éoliennes et paysage

L’article 9 de la constitution italienne décrète : « La République protège le paysage et le patrimoine historique et artistique de la Nation ». Les adversaires de l’éolien exultent dans la péninsule, ils ont un argument juridique pour contester ces « forêts tournantes » qui détruisent le paysage Lors du colloque intitulé « Le paysage attaqué », Giscard accourt aussitôt dans la botte italienne(LeMonde du 3 avril).  Comme d’habitude il ne cache pas sa préférence nucléaire contre l’énergie éolienne. Mais il se garde bien de définir ce que serait un paysage à protéger.

Car qu’est-ce qu’un paysage à conserver tel qu’il est quand il a été partout dans la vieille Europe retravaillé par l’activité humaine ? Où est la nature naturelle, la nature sauvage que nous nous nous sommes acharnés à massacrer depuis la révolution industrielle  ? Qu’est qu’un panorama non défiguré quand des autoroutes, des pylônes électriques et des villes tentaculaires infectent tel ou tel terroir d’origine, tel ou tel lieu de rêve ? L’anthropocentrisme dominant ne reconnaît aucune valeur intrinsèque à la nature spontanée et non aménagée. Rien de ce qui donne un sens à la vie, temps libre, espace libre, nature libre, ne peut être préservé dans une société libérale. La liberté de concurrence dévore toutes les autres. Partout l’homme ne rencontre que lui-même. Alors une éolienne de plus ou de moins !

Giscard et autres nucléocrates n’ont pas choisi le bon combat. Il ne s’agit pas de défendre des paysages fait de main d’homme, il s’agit de défendre une autre image de la nature, à savoir ce qui échappe à la volonté humaine, ce qui est indépendant des usages humains. La seule restauration des paysages à la hauteur de nos enjeux écologiques d’aujourd’hui passe par la destruction de routes, de bâtiments et de pylônes de transmission pour redonner de l’espace à la nature. Je te conseille de lire La nature malade de la gestion de Jean-Claude Génot.

1 réflexion sur “éoliennes et paysage”

  1. Toute notre « croissance économique » a été basée sur un matérialisme de plus en plus infirmé, où l’énergie ne pouvait qu’en être un moteur fondamental, et, l’Homme relégué à un rôle secondaire, une fâcheuse nécessité pour consommer.
    En oeuvrant sur l’éolien, comme je le fait depuis 12 ans, j’ai pû satisfaire mes ‘instincts » (si instints il y a) de recherche (une déformation de la pensée), et, me suis trouvé en discordance avec les bases les plus essentielles de l’éolien.
    Devraie-je me flinguer de ne pouvoir penser, comme la majorité de mes semblables, crédules et candides, que la quintescence se trouvait utilisée pour le meilleur du monde ?
    En effet, l’éolien d’aujourd’hui n’est qu’un pâle reflêt de ce qu’il pourrait-être, c’est à dire que l’on pourrait, à même coût, voire moindre, produire au moins 3 fois plus, et, sur certains sites, plus de 4 fois.
    Vous pourrez étudier notre site, mais, je puis vous en dire beaucoup plus.
    Salutations.

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