Gaz de schiste et nucléaire sont deux sources d’énergies non renouvelables, donc sans intérêt pour construire un avenir durable. En insistant sur ces deux éléments, les médias se polarisent sur l’offre d’énergie alors que le problème fondamental face à la pénurie prévisible d’uranium et de gaz est d’inciter à diminuer la demande d’énergie. Les gouvernements devraient nous inciter à reconsidérer l’échelle de nos besoins pour faire face à la prévisible descente énergétique. Mais nos dirigeants n’ont aucune vision du long terme. En France le Medef mène un combat d’arrière garde, il défend le système productif tel qu’il est, issu de l’abondance énergétique. Les syndicats emboîtent le pas du patronat, ne voyant que les emplois actuels et les avantages acquis… Pour un écolo, c’est-à-dire quelqu’un qui voit plus loin que le bout de son nez, la fermeture rapide de Fessenheim et l’interdiction du gaz de schiste ne sont pas négociables.
Pourtant la journaliste Marie-Béatrice Baudet met en valeur les errements du gouvernement français et laisse la plus grande place aux pro-gaz de schiste et aux pro-nucléaires. Elle pense que « les dossiers nucléaire et gaz de schiste ont été, dès le départ, fort mal engagés… Avec la loi du 13 juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique, on paie le prix de la précipitation… alors que le boom du gaz de schiste aux Etats-Unis fait fantasmer les entreprises françaises et que la crise économique éclipse l’écologie… L’expertise sur les enjeux techniques, environnementaux et économiques de ces hydrocarbures non conventionnels a été expédiée lors des débats au Parlement… De nouvelles missions parlementaires sont lancées pour juger de l’impact réel du gaz de schiste et tenter d’ébranler davantage la position du gouvernement… Cette ambiguïté plane aussi sur le dossier du nucléaire… Officiellement Fessenheim sera fermée d’ici fin 2016, c’était l’erreur à ne pas commettre… Arrêter définitivement un réacteur passe par le respect de procédures incontournables liées à la sûreté nucléaire, soit entre quatre et cinq ans… Le 19 septembre 2012, les directeurs des 19 centrales nucléaires françaises signent une lettre de soutien aux salariés qui travaillent sur les sites pour dénoncer la décision du chef de l’Etat. Trois mois plus tard, la CGT empêche l’homme désigné par le gouvernement pour fermer Fessenheim, d’entrer dans la centrale… »*
LE MONDE est-il toujours un quotidien de référence ?
* LE MONDE du 27 juillet 2013, Nucléaire et gaz de schiste, boulets de la présidence Hollande