Certains technoscientifiques voudraient doper artificiellement le plancton pour éponger une partie des émissions humaines de gaz à effet de serre. En effet le fer facilite la croissance du phytoplancton, or celui-ci fixe du carbone sous forme organique. Ces micro-algues marines absorbent déjà une quantité annuelle estimée à 60 milliards de tonnes de CO2. Mais l’efficacité d’un épandage de fer a été remise en question par des travaux parus dans la revue Nature (26 avril 2007). Des océanographes ont étudié l’efficacité du piégeage de carbone dans une zone bénéficiant d’une fertilisation en fer naturelle et massive. Les résultats d’une comparaison indiquent que la fertilisation artificielle est 10 à 100 fois moins importante que les processus naturels. Les expériences de fertilisation utilisent simplement du sulfate de fer alors que les formes naturelles sont beaucoup plus complexe et peuvent, par exemple, être liées à des molécules organiques.
De plus pour que le stockage de carbone soit effectif et durable, il est nécessaire que la biomasse produite plonge vers le plancher océanique. Mais certains scientifiques redoutent que cette accumulation de biomasse ne favorise des processus d’appauvrissement en oxygène des eaux profondes. Des bactéries sont alors susceptibles de dégrader les nitrates en protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2 qui subsiste dans l’atmosphère pendant 120 ans. Comme d’habitude, les humains font du bricolage technique, ils ont beaucoup de mal à imiter les processus naturels qui combinent nitrates, phosphates et silicates dans la floraison du plancton.
La société thermo-industrielle simplifie la Nature, elle détruit la biodiversité pour ne sélectionner que les semences agricoles apparemment rentables, sa richesse repose sur les ressources fossiles accumulées par la Biosphère après des millions d’années de travail, ce système ne sait plus trop quoi faire des déchets inhérents à la croissance économique … Il faudra bientôt ré-apprendre la coopération avec les cycles naturels de notre petite planète, cher homo sapiens. (article écrit en mai 2007)
Articles complémentaires :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2015/08/31/geo-ingenierie-le-plancton-ne-nous-sauvera-pas/
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2015/07/19/le-climat-cest-trop-complique-pour-la-geo-ingenierie/
Globalement l’Histoire de l’homme montre une corrélation extraordinaire entre l’importance de notre interaction avec la nature et la destruction de celle-ci, je pense qu’il sera bien difficile d’inverser le sens de cette corrélation.
James Lovelock dans son livre sur l’hypothèse Gaïa a montré comment la nature avait « su » trois milliards et demi d’années durant préserver les meilleures conditions pour la vie sur Terre (la vie étant elle-même un acteur majeur des conditions de sa propre préservations).
Ne jouons pas les apprentis sorciers, que l’Homme prétende à gérer la nature reviendrait, comme je l’ai déjà exprimé ici, à voir le pire cancre d’une classe revendiquer l’honneur de représenter son école au concours général.
La nature n’a absolument pas besoin qu’on l’aide, elle a juste besoin d’espace et de temps, laissons-lui l’un et l’autre et tout ira bien. Je partage à 100 % le titre de l’article, la géo-ingénierie est une stupidité.