– La loi interdit aux fonctionnaires d’avoir plus de deux enfants. Au-delà, ils encourent des sanctions. C’est déjà une réalité dans certaines régions de l’Inde, comme au Rajasthan. Ummed Singh Rathore l’a appris à ses dépens, alors qu’il cherchait du travail. « J’ai été embauché pour être gardien à l’Assemblée du Rajasthan. Plus tard, le directeur m’a convoqué et m’a dit que mon embauche était annulée », explique-t-il. « Pourquoi le gouvernement interfère dans nos vies privées ? » La raison de l’annulation de son embauche ? Ummed Singh a trois filles, et donc la loi l’empêche d’accéder à un poste de fonctionnaire. « J’ai trois enfants, mais je n’ai rien fait de mal. Pourquoi le gouvernement interfère dans nos vies privées ? Il est censé nous aider, au contraire », déplore-t-il. L’Inde est en état de surpopulation avec presque 1,4 milliard d’habitants. Le pays va bientôt dépasser la Chine. Face à ces défis, les autorités cherchent des solutions. (JT de 20 heures le 13 janvier 2020)*
– La population de l´Etat du Gujarat, en Inde, est en constante augmentation. Selon les données du recensement qui vient d´être réalisé, l´État compte 50,5 millions d´habitants. Dix millions de plus qu´en 1991. Les nationalistes hindous, au pouvoir dans cette région, proposent d´interdire aux couples d´avoir plus de deux enfants. L´Église catholique s´oppose résolument à ce projet. L´évêque de Ahmedabad a déclaré qu´il s´agit d´une « violation des droits humains élémentaires ». Le père Cedric Prakash a déclaré que le chemin à suivre pour faire face à la croissance démographique est celui de l´éducation « des femmes et des catégories les moins privilégiés ». L´Église, a-t-il souligné, encourage les « méthodes naturelles » de planification familiale. (ROME, lundi 27 août 2001)**
– Deux enfants par couple, c’est possible dans un pays où le divorce est interdit… ou impossible. La loi indienne permet le divorce par consentement mutuel ou pour sévices physiques. Dans la réalité, la plupart des femmes indiennes préféreront subir la violence de maris ivrognes plutôt que d’encourir le rejet de leur entourage. Alors mieux vaudrait dire deux enfant maximum par femme. Et si on va jusqu’au bout de la logique de l’intérêt collectif face aux menaces de surpopulation, de réchauffement climatique, d’épuisement des terres, de stress hydrique, d’extinction de la biodiversité… mieux vaudrait une loi mondiale imposant de façon progressive l’idée d’un seul enfant par femme. Sensibilisation éducative, consentement des populations et écologie punitive sont absolument complémentaires. Et ce n’est pas parce que certains sont contre les radars au bord des routes qu’on ne doit pas sanctionner pour excès de vitesse. Pourquoi faire une différence avec l’excès de fécondité ?
* https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-vers-une-limitation-du-nombre-d-enfants_3783485.html
De toute façon, la courbe démographique, depuis le début de l’ère industrielle, suit la courbe de la consommation d’énergies fossiles…. Alors si cela est vrai à la hausse, ce sera vrai aussi à la baisse à venir…. Moins d’énergies fossiles puis les bouches en trop mourront…. C’est ainsi, quoi qu’on pense, quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise…. La production d’énergies fossiles supplémentaires ne se décrète pas, mais suit un long cheminement à des temps géologiques….. Les nouvelles technologies pour extraire des énergies fossiles n’augmentent pas les réserves comme le disent les journalistes, les stocks dans les sous-sols restent exactement les mêmes, mais les nouvelles technologies permettent seulement de dilapider plus vite les stocks existants…. Alors pilule ou pas pilule, éducation des femmes ou pas, avortements ou pas, bref il est déjà trop tard, ça fera boom ! Guerres, épidémies et famines…..
« Faites en un ou n’en faites pas, mais ne dépassez pas deux » serait le bon message.
(Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier, livre de 2011)
Une question : Si j’ai quatre femmes… à combien d’enfants ai-je droit ?
4 * 2 = 8
Cela illustre au mieux ce que rappelle régulièrement l’association Démographie Responsable.
A savoir que, plus nous attendrons pour prendre des mesures incitatives pour faire diminuer la fécondité, plus nous risquons de nous trouver face à de tels problèmes et de telles mesures plus ou moins attentatoires aux libertés.
Cela a déjà eu lieu en Chine avec l’enfant unique, déjà aussi en Inde avec des politiques de stérilisation et aujourd’hui de nouveau en Inde sous une autre forme.
Mais avant de critiquer ces mesures, soyons bien conscients de leur caractère inéluctable dans un monde surpeuplé. Quand nous serons 11 milliards sur la planète dont plus de 4 milliards en Afrique (projections de l’ONU), ce genres de choses seront aussi courantes qu’inévitables.
Il faut donc bien comprendre que ceux qui aujourd’hui travaillent à préserver le droit de nos enfants à disposer d’une planète vivable, mais aussi à avoir à leur tour des enfants ne sont pas les natalistes, mais au contraire les antinatalistes qui, prônant la modération aujourd’hui préservent en fait le droit des hommes à se reproduire demain.
Il ne sert à rien de défendre sans réflexion la liberté inconditionnelle de procréer aujourd’hui si c’est pour demain se trouver dans l’obligation d’imposer l’exact contraire du fait du heurt de l’humanité aux limites de la planète. Ce serait vraiment agir à courte vue
L’humanisme est aujourd’hui du côté des malthusiens !
Bonjour Didier Barthès. Mis à part que je ne peux pas affirmer que «l’humanisme est aujourd’hui du côté des malthusiens» (trop difficile de cerner l’humanisme) je suis globalement d’accord avec votre commentaire. Notamment sur ces 2 points.
1) « plus nous attendrons pour prendre des mesures incitatives pour faire diminuer la fécondité, plus nous risquons de nous trouver face à de tels problèmes et de telles mesures plus ou moins attentatoires aux libertés.»
2) « Il ne sert à rien de défendre sans réflexion la liberté inconditionnelle de procréer aujourd’hui si [etc.] »
Nous pouvons dire la même chose au sujet d’un tas d’autres libertés (avec ou sans guillemets). Comme par exemples la liberté de posséder plus d’une seule voiture par famille, la liberté d’habiter un logement surdimensionné, la liberté de prendre l’avion pour aller faire du shoping à Londres etc. etc.
Mais de même, je dirais qu’il ne sert à rien, et pire qu’il est dangereux, de défendre sans réflexion certaines idées et solutions censées régler le problème de la démographie. Je vous l’ai déjà dit, ce problème (et je répète que c’en est un) n’est pas du même ordre que les autres. En tous cas pour moi.
Toutefois, étant donné que vous avez précisé «sans réflexion»… je reste d’accord avec ce que vous avez écrit là.
– « Et si on va jusqu’au bout de la logique de l’intérêt collectif […] mieux vaudrait une loi mondiale imposant de façon progressive l’idée d’un seul enfant par femme.»
Non merci ! On voit où mènent ce genre de logique et ce genre de lois.
Sur ce coup je préfère marcher avec le père Cedric Prakash, je signe pour « l´éducation des femmes et des catégories les moins privilégiés ». Au moins ça ne peut pas faire de mal et ça ne mange pas de pain.
Je me demande, si des fois, ce curé là ne serait pas un peu encarté à Démographie Responsable 🙂