Le premier projet de programme d’éducation à la sexualité en France a été publié le 5 mars 2024 sur le site du Conseil supérieur des programmes (CSP). Le programme s’intitule « Éducation à la vie affective et relationnelle » de la petite section de maternelle au CE2, puis « Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » du CM1 à la classe de terminale. Ce projet doit désormais faire l’objet d’une consultation pour être éventuellement amendé avant sa publication officielle.
Paul Ehrlich en 1968 : « Nous avons besoin d’une loi qui rende obligatoire l’éducation sexuelle. Quand je parle d’éducation sexuelle, je ne pense pas à des cours d’hygiène. Il s’agit de présenter la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. L’humanité devrait trouver le moyen de réduire l’importance conférée au rôle reproductif du sexe. Il s’agira en particulier de découvrir des valeurs nouvelles pour remplacer ce sentiment de plénitude que la femme retire du don de la vie, et cette satisfaction de l’ego engendrée chez le père par le spectacle d’une nombreuse progéniture. Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale. »
Sylvie Lecherbonnier en 2024 : Les trois séances annuelles d’éducation à la sexualité prévues tout au long de la scolarité ont été introduites par une loi de juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Depuis vingt-deux ans pourtant, seule une minorité d’élèves bénéficient de l’ensemble de ces séances. La droite conservatrice est opposée à ces enseignements qui doivent, selon eux, rester dans la sphère familiale. A l’inverse, le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction ont, eux, saisi le tribunal administratif de Paris, en mars 2023, pour que les trois séances prévues par la loi soient réellement effectives. Le projet insiste sur la dimension pluridisciplinaire de l’éducation à la sexualité, afin de dépasser le cadre sanitaire et les seules sciences de la vie et de la Terre (SVT). Le document fait des ponts avec les programmes de français, d’éducation morale et civique, d’arts plastiques et même de mathématiques.
L’intervention d’associations agréées doit ainsi être « systématiquement coordonnée » et ne pas être instrumentalisée « au profit d’une cause militante ou d’une idéologie ». L’étude de la notion de consentement ou celle des stéréotypes de genre sont préconisées dès le CP. « Le document va dans le bon sens. La transphobie est clairement évoquée, par exemple », juge Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie. Les Associations familiales catholiques se montrent au contraire virulentes et demandent la suppression des « très nombreuses références au genre ».
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Éducation sexuelle, une nécessité écologique
extraits : Le libre choix d’avoir ou non des enfants a été nié pendant la majorité de l’histoire humaine, et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays, même aux États-Unis. C’est pourtant une avancée majeure de l’évolution culturelle, grâce à l’éducation sexuelle et l’accès facile à la contraception. Aujourd’hui en France, l’éducation à la sexualité patine encore dans des questions de « genre » alors que l’ABCD de l’égalité et du malthusianisme devrait être enseigné à tous les élèves. Nos jeunes devraient savoir que nous franchissons la barre des 8 milliards d’êtres humains en 2022 suite à l’exubérance de notre sexualité et qu’il va donc falloir définir des limites : jouir sans procréer, et non jouir sans entraves…
Quelques commentaires sur lemonde.fr
Bérénice Vosrhiz : le mot plaisir n’apparaît pas dans ce programme officiel. L’éducation à la sexualité ne devrait-elle pas être centrée sur la notion de plaisir, voire même de jouissance partagée ?
Jacques81 @ Bérénice : Centrer l’éducation sexuelle sur la jouissance, c’est en monter uniquement l’aspect du désir animal et biologique, alors que l’éducation humaine doit d’abord parler de relation amoureuse, de confiance, de respect. Vous êtes sans doute adepte du coup d’un soir, mais pour l’immense majorité des français et françaises, c’est dans le cadre « éducation à la vie affective » que les familles demandent qu’elle soit abordée. Après chacun reste libre de tenter les 36 positions avec son partenaire …
Castanea à Jacques : Arrêtez de caricaturer les propos de Bérénice : elle ne fait qu’insister sur le fait que beaucoup d’enfants croient que la sexualité n’est destinée qu’à la reproduction. Et beaucoup d’enseignants ne l’abordent que sous cet aspect mécanique et incomplet. Et les enfants culpabilisent parce qu’ils savent bien que cela leur produit aussi du plaisir. C’est un passe-temps universel et vieux comme le monde ! Donc il faut que les enfants sachent aussi que le sexe, ce n’est pas que la reproduction et que les adultes… la savent et ne condamnent pas ! C’est pourtant simple non ?
le rat du vide : « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment. » (Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 27 novembre 1883).
Random1 : Parler de sexualité au CM1 ? Mais fichez leur la paix.pourquoi vouloir précipiter les choses ? A partir de la cinquième ou quatrième oui mais avec pudeur.
Castanea @Random1 : je suis enseignant en école élémentaire. C’est lors de séances d’éducation sexuelle avec des CP et des CE2 que j’ai détecté 2 cas extrêmement graves d’inceste qui ont nécessité un retour au Procureur dans l’heure qui a suivi et ont abouti à des jugements relevant du criminel pour les auteurs des abus.
BM69 : Je sais que la terre est plate. Cela doit être enseigné par l’EN afin que le programme scolaire soit acceptable par tous. L’idéologie rondiste ne passera pas.
-« Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale. »
( Paul Ehrlich en 1968 )
Justement les Etats-Unis nous la proposent cette solution, c’est le modèle Amish.
Leur nombre double tous les 20 ans, pour le plus grand bien de la planète. 🙂
Aujourd’hui, L’éducation sexuelle est faite en 4 ème par l’infirmière du collège
1 séance de 4 heures est prévue.
En Essonne un livret d’information très bien fait est distribué gratuitement à tous les enfants.
La séance aborde les questions de respect dans les relations et une discution très importante avec les filles et les garçons ensemble puis séparément est instaurée.
Cela facilite l’accès à l’infirmière en entretien personnel.
Le problème est que les infirmières n’ont pas le temps et généralement 1 seule séance de 2 heures est faite. c’est insuffisant.
Le prof de svt étudie la reproduction en 4eme et je coordonnais les cours avec l’intervention de l’infirmière ce qui n’est jamais fait. Je lui donnais aussi les cours pour qu’elle sache ce que savait les enfants. en général les profs abordent en classe les questions de comportement sexuel.
L’éducation sexuelle est délicate à programmer car elle doit être faite en fonction du développement de l’enfant et ils ont des différences assez marquées. La 4 ème est un bon âge même si parfois on pourrait commencer en 5 ème. Les relations sexuelles avant cet âge sont inexistantes. L’âge moyen du premier rapport sexuel est toujours entre 16 et 17 ans. Cela n’a pas changé.
Quand je vois que l’on veut commencer à l’école primaire, pour moi c’est une aberration mais cela correspondant bien à l’air du temps, la sexualisation des petits enfants. On déclenche ainsi des problèmes.
Ce texte est grave :
« Éducation à la vie affective et relationnelle » de la petite section de maternelle au CE2, puis « Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » du CM1 à la classe de terminale.
Quand on sait faire on fait, quand on sait pas faire on enseigne.
Les enseignants adorent la blague. Mais bon, je reconnais que c’est pas facile d’enseigner. Surtout certaines choses. Et quand on sait pas enseigner on fait de la politique. C’est la suite logique de la blague. ON peut aussi se fait curé, et faire la messe. Finalement c’est encore ce qu’il y a de plus facile à faire.
– « Des partenaires extérieurs ainsi que des associations spécialisées dont les compétences sont dûment reconnues et agréées peuvent, eux aussi, être associés aux équipes de professeurs responsables. […] Les intervenants extérieurs respectent la nature proprement scolaire de cette éducation, sans jamais l’instrumentaliser au profit d’une cause militante ou d’une idéologie. » (Projet de programme Éducation à la sexualité – Page 5)
Aucun risque donc, que les apôtres de Malthus viennent dans les écoles pour faire la messe à nos chers bambins. OUF ! 🙂
Non rassurez-vous Michel C les horribles malthusiens ne vont pas dans les écoles, je crois même que, dans leur grande majorité, ils ne parlent pas beaucoup de sexualité, ils laissent les gens libres de leurs choix en la matière, en leur demandant simplement de ne pas faire trop d’enfants (en moyenne).
En ce qui me con cerne, et notre cher Didier pourra en témoigner, j’ai toujours dit ici que l’enseignement du port de la Capote devrait être obligatoire dès la maternelle. Avec des séances de travaux pratiques et de remise à niveau tout le long de notre vie. 🙂
Mais pas que ça bien sûr ! J’ai toujours dit également que l’esprit critique devrait être enseigné très tôt. L’esprit critique s’apprend, donc s’enseigne, se perfectionne etc.
– Gérald Bronner : « L’esprit critique peut s’enseigner et s’apprendre en tant que tel »
( Le MONDE 11 juin 2019 )
Seul l’esprit critique nous permet de juger ce que racontent Pierre (Saint Pierre), Paul (Ehrlich) et Jacques (Attali). Sans oublier tous les Michel (Sardou, Cymes…), tous les Gérald (Bronner, Darmanin…) et autres Hadal et Jean (Passe). 🙂