« Les écologistes politiques ont oublié leurs racines et les militants de terrain qui les ont inventés. Ils laissent faire tout le travail aux associations de protection de la nature et de l’environnement qui, elles, arpentent le terrain en s’épuisant à la tâche. Que savent Emmanuelle Cosse, Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Jean-Luc Benhamias et beaucoup d’autres sur la nature et sur tout ce qui disparaît en dehors des villes ? Combien de Verts, foncés ou pâles, ont déjà manié la bêche et le plantoir ou rencontré un paysan ailleurs qu’à Paris ou à Montreuil ? Ils sont en général absent des discussions sur la biodiversité, sauf pour évoquer quelques espèces emblématiques comme le loup ou l’ours. Ils ne se battent pas énormément pour la protection d’un littoral ou pour une montagne grignotés par les promoteurs et l’urbanisation. Nul ne les a entendus réclamer que la généralisation des jardins ouvriers ou familiaux devienne une grande cause et réalisation nationale par le biais d’une loi attendue depuis les années 50. Pour l’écologie mais surtout pour tous ceux qui y trouveraient le moyen de faire face à une crise économique, sociale et identitaire qui n’est pas sur le point de se terminer. Ce n’est pas en rêvant de s’allier aux paléo-productivistes du Parti communiste ou aux productivistes fraîchement (re)convertis du Parti de gauche, qu’ils réussiront à verdir le pays et une majorité de citoyens.
Ce qui commence à se voir depuis quelques années, c’est que les écologistes ne parlent plus guère d’écologie, de nature ou d’environnement. Sauf pour ceux qui s’investissent dans les municipalités ou dans les conseils régionaux. Ceux là ont compris où était l’essentiel d’un combat écolo. Dans ces instances, ils se battent au quotidien, et « battre » n’est pas une simple formule ; qu’ils se trouvent face ou à côté des productivistes de la droite et de la gauche qui, dans ce domaine, fonctionnent souvent sur des vieux logiciels mentaux que nulle mise à jour ne peut améliorer.
Les écologistes n’ont pas vocation à être élus au niveau national, députés, sénateurs ou députés ; ils ne deviennent que des politiques comme les autres. Si les élus plongeaient leurs mains dans le noir cambouis socialiste pour arracher quelques lois vertes pendant les deux ans de survie qui restent à François Hollande en se brûlant beaucoup, cela vaudrait le coup. Mais ils doivent oublier leurs carrières et leurs ego et ne penser qu’aux résultats éventuels ; et retourner ensuite, comme les commères de Brassens, à leurs oignons. »
(résumé d’un article de Jean-Marie Vadrot)
http://www.politis.fr/Les-ecologistes-politiques-ils,30698.html