Sylvestre Huet dans son livre* s’interroge entre autres sur la notion d’urgence climatique :
« Il y a toujours une autre affaire qui semble « plus urgente ». Une guerre à finir ou à commencer, comme en Syrie, en Lybie, au Mali… Une élection à gagner, le pouvoir à conserver ou à conquérir. Autant d’urgences qui ne le sont pas pour les citoyens… mais qui le sont pour nombre de gouvernants. D’auters missions réclament l’action urgente, des emplois à créer, des infrastructures à bâtir ou à rénover… Or la plupart de ces actions urgentes – et jugées nécessaires par la majorité des populations – se traduisent en général par un surcroît d’énergie. Et comme elles sont constituées à 80 % d’énergies fossiles – charbon, gaz et pétrole – cela se traduit par l’émission de dioxyde de carbone.
Du côté du climat à l’inverse, tout semble lent au regard du rythme trépident de la vie quotidienne. Lent car les effets des éventuelles décisions de maîtrise des émissions de gaz à effet de serre se mesureront en décennies. Changer de système énergétique pour évincer les énergies fossiles, tout cela prend un temps considérable. Cette double inertie, celle du sytème climatique et celle de nos systèmes techniques, expliquent cette lenteur. Elle donne le sentiment qu’il n’y a jamais « urgence » dans le dossier climatique, que l’on peut toujours remettre à plus tard décisions et actions. C’est pourquoi les émissions mondiales de CO2 lies à l’énergie, à la fabrication du ciment et à la déforestation ont atteint 9,7 milliards de tonnes de carbone en 2012. Et l’on peut déjà dire qu’elles atteindront 9,9 milliards en 2013. Pour atteindre des indices de développement humain comparables à celui des Europeéns, il faut consommer environ 7 000 kWh (kilowattheures) par habitant et par an. Le Niger en est à 30 kWh. Cela signifie pas d’école, pas de médecin, pas de travail qualifié, pas de moyens de transport. En France où plus de six millions de personnes sont confrontées au chômage et à la précarité, toute décision « climatique » susceptible d’aggraver leur situation ne sera pas acceptée. «
Comment Syvestre Huet va-t-il se sortir de cette cacaphonie climatique ? Lisez son livre* pour en savoir plus, c’est pas cher et ça fait du bien (au climat) quand l’info fait du mal (au moral) !
* Les dessous de la cacophonie climatique de Sylvestre Huet (journaliste à Libération)
éditions la ville brûle, 146 pages pour 10 euros
En effet Monsieur Barthes, la surpopulation nous conduira à la catastrophe. Une augmentation de 2% par an, cela fait une multiplication par deux et demi en 50 ans, par 7 en un siècle, par 400 millions en un millénaire, et par plus de 100 quattuordécillions (10 exposant 86, soit beaucoup plus que le nombre maximum de fourmis pouvant être contenu par un espace grand comme notre système solaire) en seulement 10 millénaires . Dire que ce serait problématique serait un euphémisme.
Il est donc urgent que la contraception cesse d’être financièrement inaccessible à quasiment tout le monde. Mais cet impératif est quelque chose avec quoi les sacro-saint profits des grands industriels riches à milliards, industriels aux intérêts économiques de qui les tribuns politiciens sont ultra-dévoués.
Cette façon dont ce qui nous semble l’urgence conduit à repousser à demain ce qui est pourtant l’essentiel constitue sans doute une constante de l’histoire de l’humanité (l’humanité a t elle jamais anticipé un problème ? Non, elle a seulement réagi) Mais bien sûr là, les enjeux sont globaux et définitifs.
L’exemple le plus frappant est celui de la démographie. A force de ne rien faire pour contrer la surpopulation sous le prétexte que les résultats ne seront sensibles que dans 10 ou 20 ans nous allons aller vers un monde surpeuplé politiquement ingérable et écologiquement invivable. Si nous avions agi dès les années 1950 (on savait déjà que nous serions 6 milliards en l’an 2000 comme nous l’avons effectivement été) nous ne serions pas dans la situation actuelle à devoir atteindre 10 milliards d’habitants peu après la moitié du siècle et plus de 11 en 2100 (dont plus de 4 en Afrique, constituée pour un tiers de déserts).
Bref le report de l’action va nous coûter cher.