Les économistes, compétents ou complices ? Dès l’origine du libéralisme économique, Adam Smith et Ricardo se sont placés du côté des chefs d’entreprise : soutien de la division exacerbée du travail, de l’expansion forcenée des manufactures, du libre-échange généralisé. Aucune approche scientifique dans leur propos si ce n’est de laisser croire que l’abondance productive allait permettre le bonheur des peuples.
LeMonde du 10 octobre se pose maintenant la question : « A quoi servent les économistes ? » La réponse est simple : toujours à soutenir le système dominant. Ils analysent les faits, mais ces faits ont découlés de la mise en place de leur propre système de pensée. Le raisonnement est fermé sur lui-même, les économistes orthodoxes ne savent que conforter les « lois » qui découlent des mécanismes de marché. Les différents points de vue exprimés restent libéraux-centrés, soutenant la société thermo-industrielle. En clair, les prix Nobel d’économie et autres intervenants médiatiques sont plus proches de la caste des prêtres que de l’approche réaliste. Il existe en effet un gouffre entre ce que les économistes enseignent et ce qui serait utile pour l’avenir de l’humanité. Les économistes nous montrent que non seulement ils ne savaient pas prévoir une crise financière, mais qu’ils ne peuvent continuer à penser qu’en termes de reprise prochaine…
Pourtant, avec le déchaînement des forces productives, l’état de la biosphère est aujourd’hui au plus mal. Le seul économiste du passé qui nous a donné les moyens de décrire un futur bien compromis a été Malthus. Il a lié la sphère humaine (la démographie) et la sphère des ressources naturelles (la production agricole). Si nous avions écouté son enseignement et respecté le nécessaire équilibre entre l’expansion humaine (démographique et aujourd’hui consumériste) et le substrat qui permet à toutes les espèces, dont la nôtre, de vivre, nous ne serions plus au bord du gouffre d’une crise systémique.
Les jurés de Stockholm viennent d’attribuer le Prix « Nobel » d’économie à Elinor Orstrom et Oliver Williamson. Leurs travaux, quoique très différents, portent non plus sur la modélisation économique, mais sur le « retour au réel ». BRAVO !
Ce prix Nobel est un encouragement à poursuivre à la fois la théorie des biens communs et la pratique du partage ouvert comme modèle d’autogestion pour toute la société. Mais à quand un prix « Nobel » pour l’économie biophysique ?
L’économie biophysique part de l’hypothèse que l’énergie et les matières requises pour fabriquer biens et services doivent être tout autant prises en compte que les interactions entre humains. L’économie et l’écologie ne devraient pas être perçus comme contradictoire !
Les jurés de Stockholm viennent d’attribuer le Prix « Nobel » d’économie à Elinor Orstrom et Oliver Williamson. Leurs travaux, quoique très différents, portent non plus sur la modélisation économique, mais sur le « retour au réel ». BRAVO !
Ce prix Nobel est un encouragement à poursuivre à la fois la théorie des biens communs et la pratique du partage ouvert comme modèle d’autogestion pour toute la société. Mais à quand un prix « Nobel » pour l’économie biophysique ?
L’économie biophysique part de l’hypothèse que l’énergie et les matières requises pour fabriquer biens et services doivent être tout autant prises en compte que les interactions entre humains. L’économie et l’écologie ne devraient pas être perçus comme contradictoire !
l’écologie, ou le renouveau du communisme !
comment redonner une seconde jeunesse à des idées qui ont pris un sacré coup de vieux avec la chute du mur de Berlin: culpabiliser les individus, méchants consommateurs, qui détruisent la planète et ses gentils animaux style Bambi…
L’économie permet de comprendre comment l’innovation amène le progrès, pour l’Humanité. L’écologie cherche à rendre coupable toute idée de progrès, en l’associant à la destruction de la nature.
Mais les écologistes consomment eux aussi, et dans leur morale toute socialiste, ils oublient de préciser qu’ils boivent parfois du champagne pour feter un anniversaire (alors que les champs servant à produire le fruit de leur ivresse pourraient être utilisés pour nourrir des africains mourant de faim), ils publient des articles dans la presse (qui détruit les forêt pour le papier)…
l’auteur n’a jamais lu Smith et Ricardo pour sortir de pareils inepties à leur sujet.
Allez donc payer votre taxe carbone, ça paiera les allers-retour en avion du président pour aller en province, dans des villes désservies par le TGV…
Oui, je suis assez d’accord avec Michel. D’ailleurs c’est la même chose pour la climatologie. Ça n’empêche pas les deux disciplines d’essayer, avec plus ou moins de bonheur, d’appréhender les phénomènes complexes qui relèvent de leur champ. A cet égard, l’économie me paraît plus avancée que la climatologie. Ceci dit la crise n’est pas si complexe que ça. Il y a même des économistes qui se vantent de l’avoir prédite quelques années avant qu’elle survienne. Il faut néanmoins se méfier des vantards. Prédisez un évènement raisonnablement possible, il finira bien par arriver un jour !
Oui, je suis assez d’accord avec Michel. D’ailleurs c’est la même chose pour la climatologie. Ça n’empêche pas les deux disciplines d’essayer, avec plus ou moins de bonheur, d’appréhender les phénomènes complexes qui relèvent de leur champ. A cet égard, l’économie me paraît plus avancée que la climatologie. Ceci dit la crise n’est pas si complexe que ça. Il y a même des économistes qui se vantent de l’avoir prédite quelques années avant qu’elle survienne. Il faut néanmoins se méfier des vantards. Prédisez un évènement raisonnablement possible, il finira bien par arriver un jour !
complément de réflexion :
Si l’on entend par science un ensemble de théories capables d’établir des relations stables entre des phénomènes mesurés, alors l’économie ne peut pas être qualifiée de science : trop de variables agissent sur les relations qu’elle cherche à établir et elles sont trop instables, car elles résultent largement du comportement et des décisions des humains. Pour autant, dans son traitement mathématique et statistique, l’économie s’approche de la science, à condition d’admettre que les relations qu’elle établit ne sont valables que pour des périodes de temps et des espaces limités et qu’elles ne doivent être acceptées qu’en termes probabilistes.
Si la science économique est donc capable de prévoir des phénomènes précisément définis pour lesquels elle a établi des relations relativement stables, en revanche, lorsqu’il s’agit de phénomènes complexes – et c’est le cas de la crise -, la question n’a plus vraiment de sens.
(cf. Jean-Pierre Vesperini, La faute des banquiers, le jeu des circonstance, Le Monde du 10 octobre 2009)
complément de réflexion :
Si l’on entend par science un ensemble de théories capables d’établir des relations stables entre des phénomènes mesurés, alors l’économie ne peut pas être qualifiée de science : trop de variables agissent sur les relations qu’elle cherche à établir et elles sont trop instables, car elles résultent largement du comportement et des décisions des humains. Pour autant, dans son traitement mathématique et statistique, l’économie s’approche de la science, à condition d’admettre que les relations qu’elle établit ne sont valables que pour des périodes de temps et des espaces limités et qu’elles ne doivent être acceptées qu’en termes probabilistes.
Si la science économique est donc capable de prévoir des phénomènes précisément définis pour lesquels elle a établi des relations relativement stables, en revanche, lorsqu’il s’agit de phénomènes complexes – et c’est le cas de la crise -, la question n’a plus vraiment de sens.
(cf. Jean-Pierre Vesperini, La faute des banquiers, le jeu des circonstance, Le Monde du 10 octobre 2009)
Mon cher bertrand,
Vous n’empêcherez pas l’humanité de chercher à comprendre rationnellement son propre fonctionnement comme celui de la nature. Ce n’est pas parce que les sciences humaines ne disposent pas des mêmes moyens d’expérimentation et d’observation que les sciences de la nature qu’elles n’en sont pas des sciences. Les économistes ne sont pas plus une clique autoproclamée que les climatologues du GIEC, et même certainement beaucoup moins.
Une lourde erreur dans ce billet ! C’est excusable, elle est commise chaque année par les media au point que si on ne s’intéresse pas très spécifiquement au sujet, on y croit. C’est une technique classique de la propagande ; répéter 1000 fois un mensonge, il deviendra la vérité.
L’erreur car il faut la dénoncer : il n’y a pas et il n’y a jamais eu de prix nobel d’économie.
« Alfred Nobel demande que soit créée une institution qui se chargera de récompenser chaque année des personnes qui ont rendu de grands services à l’humanité, permettant une amélioration ou un progrès considérable dans le domaine des savoirs et de la culture dans cinq disciplines différentes : paix ou diplomatie, littérature, chimie, physiologie ou médecine et physique. … En 1968, avec l’accord de la fondation Nobel, la Banque de Suède (Sveriges Riksbank) a institué un prix en Économie, le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, communément appelé « prix Nobel d’économie » bien que n’étant pas formellement un prix Nobel, décerné par l’Académie royale des sciences de Suède. » (wikipédia)
L’économie, contrairement aux sciences, ne théorise ni n’explique des règles
de la nature ; elle se contente de théoriser un corpus de règle arbitraire décidées par une clique auto-proclamée.
Malthus s’est trompé sur toute la ligne. Celui qui lui aurait dit qu’aujourd’hui il y aurait six milliards d’hommes sur terre donc cinq mangeraient à leur faim, il l’aurait traité de fou. Il raisonnait dans le cadre du paradigme des rendements décroissants de l’économie politique classique. Depuis, Schumpeter est passé par là, et les économistes (les économistes sont des scientifiques, même si l’économie est une science jeune) ont appris à intégrer les progrès techniques et donc les progrès de productivité dans leurs raisonnements, ainsi que les révolutions technologiques qui changent complètement le décor.
Voir mon article : « À la faute morale, les écologistes ajoutent la faute intellectuelle » sur http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-33531217.html
votre définition des économistes : « Aucune approche scientifique dans leur propos si ce n’est de laisser croire que l’abondance productive allait permettre le bonheur des peuples. »
ma définition des biosphèristes : « Aucune approche scientifique dans leur propos si ce n’est de laisser croire que la décroissance allait permettre le bonheur des peuples. »
Biosphéristes et économistes font donc parti des « je-sais-ce-qui-va-rendre-heureux-les-peuples-moi-d’abord ». Et si vous aviez tous tord et que le bonheur n’avait rien à voir avec les taux de (dé)croissances ?
Savez-vous que le taux de suicide (révélateur de non-bonheur) n’est lié ni aux revenus (les riches se suicident autant que les pauvres) ni à la proximité de pollution ou à la biodiversité (les savoyards se suicident autant que les parisiens) ?
Je signale quand même que Malthus était un libéral.