Maud Fontenoy, déléguée nationale à l’environnement LR (Les Républicains), ose : « Nous savons ce qu’il faudrait faire pour limiter l’augmentation de la température à 2 °C… Nous devons rétablir la part du nucléaire dans notre pays, une énergie peu chère émettant zéro gaz à effet de serre… Fessenheim doit donc poursuivre son activité… Le Japon a d’ailleurs décidé de relancer son nucléaire pour tenir ses engagements vis-à-vis de la COP21… Il faudra un débat sans dogmatisme sur l’adaptation d’un principe de précaution aujourd’hui si contraignant qu’il fait fuir nos chercheurs… »*
Comme l’exprime France Nature Environnement par un communiqué du 3 décembre, le Nucléaire est une solution à rien, pas même au climat : « Le nucléaire est aujourd’hui présenté comme une solution pour « décarbonner » notre modèle énergétique. Or le nucléaire est indissociable de nombreux risques, à la fois humains et environnementaux. Outre la pollution liée aux mines d’uranium et au rejet de substances radioactives et chimiques dans l’environnement, la filière produit des déchets extrêmement toxiques, qui resteront dangereux pour des millions d’années. Le risque d’accident ne peut être écarté, comme l’ont montré les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. De plus, l’énergie nucléaire n’est pas neutre en carbone. La réaction nucléaire n’émet certes pas de gaz à effet de serre (GES). En revanche, la fabrication du combustible, de l’extraction de l’uranium à la réalisation des assemblages, ainsi que la construction des réacteurs, l’exploitation, la gestion des déchets et le démantèlement sont chacun générateurs d’émissions de GES. »
Nous n’en dirons pas plus sur l’imbécillité du nucléaire et la nécessité absolue d’appliquer le principe de précaution. Maud Fontenoy souffre en fait d’un mal courant, une contradiction interne qu’on appelle dissonance cognitive. Maud a traversé les océans à la rame et assumé la lenteur dans sa vie passée. Elle a fait dans son livre** l’éloge de la vitesse, de la mobilité et de la croissance. Maud est à l’image d’une société dite développée où presque tout le monde accède à une pensée écologique mais se refuse à en assumer les conséquences : le passage d’une société d’abondance à une société de pénurie qui n’aura plus les moyens d’investir dans le nucléaire, ni même de démanteler les centrales existantes.
* LE MONDE 4 décembre 2015, Maud Fontenoy : « Nous ne sommes pas les mieux placés pour donner des leçons »
** Ras-le-bol des écologistes (Editions Plon 2013, 236 pages pour 16,50 euros)
Didier,
Il est probable qu’elle a sur la question démographique l’opinion qu’en ont ceux qui ont fait leurs premiers pas dans le parc de Papa, et pas à l’ombre des tours de 15 étages.
Bilan à mi-parcours de la COP21
Après une première semaine de négociations, les ministres prennent le relais pour finaliser les discussions.
L’objectif de 2°C n’est pour l’instant pas atteint
Aucun principe de révision des contributions actuelles sur la table – qui doivent s’appliquer à partir de 2020 – n’est prévu. Or ces dernières nous mettent sur une trajectoire de 3°C. En l’état, le projet d’accord acte donc l’échec de l’objectif principal de cette COP21 : limiter le réchauffement planétaire à 2°C. En matière de financement, rien d’engageant non plus. Or nombre de pays en développement ou moins avancés conditionnent leurs efforts à un soutien financier. Beaucoup d’entre eux ne sont pas en capacité aujourd’hui de réduire leurs émissions suffisamment sans le soutien financier et technique des pays les plus riches.
Les ministres ont du pain sur la planche
Les ministres entrent en jeu. Ils ont jusqu’à mercredi pour trouver des compromis et présenter un texte d’accord qui sera adopté vendredi. Les sujets les plus épineux seront traités en sous-groupe de travail.
Communiqué FNE (dimanche 6 décembre 2015)
Que pense Maud Fontenoy de la question démographique ?