démocratie et écologie

quelques exemples des relations complexes entre démocratie et écologie :

1/4) la démocratie comme perception des limites

La démocratie moderne était inséparable des possibilités en apparence infinies de la puissance des technologies et du marché. Tout nous paraissait donc possible. La démocratie à venir devra en revanche accorder cette même puissance à un monde fini, bondé et fragile. Il va donc nous falloir apprendre à borner le pouvoir de faire par la sagesse de l’autolimitation. Ce sera d’autant plus difficile que l’histoire nous a malheureusement enseigné que seul le pouvoir est capable d’arrêter le pouvoir.

2/4) la force des traditions joue contre notre futur

C’est à cause de notre cerveau tout puissant qui fomente les idées les plus baroques que nous arrivons trop souvent à l’impasse la plus totale. Bertrand Méheust  l’exprime dans son livre, La politique de l’oxymore : « Je suis convaincu qu’une catastrophe est en gestation, mais je ne partage pas la conviction que les démocraties modernes possèdent les ressorts nécessaires pour la prévenir et l’affronter. Je crains que la métamorphose espérée n’intervienne trop tard pour enrayer la crise écologique, et ne manifeste ses effets que pendant et après la catastrophe, un peu comme le pacifisme n’empêche pas les guerres mais se développe dans leur sillage. En effet toute société cherche à persévérer dans son être. Mais comme nous vivons dans un monde fini, sa saturation globale est inéluctable, ou, pour dire les choses de façon plus brutale, la saturation se traduira pour l’humanité par une véritable descente aux enfers. Chaque instant qui passe nous éloigne davantage du moment où un autre avenir serait encore possible. »

3/4) la démocratie et le choc du futur

Dieter Birnbacher posait, dans son livre La responsabilité envers les générations futures (1994), la question de savoir si la démocratie moderne était en mesure d’être le lieu d’une éthique du futur. Ce n’est pas évident car une conscience prévoyante, centrée sur le long terme, est synonyme de renoncements. Elle entre donc en conflit avec les aspirations immédiates des individus, leur préférence pour le présent. Renoncer à la voiture ? Mais nous sommes bien obligés d’avoir une voiture !

Nous sommes dans une démocratie du spectacle et de la compassion, pas du raisonnement froid des climatologues ou de l’Aspo (qui prévoit pour bientôt le pic pétrolier). Les politiques pensent d’abord à l’acceptabilité sociale d’une taxe carbone, pas à sa nécessité. Il faudra donc que la catastrophe serve de pédagogie. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’une succession de crises. Par exemple, pendant la crise du prix du pétrole de septembre à décembre 2008, il s’est répété que le système libéral occidentalisé était dangereux et non durable. Cela a servi de choc psychologique faisant avancer la perception révolutionnaire de la structure crisique de notre société thermo-industrielle. Le baril de pétrole atteignant 150 dollars était un signal prix fort qui a laissé des traces, qui a modifié la perception des personnes. L’état d’esprit qui accueillera une nouvelle crise du pétrole, avec une perception plus aiguë des limites de notre planète, sera donc notablement différent de ce qu’il était précédemment.

4/4) démocratie et acteurs-absents

Rosanvallon décrivait récemment la condition nécessaire pour préparer le long terme : « Il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde. C’est lorsque les citoyens auront modifié leurs propres réflexes en termes d’anticipation que leur vision s’accordera au sentiment d’une existence à l’échelle de l’humanité. »

Il faudrait donc que chaque citoyen (en position de décision délibérative) se fasse l’avocat des acteurs-absents, c’est-à-dire ceux qui ne peuvent prendre la parole lors d’une négociation, ou qui ne sont pas invités à la table des négociations : milieu naturel, être vivants non humains, générations futures. Il faut d’ailleurs remarquer que la génération actuelle peut se permettre d’utiliser autant de ressources non reproductibles (et perturber le climat) uniquement parce que les générations à venir sont exclues du marché actuel pour la simple raison qu’elles ne peuvent y être présentes ; sinon le prix du pétrole s’élèverait déjà à l’infini. Il y a une dictature du présent sur l’avenir. Cela ne pourra changer que quand chacun d’entre nous pourra se projeter dans le temps long et l’espace infini, y compris sur ce blog.

5 réflexions sur “démocratie et écologie”

  1. Chère modératrice,

    Où est le débat démocratique ?? A partir du moment où quelqu’un comme par exemple Claude Allègre tient un discours qui ne va pas dans votre sens, il est instantanément qualifié de négationniste et vous affirmez alors qu’un filtrage (démocratique evidemment) devrait le censurer.
    En quoi mes propos jugent-ils plus autoritairement que les votres ?

  2. Juste sublime. Le seul salut de l’humanité devrait donc forcément passer par une privation des libertés. Pas besoin de citer Meheust pour parler d’oxymore, il suffit de lire le titre de ce blog « Démocratie et écologie ».

    Apres la révolution culturelle, la révolution écologique… Ce n’est pas le grand soir que vous nous promettez mais la grande nuit…

    Remarque de la modératrice de ce blog biosphere :
    Le commentaire ci-dessus porte un jugement d’autorité, non démontrable,
    qui ne correspond pas à un désir d’entrer dans le débat démocratique.
    Dommage !

  3. Je préfére encore la Sainte Inquistion aux écolos. La première ne nous promettait l’enfer que dans l’au-delà, les seconds nous le promettent sur terre. Comme avaient dit d’autres totalitaires, tout ça finira dans les poubelles de l’Histoire. Mon Dieu, débarassez-nous de la bêtise ! Vite ! C’est urgent !

  4. @ la modératrice :

    « Ce n’est pas ainsi que l’échange peut progresser dans une démocratie véritable… » !!! Vous vous moquez du monde ? Vous prônez et pratiquez professionnellement la censure et la manipulation d’opinion, et vous faites la leçon sur la bonne tenue du débat ? Vous avez fait l’école du rire ?

    J’ai commenté sur le fond de votre dernier article, où l’auteur tente lamentablement de justifier, sous prétexte d’une urgence écologique qui n’existe que dans ses rêves, la mise en place de structures totalitaires visant au contrôle de la vie matérielle et intellectuelle des populations assujetties.
    Je ne vais pas perdre mon temps en discussions inutiles « point-par-point », le message est très clair, même pour un visiteur occasionnel.

    De plus, l’auteur, dans la folie, conclut son article avec la thèse inverse de l’ensemble de celui-ci :
    Il parle d’un monde fini, bondé et fragile au paragraphe 1, d’un temps long et de l’espace infini au paragraphe 4. Où sont les limites ? de quel monde parlez-vous, ô scribouillard ?

    Vous exigez que l’on se soumette à votre hypothèse du caractère absolu des limites (qui ne sont pourtant que relatives à notre cognition, notre liberté), en arguant de la finitude du monde, tout en affirmant que l’espace est infini. Quelles limites, dans ce cas ?

    Non, le seul moyen pour vous de prévaloir, c’est d’organiser avec vos financiers (l’ordre bancaire) un ordre de pénurie globale matérielle complètement artificiel, entraînant guerre et souffrances, et justifiant la fin des états-nations et la mise en place d’une gouvernance mondiale impériale et totalitaire, telle qu’elle apparaît déjà dans le Traité de Lisbonne.
    Et pour convaincre les populations de la nécessité des guerres, des souffrances et de l’empire, il faut les désespérer, les rendre triste, abrutis, les éloigner de la véritable nature humaine. C’est là que vous intervenez, avec les autres marchands de désespoir que dénonce Nancy Houston.

    Le jour où l’un des rédacteurs de ce blog réussira à admettre que les limites du développement humain ne sont que relatives à sa liberté et à sa connaissance, le débat pourra avoir lieu sur le meilleur moyen, pour l’homme et la biosphère, de prospérer. Tant que vous soutenez leur caractère absolu, vous êtes dans le camp de la mort.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  5.  La modératrice du blog à Monsieur Mahéo
    Nous remarquons que dans votre discours (ci-dessous), il n’y a aucune référence à l’article « démocratie et écologie » que vous êtes censé commenter. Ce n’est pas ainsi que l’échange peut progresser dans une démocratie véritable…

    Discours de Monsieur Mahéo :

    « Aux propagandistes stipendiés de ce site orwellien :

    Que dire de plus ? Vous avez vous-même bouclé la boucle écologie politique=totalitarisme, en tordant la langue en purs sophistes du XXIième siècle.

    Blanc, c’est noir
    La vie, c’est la mort
    La guerre, c’est la paix
    La liberté, c’est l’aliénation
    La démocratie, c’est la dictature

    L’électeur français prendra note de votre programme, soyez-en sûr. Quant à la source de la manne financière qui permet de financer les centaines de pisse-copies apôtres du pessimisme dans votre genre, elle sera dénoncée et tarie.
    Elle a d’ailleurs à peu près la même structure que celle qui a financé l’émergence des multiples régimes fascistes de l’entre-deux guerre.
    Pour autant, peut-on vous appeler « fascistes » ? Je ne crois pas. Le fascisme est le résultat de la mise sous tutelle de l’état par des intérêts privés. Il s’appuyait cependant sur le principe national, et c’est cette « erreur » que l’Empire Britannique veut corriger.
    Dans votre cas, on pourrait parler de radicalisme impérial, puisque votre allégeance, vous l’avez laissé entendre ailleurs, va à la couronne impériale, et que les nations n’existent pas.

    Vous-autres, journalistes dévoyés, députés anti-patrie, écologistes malthusiens, anthropologues racistes, ethnologues relativistes, sociologues positivistes, pseudo-philosophes nietszcheo-heidegerro-arendtiens, et autres marchands de désespoirs, priez pour n’avoir jamais le pouvoir : vous n’y survivrez pas.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo »

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