Une excellente interview de Philippe Bihouix dans le mensuel La décroissance*. En voici un condensé centré sur l’impasse technologique qu’implique le choix de l’écran dans les établissements scolaires : « Les équipements contiennent des produits dangereux comme les retardateurs de flamme bromés… Pour les électrofréquences, l’Organisation mondiale de la santé ainsi que l’agence nationale de sécurité sanitaire française les classent comme cancérogènes possibles… Les diodes électroluminescentes des écrans tactiles provoquent fatigue, maux de tête et perturbation du cycle circadien… Le numérique consomme environ 10 % de l’électricité mondiale pour faire tourner serveurs et ordinateurs, émettre les ondes électromagnétiques des antennes-relais et des bornes WiFIn refroidir les centres de données… L’électronique mondiale mobilise 10 % de l’or, 20 % de l’argent, 35 % de l’étain et du cobalt, 60 % du tantale, 80 % de l’indium extraits chaque année… En fin de vie, 85 % des déchets électriques et électroniques partent en décharge ou en incinérateur. Recycler correctement les 15 % restant étant trop coûteux, une partie est exportée dans les bidonvilles du tiers-monde avant d’être recyclés dans des circuits informels dangereux et polluants… Alors, comment ose-t-on numériser à grande échelle la vie de nos enfants ?»
Pour compléter cet article, vous pouvez prévoir de lire un livre de Philippe Bihouix et Karine Mauvilly, «le désastre de l’école numérique, plaidoyer pour une école sans écran», à paraître prochainement aux éditions du Seuil.
* La décroissance n°132, septembre 2016
Et en plus il est probable que la formation à base de tout numérique est sans doute de moins bonne qualité, c’est l’école de la rapidité de l’accès à l’information et non de la réflexion qui, elle, prend toujours du temps. Il circule le bruit (à vérifier je le concède que les enfants des classes les plus favorisées aux Etats Unis sont placés dans des écoles sans écrans).
Les enfants seront habiles à taper sur un clavier, ils ne sauront pas plus de choses, leur culture ne sera pas plus riche et surtout leur intelligence ne sera entraînée que dans une seule direction.
Ecrire des rédactions pour exercer son raisonnement et faire travailler son imagination, faire soi-même des calculs pour s’exercer et trouver la méthode de résolution, voilà qui serait plus formateur et beaucoup moins coûteux.
De plus je crois que comme désormais beaucoup d’autres (pardon si je fais erreur) Philippe Bihouix n’est pas loin de penser que nos sociétés sont menacées d’effondrement. Que deviendront des enfants dont le seul savoir sera informatique dans un monde où les réseaux électroniques ne fonctionneront plus ?