GES, la France n’a toujours pas de politique crédible

La France se fixe un objectif de réduction de 40 % en 2030 des émissions de gaz à effet de serre et une division par quatre en 2050, par rapport au niveau de 1990*. Mi-octobre 2015 sera publié par décret des « budgets carbone », c’est-à-dire des plafonds d’émissions à ne pas dépasser. Mais pour l’heure, il n’existe encore qu’un document de travail de 89 pages, élaboré par les différents ministères concernés (écologie, transports, agriculture…) ! La ministre de l’écologie Ségolène Royal préfère s’attaquer au nutella et Laurent Fabius fait semblant de s’occuper du climat. De toute façon ce scénario de transition vers une économie moins carbonée ne précise pas les mesures qui permettront de la mettre en place. La taxation du carbone reste par exemple indéfinie. Voici quelques mesures qui rentreront, peut-être, en application à Pâques ou à la Trinité alors qu’elles sont connues depuis 1936 :

Transports : renforcement de l’efficacité des véhicules routiers » (généralisation de la voiture consommant 2 litres aux 100 km et développement des modèles électriques). On reste encore dans le tout voiture, sans considérer le bridage des moteurs, le coût de fabrication de l’électricité et encore moins le dévoiturage ou sortie de la voiture individuelle. Notons que la « promotion de la marche à pied et du vélo » ne peut aller qu’avec de profondes modifications par la localisation des lieux de travail et de consommation près des domiciles. Ah qu’il était bon le temps où, avec les premiers congés payés en 1936, les couples partaient en tandem en vacances !

Bâtiments, « plus dense et très sobre en énergie ». C’est une antienne depuis des années sans qu’on note d’avancées véritables. On devrait expliquer aux ménages qu’une maison passive, c’est une maison qu’on ne chauffe pas… comme en 1936.

Industrie, « amélioration de l’efficacité ». On parle toujours d’efficacité énergétique, qui est un problème technique, et non de la réduction des besoins en énergie, et donc de la fin de la civilisation du tout jetable. On prône pour ainsi dire les valeurs de 1936, Recyclage, Récupération, Réparation…

Agriculture et élevage, vers le « projet agroécologique » avec une moindre artificialisation des sols « limitée à 10 000 hectares par an », six fois moins qu’aujourd’hui. En 1936 on ne connaissait pratiquement que l’agriculture biologique et les villes n’étaient encore que des bourgs, sans autoroutes ni supermarchés.

* Le Monde.fr | 16.06.2015, La France dévoile sa stratégie bas carbone

1 réflexion sur “GES, la France n’a toujours pas de politique crédible”

  1. 1)La marche à pied, le vé lo et le tandem ne remplaceront pas intégralement le tout-voiture. Sinon ce serait être en train de ramer pendant son déplacement à tout instant où l’on ne serait pas en train de trimer à la tâche, et donc ne pas vivre beaucoup mieux que les ouvriers du XIXème siècle.
    Ce qu’il faut, c’est le développement massif des transports en commun.

    2/ Vous écrivez : « On devrait expliquer aux ménages qu’une maison passive, c’est une maison qu’on ne chauffe pas… comme en 1936 ».
    C’est bien beau, mais en 1936, on vivait rarement plus de 60 ans. Quand il fait moins de 0°C, il faut bien chauffer les habitation si on veut faire de vieux os.

Les commentaires sont fermés.