Joseph Ratzinger, dit « le pape Benoît 16 », a écrit sur la fin de sa vie (il a eu 80 ans le 16 avril 2007) un monumental ouvrage intitulé « Jésus de Nazareth ». Il élimine d’un trait de plumes la recherche historique et archéologique qui émet des doutes sur l’authenticité des Evangiles, dont on sait pourtant qu’ils ont été écrits plusieurs décennies après l’existence supposée de Jésus par des prosélytes. Pour Ratzinger au contraire, il ne peut y avoir d’incertitude : « Le Jésus des Evangiles est une figure historiquement sensée et convaincante. Elle est plus logique et compréhensible que les reconstructions que nous avons du affronter ces dernières années. La crucifixion ne peut s’expliquer que parce qu’il s’est vraiment produit quelque chose d’extraordinaire. » Ratzinger n’a pas la force mentale de séparer le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi : « Jésus n’est pas un mythe. C’est un homme de chair et de sang, une présence entièrement réelle dans l’histoire… Il est mort et ressuscité d’entre les morts… Là où Dieu est considéré comme quantité négligeable, alors les choses prétendument plus importantes échouent. L’expérience négative du marxisme n’est pas la seule à nous le démontrer ». Ratzinger montre là le bout de son nez, il passe d’un simple acte de foi dans les Ecritures, foi qui ne regarde que lui, à une critique très contemporaine qu’il complète ainsi: « Dans le vide, l’Occident introduit sa mentalité techniciste. Mais on ne peut pas gouverner l’histoire avec de simples structures matérielles. C’est la primauté de dieu qui est ici en jeu. »
Dans un sursaut d’obscurantisme, Ratzinger en vient donc à considérer la lutte des classes et le matérialisme comme des ennemis qui lanceraient des défis à l’autorité du Christ. Mais notre seule certitude est bien matérielle, elle insère nos relations dans la véritable infrastructure qui supporte notre existence humaine, à savoir les ressources naturelles de la Biosphère. Les écrits de Joseph Ratzinger ne peuvent permettre d’améliorer notre rapport avec la Nature alors même que la société thermo-industrielle détériore nos conditions d’existence. Quelle que soit notre religion ou notre agnosticisme, notre planète est constituée d’atomes et de biodiversité, elle nous précède et elle nous succédera, un peu de modestie Jésus de Ratzinger !
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