C’est une ministre, Georgina Dufoix, qui se déclarait « responsable mais pas coupable » dans le scandale du sang contaminé. C’est une association belge qui refuse « la culpabilisation » et « ne veut pas se transformer en tribunal qui dénoncerait des responsables, mettrait en accusation l’industrie pétrolière ou l’automobile ». Cette association dit aussi refuser le catastrophisme et organise pourtant une exposition qui met en évidence la récente et brutale accélération des activités humaines et leur corollaire d’épuisement des ressources et d’émissions de CO2. (LeMonde du 18 octobre 2008)
Présenter la catastrophe en marche n’est pas faire du catastrophisme, nier notre coupable responsabilité, c’est accélérer la venue de la catastrophe. Nous sommes responsables de l’extinction des espèces, nous sommes responsables de la perturbation climatique, nous sommes responsables de notre pullulation démographique, nous sommes sains d’esprit, donc nous pouvons être jugés coupable. Et c’est un sentiment de culpabilité qui pourra provoquer la conscience de notre responsabilité. Culpabilité et responsabilité sont indissolublement reliées, l’industrie pétrolière et automobile est aussi coupable que le commun des automobilistes.
LeMonde se retranche derrière les propos d’un administrateur de l’exposition « C’est notre Terre ! », pour écrire que la prudence se ressent à l’heure d’esquisser des solutions puisque « une action qu’on croit bonne aujourd’hui pourra se révéler mauvaise demain ». Faudrait-il croiser les bras devant le krach écologique ? Mon quotidien préféré relaye sans commentaire l’action d’une association qui se contente d’affirmer sa « foi dans le progrès scientifique et technique », tout en accusant « la pensée religieuse sur le développement durable ». Que faut-il penser d’une pensée non définie face à un acte de foi ? Comment voulez-vous qu’un lecteur s’y retrouve ? Le journaliste Grégoire Allix aurait du relire sa copie, elle ne mérite pas l’encre pour l’écrire…