GPA, payer une femme pour enfin avoir un enfant. Rappelons que le recours aux mères porteuses est interdit en France depuis les lois de bioéthique de 1994, mais l’association des familles homoparentales et l’association des parents gays et lesbiens s’activent dans les colonnes du MONDE* par l’intermédiaire d’une journaliste : « C’est l’histoire de Claire, une longue et douloureuse affaire d’infertilité, une première fécondation in vitro (FIV) à 32 ans, la huitième à 37 ans, décision pour une GPA aux Etats-Unis… La GPA est autorisée dans 45 des 50 états… Les bébés coûtent cher, Claire et Felipe ont explosé les tarifs… L’aventure leur a coûté 210 000 dollars, sans leurs quatre allers-retours aux Etats-Unis… Kelly, la mère porteuse de Claire et Felipe, a reçu 35 000 dollars : « nous nous sommes payé une voiture, de belles vacances à Hawaï »… On pourrait trouver une mère porteuse plus vite si on acceptait une femme sans mutuelle, donc plus précarisée… La mise en relation à but lucratif entre des parents et une mère porteuse est punie de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende… Les états généraux de la bioéthique, lors du premier semestre 2018, permettront d’en débattre… »
Adel sur lemonde.fr : Ce qui est choquant n’est pas la pratique mais le fait qu’il y ait des millions d’enfants orphelins sur notre planète qui attendent d’être adoptés. Le besoin absolu et à tout prix d’avoir un enfant issu de ses gamètes n’a pas de sens d’un point de vue génétique et en a de moins en moins sur le plan moral.
Pascal : Pratique abjecte de personnes se réclamant « de gauche », prêts à payer 200 000 € pour louer le corps d’une femme le temps d’une grossesse, pour assouvir leur petit besoin (pardon, « droit ») d’enfant.
Tehel : La non marchandisation du corps humain est un principe sur lequel nous ne devrions pas transiger. Pas plus pour complaire à l’égoïsme de certain.e.s. Trop de certitudes de dérives. Pour l’instant ils et elles choisissent les femmes porteuses sur catalogues, dans dix ans selon la même logique ils et elles voudront choisir les caractéristiques de l’enfant. Stop.
Pascal : Et donnons rapidement le droit de vendre ses organes aux personnes qui le souhaitent. Après tout, il y a un marché, il y a des pauvres qui ont besoin d’argent, et des riches qui peuvent payer.
RBV : Derrière cette question se pose celle plus vaste du droit à l’enfant. Sur une planète où la croissance démographique nous met tous en danger, est il acceptable d’avoir recours à la PMA, GPA. J’entends pourtant la souffrance de ceux qui ne peuvent avoir d’enfant mais il faut être pragmatique.
Maillard Bernard : De deux choses l’une : soit la société place la satisfaction du désir individuel en premier et chacun se sert en fonction de ses ressources et du rapport de forces établi, en refusant toute considération spécifique sur la nature humaine. Soit la société privilégie le service de l’autre en préservant une spécificité à la nature humaine. La marchandisation des corps humains et l’esclavage sont alors durablement bannis. C’est un choix de société. Je choisis clairement le second .
Juliette : La gestation pour autrui (GPA) est un business sans vergogne, et « Le Monde » ne se prive pas d’en faire la publicité en donnant toutes les coordonnées, notamment aux États-Unis, et même les tarifs comparés. Une banalisation inacceptable, une justification inepte, et finalement une apologie. Pour finir par laisser à penser que le seul tort de la GPA est d’être trop chère ! La rédaction de cet article du « Monde » est absolument infecte. Une vraie honte pour ce journal ! Pour ne pas dire dégueulasse.
* M le magazine du Monde, 30 décembre 2017 | La gestation pour autrui côté business
Ce billet est écrit par des nantis déconnectés de la réalité. Non, il n’y a pas de millions d’orphelins qui attendent d’être adoptés. Il y en a moins d’un millier chaque année pour les couples français, selon les chiffres du MAE, et ce ne sont pas des orphelins.
Non l’infertilité n’est pas un caprice de riches, elles touche toutes les classes sociales.
Gardez votre morale pour autrui et renseignez vous un peu, cela sera préférable à tous ces clichés réactionnaires.
Je me garderais de condamner cet article du « Monde » aussi sévèrement que le fait Juliette. Cet article nous présente une réalité et je n’ai pas vu où il faisait la publicité de la GPA.
Le plus problématique et inquiétant avec cette affaire (comme avec d’autres), c’est que nous en soyons arrivés là. Désormais un corps a un prix, un enfant a un prix, la vie a un prix. Je rejoins donc l’avis de Maillard Bernard.