Gaz, le trop lent sevrage de l’Europe

Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait laisser 60 % du pétrole et du gaz dans le sol, et 90 % du charbon. La production de gaz devrait diminuer en moyenne de 3 % par an dans le monde jusqu’en 2050 selon les conclusions d’une étude parue dans Nature en septembre 2021. Or aucun des engagements de réduction des émissions pris à ce jour par les principaux pays producteurs de gaz n’inclut d’objectifs explicites de réduction de la production. Pire on pleure le gaz russe qui n’arrive plus.

Éditorial du MONDE : Le 1er janvier 2025, un nouveau pas a été franchi dans le sevrage. A la suite du non-renouvellement par Kiev du contrat quinquennal avec le géant russe Gazprom, plus un seul mètre cube de gaz russe ne transite désormais par l’Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky, en mettant un terme à ce transit, prive Moscou de 6,3 milliards d’euros de revenus annuels tirés de la vente de ce gaz aux Européens, à un moment où l’économie russe accuse enfin le coup, fragilisée par le financement de l’effort de guerre. Le gaz russe constituait, en septembre, 19 % des importations de l’UE, un progrès certain par rapport aux 45 % de 2021, mais la rupture est loin d’être totale. En prenant la décision de rompre totalement sa relation gazière avec Moscou, l’Ukraine n’a pas seulement mis fin au paradoxe de ce contrat avec un pays qui lui fait la guerre. Elle a aussi mis en lumière la lenteur des Européens à mettre en accord leurs actes avec leurs paroles alors que certains ne rêvent que de rouvrir les vannes du gaz russe dès qu’un cessez-le-feu sera en vue en Ukraine,

Le point de vue des écologistes sobres

L’éditorial et les commentaires n’ont pas vu l’essentiel qui est resté dans le titre « le trop lent sevrage de l’Europe ». Le sevrage est nécessaire, pas seulement pour lutter contre le réchauffement climatique, mais pour préparer la fin des énergies fossiles. Je constate qu’à l’heure actuelle, personne n’y pense. Se polariser sur le gazoduc en Ukraine fait oublier l’essentiel. On pompera jusqu’à la dernière goutte de pétrole, jusqu’au dernier mètre cube de gaz, les multinationales sont là pour ça, et les politiques à leurs bottes, et les consommateurs qui consomment. Il est impensable, dans un monde à la « concurrence libre et non faussée », de ne pas continuer à aller dans le mur. on veut rouler rouler… Dans nos voitures toujours plus grosses… On veut con conso consommer… Habiter la ville à la campagne…. On veut tout pomper… Pomper jusqu’à la dernière goutte… Et rouler rouler toujours plus loin… Pour montrer aux enfants… Ce qui reste de la nature…

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Soutenabilité faible (juillet 2005)

Pour les tenants de la soutenabilité faible, il suffit que les rentes procurées par l’exploitation des ressources naturelles épuisables soient réinvesties en capital technique (substitution toujours possible entre facteurs de production) pour que l’économie continue de se porter à merveille ! Mais les rentes sont gaspillées en dépenses ostentatoires et de toute façon l’énergie fossile n’a pas de substitut aussi abondant et facile d’usage que le pétrole ou le gaz, sachant que toute combustion accroît un effet de serre à considérer comme déchet. Les générations futures ont d’ores et déjà perdu.

Les tenants de la soutenabilité forte estiment au contraire qu’il n’y pas de substitution possible entre facteurs de production ( travail, capital et ressources naturelles), les générations futures ont donc besoin d’un stock intact de capital naturel, ce qui impose le respect de ces trois principes :

    1. Les taux d’exploitation des ressources naturelles renouvelables ne doivent pas dépasser leurs taux de régénération.
    2. Les taux d’émission des déchets doivent être égaux aux capacités d’assimilation et de recyclage des milieux dans lesquels ces déchets sont rejetés.
    3. L’exploitation des ressources naturelles non renouvelables doit être remplacée par des ressources renouvelables.

66 années de gaz de ville devant nous, tout baigne (2006)

extraits : Braves gens, pourquoi vous inquiéter, le gaz est bien plus abondant que l’or noir, des experts affirment même que les réserves prouvées (au rythme actuel de production) peuvent satisfaire nos besoins pendant 66 années encore (contre 40 pour le pétrole). Mais si on demandait aux générations futures leur point de vue, c’est immédiatement qu’il faudrait se passer de pétrole et de gaz ; c’est eux qui souffriront du réchauffement climatique et sans aucune réserves de ressources fossiles à disposition pour s’adapter. Tout journaliste qui ne parle pas dans son article d’économies d’énergie doit être immédiatement accusé de crime contre la Biosphère…

Gaz à tous les étages, notre mode de vie dans l’impasse (2017)

extraits : Aujourd’hui, c’est la planète entière qui désire l’eau courante avec chasse d’eau incorporée dans chaque WC et le gaz à tous les étages. Le gaz, source d’énergie fossile, source d’énergie facile. Quand le président américain Donald Trump fait des civilités à son meilleur ennemi, son homologue chinois Xi Jinping, ils se racontent des histoires de gaz. Ils ont signé jeudi 9 novembre 2017 un accord d’investissement chinois pour l’exploitation d’un gisement en Alaska.Comme d’habitude nos agissements individuels et collectifs veulent ignorer les contraintes biophysiques du long terme. Le gaz naturel est une ressource non renouvelable qui devrait atteindre son pic de production entre 2030 et 2040. Ce qui veut dire qu’il est impossible de conserver au cours des années 2050 le gaz à tous les étages et le confort qui va avec.

Alerte, l’envolée des prix du gaz en Europe (2021)

extraits : Pour ne pas avoir d’insomnies, nous avons adopté plusieurs stratégies. Le déni (« c’est des conneries »), la croyance (« La science trouvera bien une solution »), le greenwashing (« j’achète des crédits carbone »), le n’importe quoi (« avec la croissance verte, tout est possible »). Nous nous refusons à aborder les problèmes de fond, ainsi la pénurie de gaz qui nous pend au nez.

Nucléaire et gaz, le greenwashing à l’UE (2022)

extraits : Lexécutif communautaire a fini par publier, le 2 février 2022, son décret sur la taxonomie verte, classement des activités selon leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Le nucléaire classé énergie « verte » et le gaz « énergie de transition », se révèle pour ce qu’elle est, un exercice purement politicien.

Pour un sevrage d’énergies fossiles, comment ? (2023)

extraits : La civilisation industrielle à base fossile s’est mise en place entre 1770 et 1970. Il faut un degré d’ignorance abyssale de l’histoire des sciences, techniques et industries pour penser que sortir mondialement des infrastructures mises en place serait juste affaire d’un peu de bonne volonté sur deux ou trois décennies. Sans la productivité des machines énergétiques remplaçant le travail humain, la vie moderne est inconcevable, les deux-tiers de nos emplois actuels sont à changer. Et tous les horizons d’innovation sont énergivores (spatial, IA, robotique, médecine personnalisée, calcul quantique, nouveaux matériaux, etc.). Mais rassurez-vous, il y à fort à parier que le nettoyage se fera de lui-mème. La planète va devenir invivable, beaucoup d’espèce disparaître, l’humanité prendre un sacré coup, mais ensuite cela se calmera quand la nature aura repris le dessus. Profitons bien du voyage car 1) c’est trop tard 2) je ne veux pas imposer ma vision d’écolo.

9 réflexions sur “Gaz, le trop lent sevrage de l’Europe”

  1. Didier BARTHES

    Je suis intimement persuadé que notre sevrage vis à vis des énergies fossiles se fera par la force du manque et jamais par une volonté anticipatrice.

  2. La bonne blague ! Poufff ! En vérité, l’Ukraine finira par demander pardon à Poutine d’avoir sollicité de rentrer à l’Otan auprès des pays occidentaux ! Il faut être réaliste, une grande partie des villes et villages ukrainiens sont rasés, y compris les systèmes énergétiques de l’Ukraine. alors alors alors ? Qui va reconstruire l’Ukraine ? Avec quelles ressources reconstruire l’Ukraine ? Et avec quelles énergies reconstruire l’Ukraine ? Lorsque les ukrainiens vont se rendre compte que les pays européens n’ont ni le pognon car trop surendettés, n’ont ni les ressources naturelles et ni les énergies pour les aider à reconstruire leur pays, alors ils vont être déçus de s’être laissés manipulés par les européens et surtout vont se sentir trahis quand ils verront qu’aucune aide ne viendra ! Donc les ukrainiens vont retourner dans le giron de la Russie, car la Russie a absolument tout, du pognon, des ressources naturelles et des énergies !

    1. Et encore, je n’ai pas parlé des ressources humaines ! Qui ira reconstruire l’Ukraine ? Une grande partie des ukrainiens s’est exilée du pays et ces ukrainiens ne retourneront jamais chez eux pour reconstruire, car ils préfèreront soit rester en Russie car plus prospère ou resteront dans les pays occidentaux car ce sera plus confortable de percevoir des aides sociales. Puis surtout, l’Ukraine est un pays vieillissant, la natalité faible et nombre de leurs jeunes hommes sont déjà morts ou handicapés de guerre. Ce n’est certainement pas les pays européens qui pourront leurs fournir de la main d’œuvre avec notre population vieillissante et notre peu de jeunesse préoccupée par les mouvements Woke, l’herbe à cannabis et autres fumettes, ainsi que les Lgbt… Autant dire que l’Ukraine est bien partie pour restée en ruine pendant au moins 1 siècle si ce n’est davantage. Seule la Russie pourra les aider concrètement et objectivement ! Il faut être lucide

      1. Didier BARTHES

        Mais alors vous proposez que gagne la dictature, que s’impose la loi du plus fort et vous ouvrez la porte à ce que demain la Chine fasse de même avec Taiwan ? Une telle politique de capitulation face aux dictatures mène toujours à la catastrophe, nous l’avons vu avec Hitler.
        Nous n’éviterons pas des morts en laissant faire Poutine, au contraire nous entrerons dans un cycle toujours plus infernal, Bravo aux Ukrainiens qui résistent, leur résistance relève d’un enjeu qui dépasse leur propre pays comme la résistance au nazisme dépassait le seul cas de la France.

        1. Arrêtez avec ce raisonnement simpliste que si on veut que les accords de Minsk soient respectés alors vous être pro-Poutine, ou si on veut négocier la paix avec la Russie on est pro-Poutine ! C’est ridicule ! Je dis qu’il aurait fallu le faire, non pas parce que je suis pro-Poutine, mais parce que c’est évident dès le départ que la Russie gagnerait le conflit face à l’Ukraine et que des ukrainiens vont crever pour rien en plus de voir leur pays entièrement rasé pour rien qu’il restera pour les survivants ! C’est juste que je suis réaliste. En plus vos sanctions nous ruinent nous européens ! Les sanctions n’ont que des incidences temporaires pour la Russie, c’est juste le temps que les russes trouvent de nouveaux clients pour écouler leur gaz, et c’est ce qu’elle a fait puisque l’Inde en achète ! Et plus hypocrite encore les européens achètent du pétrole russe à travers l’Inde, à part qu’on le paye plus cher puisqu’il y a un intermédiaire de plus !

    2. – « sur ce blog biosphere certains commentateurs ne veulent parler que de leurs obsessions au lieu de réfléchir à la thématique que nous présentons » (hier À 16:11)

      Surtout Toi, le Champion, pour qui tout est bon pour bouffer du gauchiste, de l’Umps, du migrant, du fonctionnaire, de la bécasse et j’en passe. Quand ce n’est pas comme là encore pour démolir l’Ukraine et cirer les pompes de ton pote Poutine.
      Dit en passant, si t’étais un peu plus couillu tu t’enrôlerais dans son armée, au lieu d’y laisser aller ces pauvres nord-coréens. Pour moi rien que ça en dit long sur l’état et l’avenir de cette dite grande puissance. Sauf qu’encore une fois le sujet du jour n’est pas là, aujourd’hui il est juste question de la fin de l’ère du gaz russe en Europe. (à suivre)

      1. (suite) La Russie va donc perdre des marchés, subir des pertes financières, et avoir toujours plus de mal à financer sa guerre. Et qui sait, à la longue peut-être même à maintenir le calme à l’intérieur de ses propres frontières. Bref, ON peut toujours se dire que les dictateurs finissent mal en général, et que ça sent le gaz pour Poutine.
        De leur côté, par la force des choses les Européens vont devoir se passer de ce gaz particulièrement malodorant, et il était temps. Entre 2021 et 2023 la consommation de gaz naturel a baissé de près de 20% en Europe et en France. C’est donc l’occasion de faire encore mieux pour nous guérir de notre dépendance.

        1. Pour ma part je suis factuel, si vous refusez de faire la paix avec la Russie, l’Ukraine sera rasée, puis les économies européennes couleront car les sanctions nous nuisent bien plus qu’à nous qu’aux russes… Et oui c’est Poutine qui détient les robinets de gaz, pétrole, ainsi que des gisements de métaux en tout genre, en plus de l’uranium… C’est Poutine le grand patron de la situation, non pas que je le souhaite, mais que je constate les faits, la vraie vérité objective avec 0 % de mensonge et 0% d’exagération !! Même les allemands voudraient se repositionner favorablement envers la Russie !

      2. J’avais prédit que l’Ukraine allait perdre et cela depuis le premier jour de la guerre ! Ce n’est pas moi qui ait provoqué la Russie en l’encerclant de bases américaines et de l’Otan autour de ses frontières, en plus vous récidivez, ce mois ci, vous avez rajouté des bases au nord du Japon ! Ce n’est pas moi qui n’est pas respecté les accords de Minsk, mais bien les UmPs et autres européistes des autres pays de l’UE. Notamment Boris Johnson qui a fait des promesses fumeuses à Zelenski ! Puis François Hollande qui a affirmé (voir les vidéos) que les accords de Minsk n’avaient pas pour but de les respecter mais de faire gagner du temps afin d’armer l’Ukraine ! C’est plutôt à toi de t’engager à l’armée, car c’est bien les UmPs (autant élus qu’électeurs) qui ont promis de défendre l’Ukraine !

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