Rapprochons deux informations, le « plaidoyer parlementaire en faveur des pesticides » et la « journée mondiale pour sauver les grenouilles de la disparition » (LeMonde du 30 avril). Selon l’UICN, 30 % des amphibiens connus sur Terre courent actuellement un risque d’extinction. Les pauvres batraciens ne peuvent aimer l’eau polluée des ruisseaux par les engrais et pesticides, leur peau perméable absorbe trop facilement les produits chimiques toxiques. Mais les parlementaires auteur du rapport « pesticides et santé » se foutent complètement de la santé des grenouilles et des agriculteurs. Pour les maladies, comme il y a « une multiplicité des facteurs pouvant induire des symptômes identiques », pas besoin de creuser plus loin, une surveillance épidémiologique de la population suffira.
Ce qui apparaît avec ce rapport, rendu public à la veille de l’examen du projet de loi Grenelle 2, c’est que le duo Claude Gatignol et Jean-Claude Etienne se veulent des soutiens directs en faveur des intérêts économiques. Voici leurs arguments :
– risque que ferait courir à un pan entier de notre économie une division par deux de l’utilisation de pesticides d’ici 2050 (un des engagements du Grenelle de l’environnement).
– probable diminution des rendements.
– signe négatif pour la recherche.
– nécessaire accroissement des capacités de production.
Le lobby agro-industriel a encore frappé ! Gatignol et Etienne ne méritent pas d’être des représentants des humains et des non-humains.
Certains philosophes et scientifiques nous répètent que « si nous ne sauvons pas les animaux, comment pourrons-nous nous sauver nous-mêmes? » Mieux connaître et comprendre les animaux, c’est aussi mieux se connaître soi-même. La volonté de protéger les animaux et la nature en général démontre la valeur d’une société. Et si nous voulons tendre vers le développement optimal de nos ressources, il faut y parvenir non seulement d’un point de vue économique ou social, mais aussi sur des fondements plus environnementaux. C’est la vision du développement durable, celle-là même qui nous dicte d’utiliser nos ressources naturelles sans excès, pour le bien des générations futures qui en souhaiteront aussi les bénéfices.
@ cdg
Les grenouilles sont un bon indicateur du déséquilibre de nos écosystèmes, alors que la FNSEA soutient l’agriculture productiviste qui détériore les écosystèmes.
Il y a le vote d’une toute petite fraction de l’humanité (les agriculteurs de la FNSEA), le vote des non-humains (les grenouilles), le vote des paysans du Tiers-monde qui crèvent des subventions accordées aux paysans occidentaux et le vote des générations futures qui maudiront les agriculteurs de la FNSEA. Notre démocratie actuelle est trop partielle, trop partiale, il faudra changer ce système qui accorde trop d’importance à des intérêts catégoriels qui vont à l’encontre de l’intérêt général.
les grenouilles ne votent pas, les paysans de la FNSEA si
les grenouilles ne votent pas, les paysans de la FNSEA si
Quelques réactions sur lemonde.fr à propos du rapport Gatignol-Etienne :
– Ce rapport n’apportera pas un peu de sérénité dans les débats car il est dans une position « dominante ». Ce sont les marchands de pesticides qui dominent le marché. Et que des élus s’estiment suffisamment soutenus pour un tel plaidoyer alors qu’il y a encore quelques mois une réflexion élargie semblait rassembler un certain accord pour limiter les pesticides révèle bien le caractère d’influence qu’ils cherchent à exercer à la veille de l’examen à l’Assemblée.
– Porter des masques à gaz pour pouvoir injecter encore plus de pesticides dans la nature! Ce n’est pas ça le futur?
– Les pesticideurs sont les recycleurs des gaz moutarde de 14/18 à qui cette industrie de mort a trouvé des débouchés. On est allé trop loin dans le gazage de la biodiversité.
– Il est utile de rappeler l’histoire de Paul François, céréalier et élu municipal centre-droite à Ruffec, avec une exploitation autour de Bernac (Charente) qui est tombé malade, empoisonné par les pesticides à qui la justice vient de donner raison contre Monsanto. Selon lui, les pesticides, vont être « l’équivalent de l’amiante » en termes de santé publique.
– Ce rapport est une honte. Et aujourd’hui (vendredi 30 avril), c’est la journée de la grenouille, 30% des espèces menacées dans le monde, 50% en Europe… Un indicateur de l’état sanitaire des écosystèmes. Mais si elles meurent, ça doit être pour le plaisir…
– Monsanto a besoin d’argent, de beaucoup d’argent, notamment pour acheter les parlementaires…
– Plaidoyer qui reprend l’argumentaire du puissant lobby des pesticides, donc rien de nouveau, une simple signature au bas d’un texte écrit par les représentants des produits phytosanitaires. On oublie que ces substances très toxiques agissent sur les fonctions vitales et le développement cellulaire des nuisibles des cultures (végétaux, insectes, champignons, bactéries, etc.). De même ces pesticides agissent aussi sur les fonctions vitales et le développement cellulaire des humains.
Gatignol et Etienne ne sont que des récidivistes !
Claude Gatignol concluait dans un rapport de commission : « Le comportement des dirigeants et des actionnaires du groupe Metaleurop (qui s’est exonéré de la dépollution des sols souillés par une filiale) ne peut qu’être moralement condamné avec la plus grande force. Notre Commission n’a toutefois pas à se prononcer sur ces faits. » Pas besoin de commenter !
Jean-Claude Etienne dans un rapport sur le principe de précaution : « La suspension de l’utilisation de certains insecticides sous le prétexte non confirmé qu’ils tueraient les abeilles combinée à l’interdiction pour les agriculteurs français d’avoir accès à des semences génétiquement modifiées contribuent à une stagnation du rendement de notre agriculture et à l’affaiblissement de sa compétitivité. » Pas besoin de commenter davantage !
Gatignol et Etienne ne sont que des récidivistes !
Claude Gatignol concluait dans un rapport de commission : « Le comportement des dirigeants et des actionnaires du groupe Metaleurop (qui s’est exonéré de la dépollution des sols souillés par une filiale) ne peut qu’être moralement condamné avec la plus grande force. Notre Commission n’a toutefois pas à se prononcer sur ces faits. » Pas besoin de commenter !
Jean-Claude Etienne dans un rapport sur le principe de précaution : « La suspension de l’utilisation de certains insecticides sous le prétexte non confirmé qu’ils tueraient les abeilles combinée à l’interdiction pour les agriculteurs français d’avoir accès à des semences génétiquement modifiées contribuent à une stagnation du rendement de notre agriculture et à l’affaiblissement de sa compétitivité. » Pas besoin de commenter davantage !