Enfin la décroissance ! Avec deux trimestres de « croissance négative », la France entre officiellement en récession. La ministre de l’économie estime même que la « croissance » du PIB devrait s’établir autour de – 3 % en moyenne pour l’année 2009 (LeMonde du 16 mai). Nous battrons largement les records de 1974-75 (- 1 %) et de 1993 (- 0,9 %). Tout le monde s’étonne. Mais nos économistes et nos politiciens ont oublié la leçon principale de Schumpeter, l’activité économique est cyclique : à une expansion doit succéder obligatoirement une baisse du PIB. Jusqu’à présent cette baisse n’était que relative, un simple ralentissement de la croissance, car le soutien des pouvoirs publics, le forcing publicitaire et la mondialisation des échanges ont tout fait pour maintenir une surchauffe de notre système (avec une inflation limitée à cause principalement de la mondialisation). Mais plus on force artificiellement l’activité économique, plus les lendemains sont douloureux. Les plans actuels de relance ne font que retarder la grande dépression qui s’annonce.
Une réalité biophysique fait que l’avenir de la civilisation thermo-industrielle est encore plus sombre. Schumpeter analysait les vagues d’innovation qui font repartir la croissance. Grâce au moteur à combustion, aux biens durables et au libre-échange généralisé, nous avons pu connaître les Trente Glorieuses. Mais ces innovations sont gourmandes en énergie, et c’est le blocage énergétique qui va prochainement faire basculer notre société, de gré ou de force. Vers 2025 au niveau mondial, nous connaîtrons un pic énergétique général toutes ressources confondues : la baisse sera inéluctable. De plus notre civilisation a atteint des sommets de complexité, la division du travail, nationale et internationale, est poussée à l’extrême. Ce qui fait que quand un morceau de notre société va commencer à s’effondrer vraiment, par un effet en chaîne toute la structure des interdépendances socioprofessionnelles va s’écrouler.
« Un seuil a été dépassé, un seuil de liaison entre le capitalisme fondé sur le crédit et les ressources naturelles qui sont la base de toute richesse réelle. L’espoir d’une nouvelle phase A (le moment de la reprise économique analysé par Schumpeter) du Kondratieff, cet espoir est vain. Nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle croissance matérielle, nous sommes dans la phase terminale du capitalisme» (Yves Cochet).
Si nous étions prévoyants, nous utiliserions cette perspective pour changer notre mode de pensée et notre façon de vivre…
La croissance habituelle semble essentiellement le fruit d’une spéculation systématique basée sur l’offre et la demande, de sorte que toujours les plus pauvres et les plus faibles (personnes ou pays) doivent ou font les frais et se trouvent toujours laisés.
Cette croissance n’est-elle pas en conséquence basée sur le mercantilisme tout azimut et n’est-elle pas majoritairement virtuelle ?
Le capitalisme en lui-même ne représente t-il pas simplement une dérive ou une variante structurelle de cet aspect, qui gardait cependant et auparavant des notions de proximité . . .
Vous semblez pensez que la décroissance est l’avenir de l’Homme . . .
C’est probable.
Et la femme, un complément à part entière de la partie mâle de l’homme, et, que l’on nait homme ou femme par pur hasard . . .
Mais combien il peut-être agréable et « salutaire » d’être profondément différents !
Il me semble que je suis aussi clair que vous l’êtes vous-même, et ceci, pour simple constatation . . . Sur ce perpétuel dilemme :
Qui sommes nous ?
Pourquoi et comment ? Ou plutôt comment et pourquoi ?
Il semble n’y avoir aucune réponse cartésienne.