Dès 1896, le chimiste suédois Svante Arrhenius prévoyait l’augmentation de la température moyenne de la Terre comme conséquence de l’utilisation des combustibles fossiles. Il estimait qu’un doublement de la teneur en gaz carbonique de l’air se traduirait par un réchauffement de la planète de l’ordre de 5 à 6°C. Il était proche des chiffres qui résultent des nombreux analystes du GIEC, sachant que le CO2 de l’atmosphère atteignait 280 parties par millions avant la révolution industrielle pour atteindre actuellement 383 ppm (parties par millions) à Hawaii et, avant la fin du siècle, 550 ppm ! Mais la machine à vapeur avait besoin de charbon, le moteur à explosion avait besoin de pétrole et les centrales thermique ont dorénavant besoin de charbon, de pétrole et de gaz. Ce n’est pas un scientifique du XIXe siècle qui a enrayé la célébration historique du progrès technique, ce ne sont pas les nombreux scientifiques du GIEC qui ont fait vaciller G.Bush dans ses certitudes négationnistes (du climat).
Selon Christian de Perthuis, responsable de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. »
La Biosphère ajoute : « Il n’y aura pas de ruptures techniques, c’est malheureusement la catastrophe qui servira de pédagogie. » Mais la pédagogie en tant de crise n’est plus véritablement de la pédagogie, c’est le sauve-qui-peut et le chacun-pour-soi. Pourtant on savait depuis longtemps que le risque climatique était grand.
(écrit le 13.02.2007… ce n’est pas la perspective de la COP21 à la fin 2015 qui va changer quelque chose à l’inertie politique de ces dernières années)