Nous doutons de tout car toute chose est relative, aux mœurs de notre époque succéderont d’autres croyances. Il n’y a pas d’ordre naturel, n’en déplaise à Benoît XVI. Mais en matière scientifique, le doute n’est qu’hypothèse : l’observation scientifique détermine certains constats, ils restent valides en l’attente d’une démonstration contraire. C’est pourquoi nous ne doutons pas de la responsabilité du virus d’immunodéficience dans le SIDA, nous ne doutons pas des causes anthropiques du réchauffement climatique, nous ne doutons pas du pic pétrolier. Stéphane Foucart* explique clairement en quoi le doute suffit à retarder les mesures à prendre. Penchons-nous sur le pic pétrolier, un fait d’origine géologique qui normalement ne souffre pas la contestation.
Bernard Durand** attaque les économistes : « Ils s’imaginent que l’augmentation du prix du pétrole se traduit par une augmentation plus ou moins proportionnelle des réserves. C’est inexact pour le pétrole : ont-ils seulement réalisé que les augmentations de prix seront incapables de créer le moindre gisement de pétrole dans le sous-sol ? » Même dans le mensuel voué à la décroissance, l’économiste Denis Baba*** essaye de jeter le doute : « Rien n’est démontré, il y a encore suffisamment de pétrole, charbon, etc. pour que la société marchande persévère encore longtemps dans son être.. A la lecture des textes piquistes, on ne peut s’empêcher de penser que les désastres promis sont ardemment souhaités par leurs auteurs… Sur le fond ? Les experts se sont trompés tant de fois. »
En fait, nous n’accordons pas trop d’importance aux économistes qui se veulent plus forts que les contraintes naturelles (les ressources non renouvelables). Le problème du pic pétrolier est d’abord médiatique. Nous laissons à nouveau la parole à Bernard Durand : « Le terrain médiatique est accaparé, souvent avec véhémences, par les partisans et les adversaires de telle ou telle source d’énergie ou de telle ou telle technique prétendument salvatrice, sans que soit pour autant présenté un bilan raisonné et précis. Un temps précieux a ainsi été perdu, qui aurait pu être utilisé pour la mobilisation et l’action. » Car tant que les médias ne parleront pas du pic pétrolier en cours, les politiques ne feront rien…
* La science, le doute et la faute de l’Académie, LeMonde du 14-15 novembre 2010
** La crise pétrolière (analyse des mesures d’urgence) de Bernard Durand (EDP, 2009)
*** Que cache le pic pétrolier ? in La décroissance de novembre 2010
Bonjour:
« Un temps précieux a ainsi été perdu, qui aurait pu être utilisé pour la mobilisation et l’action. » Car tant que les médias ne parleront pas du pic pétrolier en cours, les politiques ne feront rien »Et l’économie n’est pas une science exaxcte!:Loin s’ en fout!…Douter peut être utile et sage:Dans certains contextes il ségit bien,pour le chercheur,de douter pour excercer sa sagacité:Il
s ‘ agit donc d ‘ un outil de pénétration mentale de premier ordre!
Mais si le traitement des infos est important,les choses , les pesonnes et les actions aussi:Dans un désert,par exemple,il vaut mieux être un homme en marche,qu’un penseur assis,comme celui de Rodin!Salut!
J’ai beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, j’en reviens toujours à la même conclusion. Les crises majeures qui nous attendent sont inévitables du fait même de la complexion humaine: Notion de propriété et de territoire, propension à ignorer cet avenir énergétique désormais si prévisible ou encore certitude absolue que l’être humain possède LE droit de contrôler la nature selon son bon plaisir.
Les journalistes sont eux aussi des êtres humains.
Bientôt le totalitarisme forcé……