L’inamovible (depuis 1988) député PS Christian Bataille se lâche dans Le Figaro : « Sur les OGM comme sur les gaz de schiste, les écologistes imposent (au gouvernement) leurs raisonnements obscurantistes… Il faut remettre les écologistes à leur juste place… Il est temps que le cercle de la raison reprenne l’ascendant sur les Torquemada de l’obscurantisme… Le débat entre les progressistes et les obscurantistes ne fait que commencer… Je défends juste la croissance de l’industrie. » Ce licencié ès lettres, professionnel de la politique, est l’anti-écolo par excellence : pro-nucléaire, pro-OGM, pro-gaz de schiste. Mais l’obscurantisme n’est pas du côté qu’il dénonce.
Sa loi de 1991 sur la gestion des déchets radioactifs marquait déjà l’impossibilité de boucler le cycle de vie de l’atome, et donc l’incapacité du politique Bataille de gérer l’industrie nucléaire. Il ne s’intéresse qu’à l’absence de démonstration scientifique selon lequel les OGM seraient nocifs sans jamais s’interroger sur les conséquences socio-économiques de l’exploitation des paysans par des multinationales. Mieux vaut pour lui rester dans la « compétition internationale ». Bataille n’a qu’une vision technocentrée des problèmes alimentaires. Son récent rapport, dans le cadre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, est significatif de son parti pris sur les gaz de schiste. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose puisque Bataille n’a auditionné que les industriels et organismes de recherche. Il croit aux rapports et expertises du moment que c’est lui qui en est le maître d’œuvre. Son influence est surdimensionnée par rapport à sa vision d’un industrialisme en voie d’effondrement. C’est vrai, le débat entre les progressistes et les obscurantistes ne fait que commencer. Mais croire au progrès technique et à l’utilisation de ressources fossiles non renouvelables témoignent d’un regard tourné vers le passé, pas d’une vision d’avenir. Bataille accuse les écolos d’immobilisme alors qu’il affiche son conservatisme. Ce n’est pas un membre du parti socialiste, c’est un émissaire du Medef. Il n’est pas l’homme des lobbies, il a déjà intégré leurs présupposés.
Tous les indicateurs de santé de la biosphère sont au rouge (épuisement des ressources fossiles, réchauffement climatique, perte de biodiversité, stérilisation des sols, etc.). Christian Bataille est-il donc aveugle, à défaut d’être muet ? Pourquoi cet anti-écolo ne parle-t-il jamais des échecs avérés de la révolution thermo-industrielle ? Le XXIe siècle sera la siècle de l’écologie…
Tant que M. Bataille n’aura pas démontré le caractère élastique de la surface de la planète son raisonnement ne pourra être pris en compte. Cela n’a pas de sens de défendre la croissance dans un monde fini. Croissance qui d’ailleurs n’est mesurée que par les flux financiers, contrepartie des échanges matériels. Si nous mesurions la richesse par l’état des stocks, nous serions en décroissance depuis longtemps.
Pour la fin de l’article, hélas je serais un peu plus pessimiste, je dirais qu’il faudrait que le 21 ème siècle soit écolo, je ne suis pas certain du tout qu’il le soit. Il est même parti pour être celui de la mort de très nombreuses espèces vivantes, il est en cela le digne successeur du 20 ème mais avec un joli mouvement…. de croissance.
Tant que M. Bataille n’aura pas démontré le caractère élastique de la surface de la planète son raisonnement ne pourra être pris en compte. Cela n’a pas de sens de défendre la croissance dans un monde fini. Croissance qui d’ailleurs n’est mesurée que par les flux financiers, contrepartie des échanges matériels. Si nous mesurions la richesse par l’état des stocks, nous serions en décroissance depuis longtemps.
Pour la fin de l’article, hélas je serais un peu plus pessimiste, je dirais qu’il faudrait que le 21 ème siècle soit écolo, je ne suis pas certain du tout qu’il le soit. Il est même parti pour être celui de la mort de très nombreuses espèces vivantes, il est en cela le digne successeur du 20 ème mais avec un joli mouvement…. de croissance.
OGM : aux politiques d’assumer leurs choix
« Après tout, les OGM ne sont pas une obligation, seulement un outil mis à disposition des agriculteurs, avec ses avantages et ses inconvénients, que l’exemple américain permet de commencer à cerner, avec près de vingt années de recul. Pourquoi les Européens n’auraient-ils donc pas le droit de refuser de les cultiver, s’ils considèrent qu’il est préférable pour eux de s’en passer, que ce soit pour des raisons philosophiques, économiques ou environnementales ? »
(éditorial du MONDE du 4-5 août 2013)
OGM : aux politiques d’assumer leurs choix
« Après tout, les OGM ne sont pas une obligation, seulement un outil mis à disposition des agriculteurs, avec ses avantages et ses inconvénients, que l’exemple américain permet de commencer à cerner, avec près de vingt années de recul. Pourquoi les Européens n’auraient-ils donc pas le droit de refuser de les cultiver, s’ils considèrent qu’il est préférable pour eux de s’en passer, que ce soit pour des raisons philosophiques, économiques ou environnementales ? »
(éditorial du MONDE du 4-5 août 2013)