« Pour la gloire de Dieu notre Sauveur, nous enseignons comme un dogme révélé de Dieu : le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, jouit de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème » (1er concile du Vatican — 18 juillet 1870). C’est avec cet état d’esprit que les nouveaux hussards du pape appellent à manifester pour soutenir Benoît 16 puisqu’un pape ne peut se révéler irresponsable quand il maudit le préservatif : « Le rôle des catholiques consiste à comprendre ce que veut le pape, pas à crier avec les loups » (LeMonde du 4 avril). Pourtant aucun dieu de la compassion n’aurait voulu qu’une personne puisse s’exprimer de façon dogmatique sur le port du préservatif et la contraception.
Vanitas vanitatum, et omnia vanitas. Vanité des vanités, tout n’est que vanité, particulièrement personnifiée en la personne du pape Benoît 16. Le mouvement « pro-vie » signifie en fait « pro-vie humaine ». Chez beaucoup d’esprits embrouillés, un zygote monocellulaire humain, dépourvu de nerfs et donc incapable de souffrir, est infiniment sacré pour la simple raison qu’il est « humain ». Aucune autre cellule ne jouit d’un statut aussi élevé. En fait le pape et ses groupies sont exemplaires d’une tradition religieuse anthropocentrique : l’interdiction de la contraception ne repose sur aucune parole divine, et elle n’a aucun fondement rationnel. Les humains, même infaillibles, peuvent vraiment raconter n’importe quoi…
Le pape Benoît 16 a maintenant un surnom dans la blogosphère : Benoît XIII et III (très étroit).
C’est bien vu…