Les familles vivant au Royaume-Uni bénéficient de 100 euros pour le premier enfant, puis 66 euros supplémentaires par enfant. En Allemagne, on donne 184 euros par enfant et par mois. On ne comptera pas les « prestations d’accueil », « primes à la naissance » et autres revenus parentaux. Les Occidentaux n’ont pas seulement un niveau de vie qui détériore les capacités de la planète, il faut augmenter encore plus le nombre de futurs consommateurs. C’est l’objet de la politique familiale. Pas un mot dans LE MONDE* du débat entre natalistes et malthusiens en France, on s’interroge seulement sur les modalités des allocations familiales. Même le fait de supprimer ou non les allocations pour les plus riches ne fait pas débat, on agira de façon indolore sur les impôts : aucun contribuable n’est en mesure de savoir combien lui rapporte en termes de réductions d’impôt le mécanisme du quotient familial*.
En France, les clivages gauche-droite n’ont plus cours, ils veulent tous soutenir la multiplication des bébés. Le Modem s’oppose à toute mesure susceptible de culpabiliser les familles nombreuses. Le Front de gauche qui avait pourtant promis prendre le tournant écologique défend l’universalité des prestations familiales, il ne faut pas pénaliser les riches en la matière. Un comble pour un parti anti-riches ! Le porte-à-porte du PCF ose parler de « la bonne santé démographique (à maintenir) dans notre pays », ce qui veut dire pour lui une forte fécondité soutenue par l’Etat. Sans surprise le Front national plaide pour une politique nataliste « volontaire », on entrevoit la célèbre formule « Kinder, Kirche, Küche ». Le parti socialiste a toujours été nataliste et anti-malthusien. Personne pour dire « trop c’est trop », trop d’enfant tue la planète.
* LE MONDE du 4 juin 2013, Le gouvernement renonce à réduire les allocations, le premier ministre a annoncé l’abaissement du plafond du quotient familial
Exact, Coq, nous n’avons pas parlé du parti des verts-roses. Chez les « écologistes » d’EELV, le sujet des allocations familiales ne fait pas consensus. « Il n’y a pas de position ferme ni fermée », indique Jean-Philippe Magnen, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, qui se dit « favorable à plus d’équité plutôt qu’une égalité parfaite entre les familles ». Hors de question, répond le président du groupe écologiste du Sénat, Jean-Vincent Placé, pour qui « ce serait le début du démantèlement du système de protection sociale ».
Ce parti, comme les autres, n’ose pas aborder la question démographique qui reste un tabou en France et dans la plupart des pays. Nous avons déjà traité cette pusillanimité sur notre blog :
– Les écologistes d’EELV se trompent de combat
– Et si Malthus finissait par avoir raison ?
Puisque vous copiez largement des phrases du billet du Monde « L’impossible consensus sur la politique familiale » (sans la referencer, ca n’est pas bien) vous auriez pu ajouter a votre billet le passage sur EELV qui, eux aussi, ne veulent pas d’une modification su systeme actuel.
Sinon, » Le Modem s’oppose à toute mesure susceptible de culpabiliser les familles nombreuses. »
Et, effectivement, je ne me sens en rien coupable, merci.
Oui, vous avez raison, le tabou a encore frappé et pendant ce temps la Terre gagne l’équivalent de la population de Paris tous les 9 jours. Financer la natalité dans ce contexte est vraiment incompréhensible.
Oui, vous avez raison, le tabou a encore frappé et pendant ce temps la Terre gagne l’équivalent de la population de Paris tous les 9 jours. Financer la natalité dans ce contexte est vraiment incompréhensible.