Au début des années 1970, l’idiotie de la croissance économique n’était encore perceptible par personne. Étudiant en faculté de sciences économiques entre 1967 et 1971, j’en sais quelque chose. Tout autour de moi on ne jurait déjà que par la croissance, les « Trente Glorieuses ». C’est idiot, c’est un déni de réalité. Le 15 Juin 1972, je découpe un article sur le cri d’alarme de Sicco Mansholt, président de la commission du Marché commun : « La race humaine, menacée par la pollution, l’accroissement démographique et la consommation désordonnée de l’énergie, doit modifier son comportement, si elle veut tout simplement ne pas disparaître… La grande crise devrait culminer autour de l’an 2020. » Même jour, un autre article où s’exprime Philippe Saint Marc : « Nous sommes dans un train qui roule à 150 km/h vers un pont coupé. Le monde court à la catastrophe écologique s’il ne procède pas rapidement à une réorientation fondamentale de la croissance économique. » Ces déclarations se basaient sur le rapport au club de Rome (sur les limites de la croissance) publié en juillet 1971. J’ai lu ce livre aussitôt que paru en langue française.
Considérant le temps de doublement relativement court de nombreuses activités humaines, on arrivera aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court. Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. Chaque jour pendant lequel se poursuit la croissance exponentielle rapproche notre écosystème mondial des limites ultimes de sa croissance. Étant donné les temps de réponse du système, si l’on attend que ces limites deviennent évidentes, il sera trop tard. Décider de ne rien faire, c’est donc décider d’accroître le risque d’effondrement. [Donella H.Meadows, Dennis L.Meadows, Jorgen Randers et William W.Behrens III du Massachusetts Institute of Technology, The Limits to Growth (traduction française Halte à la croissance ? aux édition Fayard, 1972)]
Exactement comme un cancer qui étend ses métastases et finit par détruire les système vitaux sur lesquels il repose, une économie en expansion continue détruit de plus en plus rapidement l’hôte qui le nourrit, la Biosphère. La croissance pour la croissance, c’est l’idéologie de la cellule cancéreuse. Que faut-il faire ? Sicco Mansholt répondait : « Il faut réduire notre croissance purement matérielle, pour y substituer la notion d’une autre croissance, celle de la culture, du bonheur, du bien-être. C’est pourquoi j’ai proposé de substituer au PNB « l’Utilité nationale brute » ou, comme on le dit plus poétiquement en français, le Bonheur national brut. » Sauf à attendre une avancée technique improbable qui de toute façon va créer plus de problèmes qu’elle n’en résoudra, il n’y avait pour moi qu’une seule réponse, en phase avec les réalités biophysiques : je suis devenu objecteur de croissance avant la popularisation de cette expression car la volonté d’augmenter indéfiniment le PIB dans un monde fini me paraissait une absurdité. La décroissance humaine, qu’elle soit décroissance démographique, décroissance productive ou décroissance de la vanité humaine, est la seule issue raisonnable à la crise qui s’annonce. L’histoire de notre vie est rythmée par la naissance, la croissance et la mort. On ne peut échapper aux cycles de la nature, surtout quand on se croit une grande et admirable civilisation.
(extraits de « On ne naît pas écolo, on le devient », Michel Sourrouille aux éditions Sang de la Terre)
Mais oui c’est complètement débile, idiot, absurde, déraisonnable, irrationnel et tout ce qu’on voudra. Mais en attendant… c’est comme ça.
La naissance, la vie et la mort, c’est vrai c’est naturel….
Mais le fait d’être déraisonnable ça aussi c’est naturel chez l’homme… et ça fait partie de la nature que l’homme soit cabochard depuis qu’il est apparu sur Terre, en tout temps, à toute époque …
Et la nature y répondra naturellement comme d’habitude, par la naturelle sélection naturelle, elle éradiquera les bouches en trop le moment venu et puis c’est tout ! Que voulez vous faire d’autre que d’attendre ? La majorité de la population est déjà prête à vous tuer si vous comptez ne serait ce diminuer de 5 centimes d’euros leurs allocs ou leurs salaires ? Bref, tenter de les sauver, c’est s’exposer au risque de se faire zigouiller car vous serez considérer comme un traître, un nazi, un malthusianisme et une personne d’extrême droite si vous vous en prenez à leur pouvoir d’achat ! Même pour 5 centimes de moins ils sont déjà à la charge place république !
Alors laissons les se démerder et puis c’est tout ! Chacun des protagonistes (qu’il soit pro-cgt ou pro-medef) va tirer la corde vers lui…. Il n’y a pas de compromis possible !
Vous allez fort probablement dire que je suis fataliste, mais objectivement je suis tout simplement réaliste !
Enfin, il faut relativiser et positiver, lorsque la nature aura procéder à la sélection naturel, il y aura beaucoup d’engrais naturel pour restaurer la nature et voir pousser de nouveaux bels arbres, notamment à Paris avec ses 12 millions d’habitants, à terme nous aurons une forêt luxuriante !