euthanasie, le droit ultime

Le Monde du 6 mars, sous la rubrique le livre du jour, résume Pitié pour les hommes. L’Euthanasie : le droit ultime de Denis Labayle, écrivain et médecin engagé. Toute l’argumentation repose sur l’affirmation de la liberté de choisir sa mort, un droit consubstantiel à l’individu contemporain. La journaliste Cécile Prieur ajoute : «  Cette liberté de disposer de soi est récusée par les opposants de l’euthanasie. Au nom d’une certaine idée de la solidarité, et du fait qu’on ne saurait anticiper son rendez-vous avec la mort, ce moment ontologique ». Cela n’engage que cette journaliste.

La solidarité n’est certainement pas l’acharnement thérapeutique, il réside dans l’acceptation de quitter une communauté quand nous pensons ne plus pouvoir y trouver notre place. De plus, je ne vois pas pourquoi le suicide assisté ne serait pas prendre rendez-vous avec la mort de façon anticipée.  Enfin, parler d’ontologie ou « étude de l’être en tant qu’être » ne fait certainement pas avancer le débat. Les opposants de l’euthanasie ne sont pas très clairs dans leurs raisonnements ! Qu’ils acceptent de confesser que c’est seulement au nom de croyances religieuses qu’ils nous empêchent de naître et mourir volontairement. Denis Labayle remarque à juste titre que les opposants à l’euthanasie sont « les mêmes défenseurs de la vie à tout prix » que ceux qui s’opposent à l’avortement. Que les croyants se réservent à eux-mêmes leurs propres choix sans vouloir l’imposer aux autres !

Pour les défenseurs d’une vie paisible en harmonie avec les possibilités de la Biosphère, il paraît évident que le surpoids de l’espèce humaine dans les écosystèmes doit être combattue de façon délibérée, que ce soit par l’euthanasie librement choisie ou par l’interruption volontaire de grossesse.