Leila Aïchi, sénatrice EELV : « C’est l’absence de dialogue entre l’armée et les écologistes qui me frappe dans l’exercice de mon mandat. Alors, à partir de la rédaction du Livre vert de la défense, j’ai fait le pari, politiquement risqué, de porter le concept d’une Green Defense européenne pour que les écologistes, aussi, prennent en compte les questions de défense qui les occupent et que la défense intègre mieux la dimension écologiste dans son action. »
Voici en résumé la partie « démographie » de son Le livre vert de la défense (1.2.5 L’accroissement démographique : un catalyseur de tensions (p. 34). Leila Aïchi brosse un panorama cataclysmique de l’évolution démographique : « Le niveau de la population mondiale semble dépasser d’une façon alarmante les capacités de ressources de la planète… La population mondiale a été multipliée par sept au cours des deux derniers siècles, la croissance est exponentielle… Sans surprise, la croissance démographique sera la plus élevée dans les pays pauvres qui éprouvent déjà des difficultés à assurer la sécurité alimentaire de leur population… Et les taux de croissance démographique les plus élevés se retrouvent dans les pays les moins développés, où le contrôle de la natalité est pratiquement inexistant… À l’heure où la population mondiale se révèle un enjeu géopolitique majeur, elle interroge sur la capacité de l’homme à assurer sa sécurité alimentaire. Dans les 25 prochaines années, la production alimentaire risque de baisser de 12 %, principalement du fait de l’augmentation de la population mondiale, ce qui aura pour conséquence de générer une flambée des prix des denrées alimentaires de l’ordre de 30 %. La démographie questionne aussi sur le défi de l’accès à l’eau dans un monde où le stress hydrique sera de plus en plus prégnant… La pression démographique, conjuguée aux conséquences du dérèglement climatique, pose le cadre d’une compétition mondiale pour l’accès à l’énergie. Alors, force est de constater que les différents phénomènes impliquant l’augmentation de la population mondiale, la réduction des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement, vont finir par s’entrechoquer et auront certainement des conséquences irréversibles sur le devenir de l’humanité… »
Mais la conclusion de Leila Aïchi n’est pas du tout à la hauteur des enjeux : « Aussi les enjeux du défi de la croissance démographique mondiale imposent-ils d’entamer une transition écologique de nos sociétés afin d’adapter nos modes de développement à un monde aux ressources finies. » Pas un mot sur la maîtrise de la fécondité, sur le planning familial, sur l’aide financière internationale aux politiques familiales pour les pays qui en ont besoin, sur la politique nataliste française. Pas un mot sur le rôle de l’armée alors qu’il s’agit d’un livre vert de la défense. Leila parle d’adopter nos modes de développement sans émettre la moindre idée sur ce que cela pourrait signifier. Politiquement ce texte est donc inopérant.
L’introduction de ce livre vert se termine ainsi : « C’est à la participation de cette réflexion et à l’enrichissement de cette contribution que nous vous invitons par la lecture de cet ouvrage. » Nous attendons vos commentaires…
* Le livre vert de la défense a été publié à l’occasion du colloque sur « L’Europe de la Défense » le 14 février 2014 au Sénat
la position geographo-cognitive de l ‘écologie est diamétralement opposé a celle du militaire . Le militaire etant un deterministe , un scientiste , un monadiste , constitue l ‘organe pour une fonction demandée de la société : etre rapide , efficace , pour un resultat certain et factuel . l ‘ecologiste est son contraire : un hermeneute , et un systemiste : sa dominante se situe dans les fonctions de la praxis