épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme

J’étais anarchiste, athée, babouviste, écologiste, décroissant,

féministe, malthusien, militant, naturiste, néomalthusien,

objecteur de conscience, pédagogue, pacifiste…

Suivez mon exemple, la société humaine

et la biosphère ne pourront

que s’en porter mieux.

Anarchiste, défini par le rejet de tout pouvoir extérieur à sa propre considération de ce qu’il faut faire. Un anarchiste se situe dans une société sans hiérarchie, ce qui nécessite que chaque personne a les moyens intellectuels de déterminer quel est le comportement le meilleur dans une situation donnée grâce à une formation initiale complète. Les anarchistes sont contre toute domination, y compris celle des humains sur la nature.

Athée, ne pas avoir besoin d’une quelconque divinité. La nature et ses composantes physiques ont les attributs de dieu, l’éternité et l’infini, la matière suffit à expliquer la petitesse spatiale et temporelle de l’espèce humaine. Se libérer de la religion, c’est conquérir la liberté d’agir selon sa propre conscience et les connaissances de la science. Un citoyen se doit d’être « sans Dieux », mais à chacun de croire autrement… en son for intérieur seulement.

Babouviste, disciple de Gracchus Babeuf. Celui-ci forma la « Conjuration des Égaux » contre le Directoire et fut guillotiné le 27 mai 1797. Pour Babeuf et ses disciples, l’Égalité est l’axe qui donne un sens à l’existence : Tout homme a un droit égal à satisfaire ses besoins et à jouir de tous les biens de la nature. Les salaires seront égaux, car la supériorité de talents et d’industrie est une chimère. Les biens doivent être mis en commun ; la terre n’est à personne, les fruits sont à tous. Le paysan continuerait à exploiter son champ et porterait sa récolte au magasin commun. Le gouvernement contrôlerait l’économie de façon à maintenir l’égalité, qu’affermirait une éducation commune. L’aisance et la simplicité générales remplaceraient le luxe des uns et la misère des autres. Ce n’est pas un communisme de la production, mais de la répartition.

Écologiste : l’écologie scientifique nous prouve que l’activité humaine détériore gravement les conditions de la vie sur Terre, et l’écologie politique fait entrer ces constats dans la décision publique. Nous sommes tous par essence écologistes, conscient que de bons rapports avec la nature est une condition première de la viabilité durable de l’espèce humaine et de toutes les autres espèces.

Décroissant : depuis la révolution industrielle, l’économie courre après la croissance économique alors qu’on devrait tous savoir qu’une croissance continue dans un monde fini est physiquement impossible. Comme l’espèce humaine a déjà dépassé par ses besoins la capacité de charge de la planète, il est nécessaire de décroître économiquement et démographiquement, donc d’être personnellement décroissants, pour la sobriété dans tous les domaines.

Féministe : c’est l’affirmation qu’il doit y avoir totale égalité dans la perception et la considération d’une personne, qu’elle soit homme ou femme. Un homme peut bien sûr être féministe, un féminisme non universaliste n’est pas un véritable féminisme car il est différentialiste.

Malthusien, reprenant le message essentiel de Malthus (1798) montrant qu’on ne peut avoir une fécondité humaine dépassant les ressources nécessaires à son entretien. En termes plus précis, l’agriculture étant la ressource essentielle à son époque, Malthus conseillait de limiter les naissances pour enrayer une croissance démographique de type exponentielle. Sinon il y a décalage avec la production alimentaire, limité par la loi des rendements décroissants en agriculture, et dont on ne peut améliorer la productivité qu’à la marge.

Militant : Dans une société nombreuse où la voix d’un individu n’a aucune portée, il est judicieux d’adhérer à une association universaliste ou de devenir militant d’un parti ayant l’écologie au cœur.

Naturiste : la façon d’être habillé ou déshabillé n’a aucune importance. Un lieu où naturistes et textiles se côtoient montre une capacité humaine à la tolérance réciproque. Le port d’un voile religieux est un choix personnel qu’on se doit de respecter autant que le port d’une minijupe.

Néomalthusien, reprenant le message de Paul Robin popularisant au XIXe siècle à la fois la libération de la femme et les méthodes de contraception.

Objecteur de conscience, opposé à l’usage collectif des armes, donc favorable à la disparition totale des armées nationales, des milices, des bandes armées, etc.

Pédagogue, adepte d’une relation interpersonnelle non violente qui essaye de promouvoir l’intelligence de celles et ceux qui l’écoutent.

Pacifiste, voulant diffuser au niveau collectif le principe « si tu veux la paix, prépare la paix » et non le principe militariste « si tu veux la paix, prépare la guerre ».

2 réflexions sur “épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme”

  1. Comme vous le savez sans doute
    mieux vaut faire les choses de son vivant.
    C’est plus efficace, on le comprend.
    Mais un tel déballage de qualités, c’est indécent,
    j’en arrive à culpabiliser, c’est pas marrant.

  2. Parti d’en rire

    Si encore c’était un arbre, ou un sac de compost… là je comprendrais.
    Mais une tombe !!! Là je me dis que c’est pas très écolo tout ça.
    Et puis je pense à certains, qui ne supportent pas le mien… anonymat.
    Et là je me dis qu’ils ont enfin la Preuve que l’un n’empêche pas l’autre.
    Qu’ON peut être anar et anonyme et en même temps !
    Plus sérieusement quoique, en lisant cette épitaphe, judicieuse, je me dis c’est trop con.
    Que la vie est trop con ! Qu’il méritait d’être connu, et même célèbre, ce naturiste anonyme.
    Et maintenant c’est trop tard, il est mort. Que voulez-vous brave gens tout a une fin.
    Ben oui mais c’est vraiment trop con.

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