Un résumé de la pensée de David Korten, auteur de Quand les multinationales mènent le monde :
« Ceux qui dirigent des entreprises occupent souvent les avant-postes de la destruction de l’environnement. Mais les primes et la structure juridique des entreprises leur laisse peu de place pour appliquer des critères éthiques dans leur prise de décision.. Les patrons de sociétés sont pris au piège du marché qui les oblige, s’ils veulent récolter des fonds d’investissement suffisants, à assurer aux investisseurs des profits aussi importants que ceux engendrés par la spéculation boursière. En effet la valeur des titres dépend de l’évolution du cours de l’action, ce qui incite puissamment le président de l’entreprise à faire porter exclusivement ses efforts sur la maximisation à court terme des dividendes servis à ses actionnaires. Ceux qui occupent les sommets du système exploitent ce dernier à leur avantage. Et pourtant, à bien des égards, on peut aussi les considérer comme de simples employés, certes bien rémunérés, d’un système qui sert ses objectifs propres sans aucun égard pour les intérêts des êtres humains. Prenons un exemple. Pendant des années, la Pacific Lumber Company a fait office de pionnière en s’engageant, sur ses exploitations de vieux séquoias en Californie, dans le développement de pratiques d’abattage des arbres viables et durables. Mais elle est aussi devenue une cible de choix, car le système financier, qui privilégie les profits à court terme, a surtout estimé qu’il fallait mettre un terme à cette politique jugée inefficace. Le raider Charles Gurwitz en a pris le contrôle et a immédiatement doublé le taux d’abattage d’arbres millénaires, creusant en plein milieu de la forêt un corridor large de deux mille cinq cents mètres qu’il a cyniquement baptisé « piste d’études de la faune et de la flore ». Je nourris assez peu d’espoir sur l’avenir, les forces motrices du changement ne se trouveront pas dans les rangs de ceux qui détiennent le pouvoir au sein du système actuel. Le changement naîtra parmi les individus qui possèdent la liberté et la distance nécessaire pour réfléchir. »
La Biosphère en déduit que l’action des humains responsables ne sera efficace que si elle est sauvage, durable, menée avec l’énergie du désespoir, comme un combat où on sait qu’on perdra à court terme, mais dans lequel on est sûr que l’avenir nous donnera raison.
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