En 2013 commence le débat public sur l’enfouissement des déchets radioactifs à Bure. En 2015, ce sera une demande d’autorisation, soumise à enquête publique. Le chantier pourrait alors débuter en 2019 avec mise en service en 2025. Mais la saga a commencé bien plus tôt.
Après la flambée des prix du carburant en octobre 1973, le gouvernement Messmer avait décidé unilatéralement la mise en route d’une filière électronucléaire. Mais on n’a commencé à s’intéresser aux déchets qu’en 1991 (loi Bataille). De 1991 à 2006, on devait tester trois axes, la transmutation, l’entreposage de longue durée en sub-surface et le stockage en profondeur. A l’échéance du nouveau vote au Parlement en 2006, rien n’était scientifiquement satisfaisant. La transmutation reste du domaine des utopies technologiques, il n’existait ni sélection de site, ni plan d’entrepôt pour les déchets HAVL (haute activité et vie longue) et les recherches sur le site d’enfouissement à Bure dans la Meuse ne permettaient pas encore de conclure à la faisabilité du stockage géologique.
Au début de l’année 2006, le président de l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) avait envoyé aux députés français le « dossier 2005 Argile » (qui traite du centre d’enfouissement à Bure) en reconnaissant qu’il n’a pas été produit de seconde version du « dossier 2005 Granite » (centre de stockage dans le granite, projet qui a été abandonné). Quelques morceaux choisis : « Des incertitudes demeurent… Les expériences ont été conduites sur des durées brèves… Les ouvrages de stockage n’ont pas été testés en vraie grandeur… L’étude approfondie de la zone de plus de 200 km2 autour du site de Meuse/Haute Marne n’a pas été réalisé… » Il faut attendre encore juin 2008 pour que le ministère de l’écologie lance un appel à candidatures « afin d’identifier les sites volontaires » pour accueillir un centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue ». L’industrie nucléaire poursuit benoîtement ses activités alors qu’elle devrait les interrompre tant qu’une solution aux problèmes des déchets n’est pas trouvée. Le rapport Roussely juge d’ailleurs en 2010 « indispensable que l’Andra définisse de façon urgente la planification concernant le centre de stockage profond (à Bure)
En janvier 2011 le député Christian Bataille, dans un rapport* de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, se fâche : « La gestion des déchets nucléaires est une chose trop sérieuse pour la confier à leurs producteurs (…) Au nom de la rentabilité à court terme, les industriels (EDF, Areva, Commissariat à l’énergie atomique) remettent en cause la conduite par l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) du projet de stockage géologique. » Cette option étudiée par l’Andra dans son laboratoire souterrain de Bure, doit encore trouver sa traduction industrielle. En 2005, le coût de l’installation et de son exploitation pendant un siècle, avant fermeture, était évalué à 14 milliards d’euros. Mais l’Andra a depuis effectué des choix techniques qui ont porté la facture à quelque 35 milliards d’euros. Les industriels, c’est-à-dire les pollueurs, doivent payer. Ils ne sont pas contents ! Ils ont monté un dossier technique concurrent, qui ramènerait la facture aux 15 milliards initiaux. Selon le député, le gouvernement « n’a que trop tardé » à mettre en place la Commission nationale d’évaluation financière prévue par la loi de 2006. Tout le monde navigue à vue.
Le centre industriel de stockage géologique (Cigeo) de Bure sera un gigantesque cimetière nucléaire de 15 km2 de galeries et d’alvéoles, dans lesquelles les radioéléments devront être confinés pour l’éternité, ou presque : leur durée de vie se compte en centaines de milliers d’années, pour certains en millions d’années**. La radioactivité du neptumium 237 diminue de moitié au bout de deux millions d’années. En 2030, le volume des déchets à haute activité atteindra 5300 m3.
La Biosphère fonctionne selon des processus de recyclage, les humains ont abandonné cette réalité pour ne s’intéresser ni à la pérennité des ressources naturelles nécessaires à leur activité, ni à la gestion des déchets. Une activité humaine qui ne tient pas compte du cycle de vie du produit (de la ressource à la maîtrise des déchets) n’est pas une activité raisonnable… Le choix du nucléaire était une entourloupe ! Une seule solution, la sortie programmée du nucléaire…
* LE MONDE du 21 janvier 2011, Les producteurs de déchets nucléaires rappelé à la loi
** LE MONDE du 6 février 2013, Déchets radioactifs : un stockage pour l’éternité
«je ne vois pas le probleme, pas du tout!»
Vous voulez plutôt dire que vous ne voulez pas le voir!
Les ‘déchets’ de la combustion (de gaz, pétrole, charbon, bois) ne sont pas une menace pour des millions d’année! Que ce passera-t-il lors de la prochaine glaciation avec ces beaux dépots. Sachant que les périodes interglacières ne durent qu’une dizaine de millier d’années en moyenne et que somme toute la notre a déjà une dizaine de millier d’année au compteur la question se pose.
Ces déchets dont vous ne voyez pas le problème seront pourtant le problème des générations futures bien après que la France eu cessez d’exister. Bien après que le souvenir même du monde qui les a générés eu été oublié et se soit perdu dans la nuit des temps. Comment peut-on imaginer garantir le confinement de ces substances, qui pour bon nobre n’existe même pas à l’état naturelle, sur des temps de cet ordre On par le de plusieurs centaines de millier d’années, pendant ce temps les cycles glaciations-déglaciations se succèderont tout les 100 000 ans déformant l’écorse terrestre sous le poid des glaces.
Le modérateur du blog à Rayon-Zeta
Vous êtes intervenus à 5 reprises sous des pseudos différents.
Vos propos sont intéressants, mais pour plus de transparence,
nous vous prions de garder le même pseudo
et de signaler une adresse électronique fiable… merci.
« En 2030, le volume des déchets à haute activité atteindra 5300 m3.
5300 m3 correspond a la surface d’un champ de foot (100×70=7000 m2) sur moin d’un metre d’hauteur… est-ce difficile de trouver ca sur un territoir de 550 mille km2?
Les dechets/cendres des centrales a charbon correspondent a millions de metres cube/an… je ne vois pas le probleme, pas du tout!
« En 2030, le volume des déchets à haute activité atteindra 5300 m3.
5300 m3 correspond a la surface d’un champ de foot (100×70=7000 m2) sur moin d’un metre d’hauteur… est-ce difficile de trouver ca sur un territoir de 550 mille km2?
Les dechets/cendres des centrales a charbon correspondent a millions de metres cube/an… je ne vois pas le probleme, pas du tout!
peakoil2010,
Vous n’avez sans doute pas compris ce que veut dire « à haute activité » pour des déchets…
sur le projet CIGEO (enfouissement des déchets nucléaires à Bure)
La Commission Nationale du Débat Public vient d’arrêter les dates du débat public qui aura lieu du 15 mai au 31 juillet 2013 et du 1er septembre au 15 octobre 20131. Quarante-quatre associations de protection de la nature et de l’environnement demandait le 16 novembre 2012 le report du débat public sur CIGEO. La CNDP organise quand même le débat public. Alors, à quoi sert le débat sur la transition énergétique ? La nécessaire articulation entre le débat CIGEO et celui sur la transition énergétique ne semble pas particulièrement préoccuper la CNDP. Cette décision est-elles prise maintenant par peur de plus pouvoir les prendre à l’issue du débat national sur la transition énergétique ?
Face à cette situation, FNE ont décidé de ne pas participer au débat public sur CIGEO.
Communiqué de presse FNE, vendredi 8 février 2013
Peut-être mais la sagesse exige que l’on regarde la réalité en face :
quelle(s) comparaison(s) possible entre déchets des énergies fossiles classiques et celle de l’énergie nucléaire (elle aussi fossile d’ailleurs) ? surtout en terme de radioactivité
Peut-être mais la sagesse exige que l’on regarde la réalité en face :
quelle(s) comparaison(s) possible entre déchets des énergies fossiles classiques et celle de l’énergie nucléaire (elle aussi fossile d’ailleurs) ? surtout en terme de radioactivité
Il faut évidemment se préoccuper des déchets nucléaires, toutefois il faut avoir à l’esprit que les quantités en cause sont infimes par rapport aux déchets générés par les autres formes d’énergie. La combustion du charbon pour faire de l’électricité largue dans l’atmosphère des quantités de gaz sans commune mesure avec les quantités en cause pour l’industrie nucléaire. De plus la combustion du charbon relache aussi de la radioactivité dans l’athmosphère puisqu’on trouve un peu d’uranium dans les roches brûlées.
Il faut évidemment se préoccuper des déchets nucléaires, toutefois il faut avoir à l’esprit que les quantités en cause sont infimes par rapport aux déchets générés par les autres formes d’énergie. La combustion du charbon pour faire de l’électricité largue dans l’atmosphère des quantités de gaz sans commune mesure avec les quantités en cause pour l’industrie nucléaire. De plus la combustion du charbon relache aussi de la radioactivité dans l’athmosphère puisqu’on trouve un peu d’uranium dans les roches brûlées.