Nicolas Hulot l’a dit : « En lieu et place d’une économie « linéaire » qui, d’un même mouvement épuise les ressources et accumule les déchets, c’est vers une économie « circulaire » (selon l’appellation germanique) qu’il faut s’orienter, en cherchant à rapprocher nos écosystèmes industriels du fonctionnement quasi cyclique des écosystèmes naturels. L’ambition industrielle s’inverse : elle ne consiste pas à produire pour produire, mais à réduire, récupérer, réutiliser, re-fabriquer et recycler les productions. Il y a transformation des déchets en ressources et les matières utilisées en matières premières. Il faut sortir de l’ère du jetable et du gâchis… Ouvrir ce chantier, l’encadrer, le planifier et le mener à son terme n’ira pas sans imposer des contraintes réglementaires. (Le pacte écologique de Nicolas Hulot, 2006 »
Nicolas Hulot l’a fait, douze ans plus tard : C’est le premier ministre en personne, accompagné de Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de Nicoals Hulot, qui a présenté la feuille de route de ce modèle économique qui veut rompre avec l’ère du « fabriquer, consommer, jeter ». Les cinquante mesures reprennent les anciennes, tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025 », réduire de 30 % la consommation de ressources ou encore créer jusqu’à « 300 000 emplois supplémentaires » dans l’économie circulaire. Pour accélérer la mutation, on veut en outre garantir une meilleure performance environnementale des produits, allonger la durée de vie des produits, informer sur la réparabilité des équipements t électroniques et du matériel de bricolage, simplifier et unifier les règles de tri sur tout le territoire, faire de la commande publique un levier pour développer l’économie circulaire… (LE MONDE du 24 avril 2018, Le gouvernement présente son plan pour sortir de l’ère du « tout-jetable »)
Précisions : Brune Poirson nous rappelle que si le monde entier venait à consommer comme les Occidentaux, il faudrait cinq planètes pour subvenir à nos besoins… L’obsolescence programmée est une double arnaque pour la planète et le pouvoir d’achat… Elle va engager une réflexion pour traiter les mégots !
L’association FNE (France-nature-Environnement) reste dubitative : « en l’état, on peut se demander quels seront les moyens alloués concrètement pour mener à bien cette politique ambitieuse. D’autres questions restent en suspens. Sur la consigne par exemple, le gouvernement favorise le recyclage plutôt que le réemploi, celui que pratiquaient nos grands-parents avec leurs bouteilles en verre. Les deux peuvent être complémentaires, mais ce dernier s’avère bien plus vertueux. Le premier ministre a également affiché sa volonté de développer la réparation, notamment pour les appareils électroménagers. Dans ce cas, pourquoi avoir abandonné l’idée d’une obligation de fourniture de pièces détachées ? La démarche du gouvernements emble positive mais plusieurs zones de flou méritent encore d’être éclaircies. »
JEROME GONSOLIN sur lemonde.fr : Je vois mal comment ces mesures peuvent produire les objectifs affichés: « mieux informer », « valoriser les déchets », « simplifier les règles de tri »…, tout ça n’agit en rien sur le volume de déchets ! J’étais à McDo ce midi, pour un menu à 5,3€ on produit un emballage de hamburger, un gobelet avec couvercle+paille, un sachet pour fritte, un set de table, et avec les divorces tous les parents qui ont la garde de leurs enfants et la flemme de faire à manger sont venus polluer… et moi aussi !
l’économie circulaire n’est qu’un accélérateur de l’économie linéaire.
Mouai… il y a là de quoi être comme la FNE, dubitatif. Mais ce qui est sûr c’est que nous pouvons compter sur le génie des industriels, sur la capacité du Système à s’adapter à l’air du temps, sur la complaisance et la naïveté des écotartufes … avec l’économie circulaire on n’a pas fini de tourner en rond.