Le Festival de Cannes se termine le 25 mai, c’est pas trop tôt ! Difficile de critiquer cette mascarade, la critique n’est admise que sur les mauvais films… et même souvent les bons. L’intérêt de cette cérémonie n’est jamais remis en question. Ce festival dure douze jours pendant la seconde quinzaine du mois de mai, douze jours de trop.
Philippe Erlanger avait eu l’idée du festival dans le train lors de son retour de la Mostra de Venise en 1938 et retenu deux villes : Biarritz et Cannes. Le gouvernement décide alors de créer un comité de coordination ; tout est politique, à commencer par l’industrie du spectacle. Le festival est officiellement attribué à Cannes le 31 mai 1939 avec la signature d’un contrat entre cette ville et l’État. La salle de projection du Casino municipal de Cannes pouvant accueillir un millier de spectateurs. On valorise le nombre… de spectateurs. Le 1er septembre, jour de l’ouverture du festival, les troupes allemandes pénètrent en Pologne, les Festivités sont annulées… jusqu’en 1946. À partir des années 1950, Cannes devient le plus grand événement du cinéma mondial. Le jury est maintenant constitué essentiellement de célébrités de l’industrie du film ; le cinéma se fait son cinéma… nombriliste. La mythique montée des marches et de son tapis rouge est bien sûr filmée, ses images sont diffusées dans le monde entier… elle est aussi l’occasion pour les couturiers de faire connaître leurs dernières créations. Le marketing a encore frappé, pas l’apprentissage de la réflexion. Cannes, c’est l’usine cinématographique au bord de l’eau.
Nous préférons de loin le Festival international d’échecs de Cannes qui a lieu en févier. Là au moins tout le monde peut participer et on ne se contente pas de courir après un autographe.
Le point de vue des écologistes sur la pellicule
L’industrie de consommation de spectacles qui est la nôtre se garde d’inquiéter la population à l’heure où, au contraire, on devrait être angoissé des périls en cours, épuisement des ressources fossiles et des métaux, réchauffement climatique, océans sur-pêchés et pollués, etc. Les artistes qui vivent de l’air contemporain préfèrent amuser ou épater la galerie plutôt que d’aborder les véritables problèmes de fond, anxiogènes. L’écologie ne semble pas inspirer les artistes. Pas encore mais ça commence. Des professionnels avaient lancé le 22 mai 2023 à Cannes le manifeste CUT ! (Cinéma uni pour la transition) pour que le 7ᵉ art se mette urgemment au service de l’écologie :
« Tout est lié. Nous sommes tous liés. Nous formons la société du spectacle. Nous disposons de super-pouvoirs. Et, par conséquent, de super-responsabilités. Chaque jour, nos films touchent des millions de personnes. Les salles, les œuvres créent des liens uniques entre les humains, les réunissent autour d’histoires communes, qui influencent la façon dont ils regardent, comprennent le monde… En ces temps critiques pour l’humanité, à quoi servons-nous vraiment ? Comment nous, artistes et professionnels du cinéma, pouvons-nous faire notre part. Tout comme les Américains ont promu et disséminé dans le monde entier l’« American way of life » à la fin de la seconde guerre mondiale en utilisant les films, la télévision, la publicité, nous pouvons aujourd’hui construire de nouvelles représentations du monde, de l’avenir. Tout doit être repensé, réinventé, reconstruit.
Aujourd’hui, nous décidons de prendre part pleinement à cette bataille du siècle... »
Quelques trop rares films à voir pour leur pertinence socio-écolo
Le film de Daniel Goldhaber, Sabotage (2023)
extraits : La génération actuelle se sentant trahie par les précédentes, qui lui lèguent une planète aux allure de poubelle, a-t-elle raison d’opter pour la violence la plus radicale ? Oui, répond Daniel Goldhaber avec ce film militant dans lequel il adopte fidèlement le manifeste du Suédois Andreas Malm, « Comment saboter un pipeline ». Que l’on apprécie ou non le choix de ces militants , le film atteint son but : faire réfléchir.
La bouffonnerie de l’humanité, LE film à voir (2021)
extraits : Aller au cinéma, c’est choisir deux ou trois films qu’il faut avoir vu dans l’année, le reste on peut s’en passer. Choisir « Don’t Look Up. Déni cosmique » : la comète McKay lancée contre la bouffonnerie de l’humanité. Des chercheurs acquièrent la certitude mathématique qu’une comète colossale fonce droit sur la Terre et menace de la détruire sous six mois. A la Maison Blanche, ils se confrontent à une administration incapable de prendre la mesure du désastre. La présidente et son entourage ne sont que des démagogues outrageusement narcissiques, obnubilés par les scandales de mœurs….
– « L’émission «Secrets d’info» de Jacques Monin nous rappelle que le festival fut longtemps l’un des épicentres des violences sexuelles. »
( À Cannes, la «grande famille du cinéma» face à #MeToo
Matilde Meslin — Édité par Louis Pillot – 19 mai 2024 à 11h39 )
Tout cela n’est pas faux mais il faut admettre que c’est un propre de l’humanité que de faire de l’inutile au sens matériel et du spectacle en général. A leur niveau, les parures de plumes des chefs indiens étaient de même nature, elle mettaient en avant quelques individus et consommait du travail des autres (sans doute en proportion un peu comparable au festival de Cannes,) il en est de même de tous les cérémoniaux qui accompagnent toutes les sociétés humaines.
Ce qui est agaçant dans le monde du cinéma est que les acteurs s’auto-célèbrent en permanence comme s’ils étaient les personnes les plus importantes du monde. Ils prennent aussi des postures politiques généreuses alors qu’ils sont de très loin parmi les plus privilégiés, c’est aussi un peu gênant parfois.
Qu’ils prennent des postures politiques généreuses alors qu’ils sont de très loin parmi les plus privilégiés… passe encore. Mais pour cela encore faudrait-il qu’ils soient sincères.
Un seul exemple, Marion Cotillard … est-elle réellement écolo ?
Bien sûr, puisqu’ils le sont tous. Tous bien propres de tous les côtés.
Comme tous ces gros porcs dont certains osent encore venir faire les beaux à Cannes.
Tiens à ce sujet, Le Canard du 15 mai titrait, à la une, en gros : # MeToo cinéma à Cannes Le message des victimes aux accusés : “Vous navets pas honte ?“
Ben non ils n’ont pas honte ! Puisque ça se passe comme ça dans ce monde là.
Misère misère !
– « Iris et toute l’équipe ont décidé que le Festival sera pacifique, pacifié, joyeux, généreux et qu’on ne parlera que de cinéma. »
( Le MONDE 13 mai 2024 : Cannes 2024, une édition sous le signe du #metoo du cinéma français )
C’est-y pas beau ça ? Du grand Cinéma quoi !
J’adhère à 200 % à cette Démolition. Le Festival de Cannes c’est à chier !
Comme celui de Deauville, con sacré au cinéma américain. Et combien comme ça de ces évènements à chier, qui ne nous apportent rien, qui ne servent qu’à nous distraire, nous enfumer, en attendant. Faut quand même dire qu’ON aime ça.
Pour dire à quel point les Français adoooorent le cinéma, voir sur Wiki la Liste de festivals de cinéma en France (et encore il n’y sont pas tous). Imaginez si les meRdias se devaient de tous nous les faire connaître, les commenter etc. C’est dommage parce que dans tout ça il y a sûrement des choses intéressantes. Comme ce Festival CineComedies à Lens-Liévin, ou ce festival Drôlement Bien à Besançon (Le festival pour rire en boucle)… ou encore ce festival du film gay et lesbien de Saint-Étienne. Celui-là quand même, il eut été dommage de ne pas l’inventer.
Trop forts les Verts !