du berceau au berceau (contre la Révolution industrielle)

La page Planète* nous fait connaître les pollutions, elle n’empêche pas les désastres de la Révolution industrielle. Ainsi 900 tonnes de métaux lourds ont été déversées dans la nature depuis 2007 en Chine. 10 % du riz commercialisé contient un niveau élevé de cadmium : insuffisance rénale et ramollissement des os garantis… entre autres ! Le  cadmium est hautement toxique, mais à ce jour il entre toujours dans la fabrication des panneaux photovoltaïques. Alors, que penser d’un système de production qui :

          rejette des tonnes de substance toxiques dans l’air, l’eau et le sol chaque année ;

          produit des matériaux tellement dangereux qu’ils exigeront une vigilance constante de la part des générations futures ;

          engendre des quantités gigantesques de déchets non recyclables ;

          enfouit des matériaux précieux un peu partout, devenus dès lors irrécupérables ;

          requiert des milliers de réglementations complexes élaborées pour empêcher une contamination trop rapide mais impropres à protéger populations et systèmes naturels ;

          mesure la productivité par le peu de travail que les gens fournissent ;

          crée de la prospérité en arrachant les ressources naturelles à la terre avant de les enterrer ou de les brûler ;

          amoindrit la diversité des espèces et des pratiques culturelles.

Ces caractéristiques de la Révolution industrielle se généralisent maintenant dans les pays dits émergents. Nous y voyons plutôt  des « pays en décomposition ». Pour échapper à cela, il faudrait que tout ce que l’humain produise puisse être littéralement mangé ou tout au moins digéré sous forme d’humus, éliminant ainsi jusqu’à la notion même de déchets. Un livre récemment traduit en France, Cradle to cradle (du berceau au berceau)** pose  cette problématique. Il faudrait boucler le cycle de vie du produit, supprimer les métaux lourds ou les confiner pour les réutiliser, inaugurer dès à présent un nouveau modèle économique où la notion même de déchets est bannie au profit de cycles fermés.

Malheureusement les auteurs du livre définissent une éco-bénéficience sans jamais nous donner de moyens sérieux de la réaliser. Nous préférons, contre la Révolution industrielle, appliquer le schéma de Rob Hopkins , de la dépendance au pétrole à la résilience locale***.

* LeMonde du 4 mars 2011, En Chine la pollution industrielle gagne les rizières.

** Cradle to cradle de William McDonough et Michael Braungart (Alternatives, 2011)

*** Manuel de Transition de Rob Hopkins (écosciété, 2010)

1 réflexion sur “du berceau au berceau (contre la Révolution industrielle)”

  1. Maintenant il faut éviter d’acheter du riz qui vient de Chine alors… La plupart du temps il vient de Thaïlande. Sinon on en a aussi chez nous, du bon, dans le Sud.

    Maintenant faudrait renoncer au plastique or c’est impossible (ou presque, mais bonjour l’effort!).
    Le solaire n’est même pas très écolo puisque les panneaux photovoltaïques vont générer des déchets au cadmium (certes toujours moins inquiétants que le nucléaire).
    Qui du sulfure d’antimoine « très cancérigène » qui remplace l’amiante.
    Et puis comme il faut refuser l’incinération, qui ne permet pas le « retour à la terre », pas de mort par incinération non plus.

    Décidément, le « cradle to cradle » finit par ressembler à un mouvement sectaire et intolérant à force de nous abattre avec tout ce qu’il faudrait faire

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