan Illich, énergie et équité, 1973)