Y’a de quoi s’inquiéter ! Quelques brèves se recoupent dans LeMonde du 18 avril. Page 4, on nous informe qu’au-delà d’une hausse des températures de 2,5 °C, les forêts pourraient libérer de grandes quantités de carbone et ainsi inverser leur rôle de « puits de carbone ». Page 16, on nous informe qu’une hausse brutale du niveau de la mer, largement supérieure aux 18 à 60 cm d’ici à la fin du siècle prévus par le GIEC, n’est pas exclue.
Pourtant, ce n’est pas l’annonce de ces potentiels désastres qui m’inquiètent, c’est le fait que ces informations capitales ne soient pas mises en évidence dans mon quotidien préféré. Celui-ci donne six fois plus d’espace en page 23 à « l’art de l’ingénierie astucieuse », c’est-à-dire à un reportage sur la Formule 1. La compétition automobile est le véhicule privilégié de l’aspiration à la vitesse et le promoteur infatigable du gaspillage de CO2. Si un quotidien de référence valorise ainsi l’émission de gaz à effet de serre, il me semble évident que les perspectives d’emballement du processus du réchauffement et la hausse conséquente d’augmentation du niveau des mers vont se réaliser.
Je rappelle qu’un Premier ministre avait décrété le 30 novembre 1973 l’interdiction du sport automobile sur le sol national suite au premier choc pétrolier. J’attends instamment que le Premier ministre François Fillon (ou sa doublure Sarko) édicte la même interdiction pour lutter contre le réchauffement climatique. En effet, on ne peut pas attendre des médias qu’ils fassent mieux que les politiques, seuls à même de prendre les décisions. Mais on ne peut pas attendre des politiques qu’ils pensent autrement que les téléspectateurs qui bavent devant la ronde infernale de la F1 sur TF1. Car on ne peut pas attendre des citoyens qu’ils raisonnent différemment de ce que leur montrent les médias…