Sharp nous a écrit : « RIEN, ABSOLUMENT RIEN, ne doit entraver la liberté individuelle et la démocratie. A partir du moment ou on trouve des justification a ces entraves, ça s’appelle du fascisme. Pente sur laquelle ce blog glisse un peu plus tous les jours… »
Notre analyse : La démocratie est une avancée extraordinaire de l’époque contemporaine. Un décision résulte du libre débat entre les citoyens, le pouvoir à la base remplace les arguments d’autorité qui conditionnaient les gens au nom d’une religion ou d’un dictateur. Il faut pourtant attendre en France la loi de 1881 pour mettre un terme à la censure a priori. Aujourd’hui, Internet est un vecteur formidable de la démocratie. Tout le monde peut créer son blog ou commenter les discours et événements. Les moteurs de recherche mettent à notre disposition toutes les réponses à telle ou telle question qu’on peut se poser. RIEN, ABSOLUMENT RIEN, ne devrait donc entraver la liberté individuelle et la démocratie.
En vérité, l’idée d’un discours sans aucun contrainte n’est pas soutenable. Le web, c’est aussi le coma éthylique assuré ! On l’appelle la Toile, et c’en est une. Toile d’araignée et labyrinthe. Le propre du Web correspond au refus de statuer, de théoriser, de hiérarchiser les informations. Internet est le scandale d’une mémoire sans filtrage, où l’on ne distingue plus l’erreur de la vérité. Nous risquons alors le risque d’une incommunicabilité complète. Au final, cela produit aussi l’impossibilité d’un choix politique, l’incapacité à décider quoi que ce soit. Le filtrage sur Internet est donc un gros problème. Car ce qui importe dans une démocratie, c’est le résultat du débat, arriver à un savoir partagé par tous, élaborer une culture qui relie. Ce qui forme une culture n’est pas la conservation de tous les discours, mais le filtrage. C’est pourquoi les organes de presse et les maisons d’édition pratiquent une forme d’autocensure, journalistes et comités de lecture trient informations et écrits, ce qu’il faut dire et ce qu’on ne peut pas exprimer publiquement. Un blog est contrôlé par ses modérateurs qui peuvent modifier ou supprimer un commentaire. Le blog lui-même peut être interdit par les modérateurs lemonde.fr. Le site de débat sur l’identité nationale censure à peu près 25 % des messages qui sont envoyés.
Alors, comment déterminer, dans un monde libre d’information, ce qui mérite d’être montré au public ? Sur quels critères conférer ou ôter à un discours sa visibilité ? Ce blog, centré sur l’écologie, ne fait pas mystère de ses choix : privilégier ce qui fait avancer la cause écologique, pour le bien de notre planète, pour le bien des générations futures. En gardant clairement à l’esprit la difficulté de déterminer comment rechercher ensemble la voie du bonheur. Certains commentateurs de ce blog devraient prendre garde à la pente glissante qui les mène à dénaturer l’idée de fascisme en simplifiant à l’extrême la complexité de la réalité. En Suisse, la démocratie référendaire est devenue un canal d’expression des peurs : halte aux minarets !
@ Bruno et à la modératrice :
Vous utilisez une maladie pour en justifier une autre : puisqu’on risque le capharnaüm, censurons arbitrairement. La voie du milieu, qui prendra certainement ici la forme d’une engueulade constructive ou d’une discussion rugueuse mais suffisamment soucieuse du respect mutuel, est-elle rejetée d’office ?
Je veux bien admettre, Bruno, que ce site n’est pas un forum, il n’en demeure pas moins que ses auteurs sollicitent des lecteurs des commentaires sur leur prose, puisqu’il offrent la possibilité d’en rédiger, sans modération à priori et sans avertissement sur le contenu que la modératrice autorise.
De plus, pour ce qui est de la qualité de « blog » de ce site, il ne s’agit pas non plus des élucubrations inutiles d’une bande d’adolescents énervés. Ce site, qui fait œuvre de propagande pour la décroissance et l’écologie profonde depuis 2005, bénéficie du soutien du site du journal Le Monde, ce qui en fait un genre d’organe de presse subalterne. On peut même affirmer qu’il est un appendice de la rédaction, puisque j’ai appris récemment de la plume même de la modératrice de ce blog que les modérateurs du Monde (attachés à la rédaction) avaient aussi autorité sur le contenu du blog Biosphère.
Nous sommes donc dans la grande presse, ou au moins aux frontières de celle-ci, et dans ce cas la liberté d’expression est un aspect fondamentale de la qualité et de l’honnêteté du site, et de son intérêt, qui est grand, même si je suis un farouche opposant des positions qu’il défend.
Mais je suis obligé de m’éloigner un peu de la position « libertaire » de Sharp, qui est une excellente intention, mais qui est inapplicable en réalité, et pas seulement sur le blog. En plus de l’encadrement légal qui signale quels sont les contenus illicites, dans la presse comme sur internet, il est raisonnable d’avoir une politique graduelle de protection de la qualité des débats et des discussions, puisque les commentaires sont parfois aussi intéressants, sinon plus, que les articles auxquels ils se rapportent, et constituent naturellement in fine une partie importante de l’identité du site.
Les monomaniaques hystériques, les déverseurs de logorrhées chaotiques, les hors-sujets systématiques, les grossiers personnages, brefs les célèbrent « Trolls », doivent être gentiment mais fermement éconduit, sous peine de les voir pourrir toute discussion et décourager les commentateurs sérieux. Pour ma part, hors message d’insultes, j’utilise la méthode « trois essais, puis dehors ! », qui laisse deux chances de se reprendre aux commentateurs indélicats.
Entre la loi et une maintenance raisonnable de la qualité des discussions, il y a bien assez de moyens pour éviter le chaos anarchique que craint Bruno.
D’ailleurs, cher Bruno, ce n’est pas tant ce chaos d’opinions sans valeurs qui a provoqué récemment la montée aux créneaux de la modératrice, mais des questions tout à fait justifiées et des arguments difficilement contestables de différents commentateurs, dont moi-même, qui font pourtant l’effort de rester en général courtois. Il est par exemple strictement interdit de nier l’origine anthropique du réchauffement climatique global, entre autre.
C’est pourquoi la modération de Biosphère est, je suppose, assez contente de pouvoir se cacher derrière cette menace de chaos anarchique. La réalité est que les auteurs sont des intellectuels assez peu sûr de leurs propos, assez peu matures dans leurs réflexions, et qu’ils réagissent avec « violence » (censure, réécriture, caviardage) contre toute expression dissonante. Ce mensonge de menace de chaos, qui justifierait une censure arbitraire, est une autre de ces violences. Sur ce point, je suis d’accord avec Laurent Berthod, il s’agir d’un cache-sexe.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Remarque de la modératrice du blog biosphere :
La question du filtrage était mis en débat sur ce blog. Nous avons remarqué plusieurs fois que Mr Berthod préfère hurler à la censure plutôt que s’interroger sur les raisons d’un filtrage.
Nous avons bien lu que Bruno pense que « L’idée d’un discours sans aucune contrainte, au sens où chacun pourrait étaler ses opinions ad nauseam, est clairement inacceptable. »
Mon cher Bruno,
Parcourez ce blog et vous comprendrez que l’appel au filtrage de Monsieur Biosphère n’est que le cache-sexe transparent d’un appel à la censure.
Bien à vous.
Sur le filtrage on peut en discuter ailleurs.
Laurent Berthod :
Bien que ne partageant absolument pas les idées qu’il y a derrière ce blog (que je viens de découvrir, mais la description me donne déjà la nausée), je ne peux que souscrire aux propos de Mr Biosphère (sur le filtrage). L’idée d’un discours sans aucune contrainte, au sens où chacun pourrait étaler ses opinions ad nauseam, est clairement inacceptable. C’est d’autant plus vrai en sciences : vous n’avez la parole que si vous la méritez par vos compétences et travaux. Allez donc tenter de donner votre opinion de quidam à l’Académie des Sciences…
De plus, nous sommes ici sur un blog, pas un forum. Le propriétaire du blog y fait ce qu’il veut. De même qu’un webmaster de forum impose ses règles à toute personne voulant s’y inscrire. Le droit de s’exprimer sur ce blog n’existe pas, il ne vous accordé que par son propriétaire !
Justement non, l’idée d’un discours sans contrainte est soutenable. C’est d’ailleurs la seule idée qui soit soutenable.
Qui doit décider de ce qui doit être filtré et ce qui ne doit pas l’être ? En vertu de quoi et de qui ? Quelle est la caste qui doit juger ce que le bon peuple est en droit de lire ?
Dans le monde idéal de M. Biosphère, toute idée qui n’irait pas dans son sens (c’est lui-même qui le dit) devrait, forcement, être expurgée du discours général car jugée déviante (ou négationniste pour reprendre ses termes). Le ministère de la propagande devrait donc viser chaque publication.
Le genre de discours qui consiste à dire que la « ce qui forme la culture, c’est le filtrage » ne serait pas renié par Goebbels.
Sous prétexte que la censure existe ici ou la, elle doit être justifiée partout ? A cette aune, on peut aller loin.
Et bien non, dans mon monde idéal, j’attendrais que tout le monde, à commencer par messieurs Biosphère et Allègre exposent et diffusent leurs idées, fussent-elles délirantes, et que le peuple (vous savez M. Biosphère, ce même peuple à qui vous déniez le droit de penser) se forge lui-même ses convictions et décide en conséquence.
« Alors, comment déterminer, dans un monde libre d’information, ce qui mérite d’être montré au public ? Sur quels critères conférer ou ôter à un discours sa visibilité ? »
Que voulez-vous dire, Monsieur Biosphère ? J’ai bien peur que ce ne soit trop clair.
Dès qu’on touche à la liberté d’expression parce que certaines idées ne sont pas « conformes » (à celles du censeur), on assassine la démocratie, Monsieur Biosphère. Et il me semble que vous êttes un assassin de démocratie en herbe, Monsieur Biosphère.
Penser que vos amis rêvent d’arriver au pouvoir me fait froid dans le dos, Monsieur Biosphère.
» Le web, c’est aussi le coma éthylique assuré ! On l’appelle la Toile, et c’en est une. Toile d’araignée et labyrinthe. » C’est ce genre de commentaire onirique qu’il convient de combattre. Le web, loin des visions merveilleuses et non moins grandiloquentes, c’est le site du Monde, de Libé, de blog machin, de tel site de sexe ou de voitures, de tel moteur ou de tel entreprise. Ça c’est le web: des sites. Des lieux. Des Adresses. Le web, c’est la rue affichée sur un écran d’ordi. C’est si vrai que je ne peux même pas télécharger un film sans me faire condamner. Il faut arrêter avec les rêveries!
xiloa,
nous ne voyons aucune argumentation dans votre discours.
S’il y a chez nous « les mêmes arguments que les plus réactionnaires », donnez au moins quelques exemples.
comme quoi l’écologie à courte vue est bien le début du fascisme. Vous arrivez à justifier la censure et les limites à la démocratie, à la liberté d’expression avec exactement les memes arguments que les plus réactionnaires de nos politiques.