Le hukou est un passeport intérieur chinois qui permet de maîtriser les flux de population. Il divise la population entre urbains et ruraux et c’est une condition indispensable pour avoir une existence administrative légale : sécurité sociale, accès à l’éducation, aux soins, etc. Les paysans qui travaillent en ville sans hukou urbain deviennent des citoyens de seconde zone, corvéables et taillables à merci pour un salaire de misère (LeMonde du 21 novembre). Rien de nouveau sous le soleil. La carte d’identité française permet de recevoir tous les bienfaits d’une société développée et d’exclure les sans-papiers. D’un côté se trouvent des gens appartenant à la classe globale mondiale, qui ont des connaissances d’anglais, ont accès au fax et à la télévision par satellite, sont munis de dollars ou de cartes de crédit et peuvent partir en voyage où ils veulent ; de l’autre côté l’on trouve ceux qui sont exclus des processus mondiaux ; dont la capacité de déplacement est limitée par des barrages routiers, des visas, et qui sont menacés d’être affamés délibérément, victimes de mines, et autres.
Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « nous » et « eux » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. On constate, de la part des Etats-Unis en position d’attaqués, que les mesures de sécurité prennent de plus en plus le pas sur les libertés : torture de prisonniers, création de camps censés jouir de l’exterritorialité, stratégie d’arrestations illégales ; le déséquilibre entre liberté et sécurité s’accroît progressivement. Or de tels glissements ne sont pas l’apanage de l’Amérique. Une radicalisation des conséquences du changement climatique pourrait entraîner un changement radical des valeurs. Quelle sera la réaction d’un Etat le jour où augmentera le nombre de réfugiés chassés par leur environnement et où ils causeront aux frontières des problèmes massifs de sécurité ?
NB : Pour approfondir cette question brûlante, lire Les guerres du climat de Harald Welzer
Contre « les guerres du climat », vite, un plan Marshall mondial !
La Paix, c’est le développement mutuel, n’est-ce pas ?
Salutations,
Jean-Gabriel