commerce écolo ?

Le gouvernement français avait émis l’idée d’une taxation des importations venant de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto limitant l’émission de gaz à effet de serre. Cela paraît contraire aux règles de l’OMC qui soutient ardemment le libre-échange. Mais il y a concurrence déloyale si les USA vendent des produits aux Chinois sans avoir signé le protocole de Kyoto, ou quand la Chine se dispense de mesures de protection de l’air et de l’eau au contraire de la pratique américaine. De plus l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), dont l’OMC reprend les fondements, autorise les Etats à prendre des mesures « nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la préservation des végétaux ». Ainsi les Etats-Unis ont-ils pu interdire à partir de 1998 l’importation de crevettes de quatre pays d’Asie qui pêchaient ces crustacés avec des filets dangereux pour les tortues. Réciproquement le fait que les USA se dispensent de réduire leurs gaz à effet de serre fait bénéficier les sidérurgistes américains d’un avantage de 60 dollars par tonne d’acier sur leurs  concurrents européens. Comme ne pas payer les dégâts infligés à l’environnement ressemble à une subvention à l’industrie, l’Europe serait alors fondée à taxer de 60 dollars la  tonne (10 % du prix) l’acier d’outre-Atlantique.

 Des mesures protectionnistes paraissent fondées. De toute façon il y a une telle hétérogénéité des écosystèmes que chacun doit ré-apprendre à échanger avec son biotope particulier (agir local). La mondialisation (penser global) doit rester une pensée, pas se concrétiser dans un mode de vie où les voitures d’un pays s’échangent contre les voitures d’un autre pays.