François Hollande se dit un candidat « normal », c’est-à-dire qu’il dit « avoir des qualités exceptionnelles » et suivre un régime amaigrissant ! En résumé, il a tout misé sur son régime et rien sur son programme. Mais ce n’est pas normal qu’un présidentiable se contente de jouer avec les mots. Car pendant ce temps-là, la France vit le printemps le plus chaud « depuis au moins 1900 », selon Météo France : réchauffement climatique ? Au 30 mai, 54 départements font l’objet d’une décision publique limitant l’usage de l’eau et sept sont en vigilance. Plus globalement dans notre biosphère, les émissions de CO2 ont atteint en 2010 leur plus haut niveau historique. Il s’agit d’un « sérieux revers » pour la lutte contre le réchauffement climatique, annonce l’Agence internationale de l’énergie.
Ce record fait craindre une élévation de la température supérieure à 2 °C, seuil au-delà duquel pourrait advenir un « dangereux changement climatique » selon les scientifiques. Que ferait Hollande après 2012 ?
Gouverner « normalement », ce serait selon Hollande rechercher l’équilibre, faire preuve de modération et rompre avec l’image présidentielle donnée par Sarkozy. Mais dans un contexte écologique aux multiples menaces, il ne s’agit pas de préparer une gouvernance « normale », mais une candidature de rupture avec la société thermo-industrielle. Hollande n’est pas capable d’une action de cette envergure, lui qui a toujours cherché le compromis mou et les synthèses bancales du temps qu’il était Premier secrétaire. Récemment, nous avons échangé avec François sur la perspective d’une descente énergétique. Il disait partager nos inquiétudes face au déclin de la production pétrolière et savoir la nécessité d’un nouveau mode de développement face à la crise écologique, énergétique et climatique. Il pensait qu’un « plan de transition énergétique » était indispensable pour financer le développement des sources d’énergie renouvelable. Ce plan sur 10 ans viserait à modifier le mix énergétique de notre pays, il serait réalisé par un investissement à la fois de l’Etat et des collectivités locales complétés par des fonds structurels européens. Cet élan, disait-il, contribuerait à positionner la France sur les marchés des technologies propres, porteuses de croissance à long terme (énergies renouvelables, stockage de l’énergie, éolien, photovoltaïque, véhicules propres, voitures électriques). Il s’agirait donc autant, a-t-il conclu, d’écologie que d’économie.
François Hollande n’est donc pas en phase avec la profondeur des crises écologiques qui s’annoncent, en particulier le réchauffement climatique et la descente énergétique. Hollande se situe dans une perspective de production d’énergie, il n’a pas encore compris que l’énergie renouvelable est en quantité infime par rapport à nos besoins actuels, ce qui va poser un énorme problème socio-économique. Hollande n’a pas encore compris que la première des priorités doit aller aux économie d’énergie, c’est-à-dire agir sur la demande et non sur l’offre d’énergie. Hollande se polarise sur l’idée de « croissance à long terme » alors que l’idée de croissance infinie dans un monde finie devrait être politiquement invalidée depuis 1972 et le rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance. Hollande n’a pas encore réalisé que « nouveau modèle de développement » ne veut pas dire, dans une perspective d’après-pétrole, croissance quantitative, mais au contraire décroissance conviviale. Enfin Hollande croit aux « technologies propres », aux véhicules propres… Or personne n’a réussi à démontrer la « propreté » des technologies actuelles (voiture électrique) ou imaginées (géo-ingénierie, ITER, Astrid…). Même le photovoltaïque, théoriquement renouvelable, pose problème.
François est à l’image d’un parti socialiste dont le discours singe encore celui de la droite et dont les dirigeants n’ont pas encore compris l’urgence écologique…
L’unique préoccupation de tel ou tel politicien se soumettant au vote des citoyen étant justement de les séduire, la vérité n’est pas de mise. Comment, en effet, se faire élire des foules qui ne rêvent que iphone, voiture, maison avec piscine (pendant que d’autres crèvent de soif) en expliquant publiquement qu’on va devoir oublier notre confort?
Impossible de faire changer quoi que ce soit à l’ UMPS : ils sont fossilisés et sclérosés avec leurs vieilles recettes qui n’ont jamais porté leurs fruits , que du contraire : Porcinet en est un exemple frapppant .
La jeune génération UMPS ne me semble guère meilleure !
La lobotomisation croissantiste fait des ravages
Post-scriptum : notre billet reprenait la même thématique que Michel Marian*, « Qu’est-ce qu’un candidat normal à la présidence de la République ? ». Michel Marian est un « Maître de conférences de philosophie politique à Science-Po. C’est-à- dire qu’il sait parler en 7340 caractères pour ne rien dire :
« Les priorités que le candidat Hollande a reprochées au Parti socialiste de ne pas assez hiérarchiser peuvent être identifiées et traitées à travers la dénonciation des situations les plus anormales, avec pour visée de faire entrer dans les cercles de la normalité ceux qui en sont exclus, ou simplement éloignés par l’indifférence ».
Et avec un tel discours tellement insignifiant, Michel Marian a droit à une demi-page du Monde !?!
* LeMonde du 31 mai 2011