la BAD, base autonome durable

J’ai (Piero San Giorgo) longuement conversé avec des survivalistes américains. Je suis arrivé à la conclusion que le seul moyen de survivre c’est de s’établir dans un endroit éloigné des zones de trouble potentiel et d’acquérir une autonomie aussi grande que possible pour tout ce qui concerne l’eau, la nourriture et l’énergie tout en s’intégrant dans une communauté locale. J’ai été autorisé par ses inventeurs à développer l’idée de BAD (base autonome durable), un programme construit sur 7 éléments fondamentaux : eau, nourriture, hygiène et santé, énergie, connaissance, défense et lien social.

C’est lorsque le puits est à sec que nous apprécions la valeur de l’eau… L’idéal est de produire soi-même sa nourriture… Nous serons confrontés à la disparition des services de soins et de santé, vous n’aurez pas intérêt à être malade… La seule énergie gratuite est celle que vous n’avez pas besoin de générer… Celui qui possède un métier est comme celui qui possède un château fort… Si vis pacem, para bellum car le plus grand danger pour l’homme reste l’homme… Le lien social est le septième et dernier élément fondamental d’une BAD.

Vous ne pourrez survivre longtemps seul. Vous devez constituer un réseau, vous intégrer à des communautés grâce à des relations mutuellement interdépendantes, et faire en sorte que les gens et les groupes de gens autour de vous aient le moins de raisons possibles de vous agresser et qu’ils s’associent à vous pour une défense commune. Etre capable de survivre seul, c’est bien. Mais la force est aussi dans le nombre. Imaginez un village entier, une vallée organisée pour une production optimale de ressources alimentaires et énergétiques et une mise en commun des savoir-faire (médecins, maçons, etc.), créer une meilleure défense et entreprendre des travaux pour le bien commun. Ce genre de communautés se met déjà en place, Résilience communautaire en France, Transition Towns, Post Carbon Cities et Relocalisation Projects au Canada, Belastbar Gemeinde en Allemagne…

La BAD peut être individualiste, mobile, 100 % survivaliste, par exemple avec un voilier. Mais le meilleur choix possible et la BAD rurale, où on s’enracine dans tous les sens du terme. Rappelez-vous que toute richesse est d’abord issue de la terre nourricière. La mise en place d’une BAD en ville peut avoir du sens si vous n’avez pas les moyens pour mettre en place une BAD en milieu rural. Choisissez une ville de taille moyenne, traversée d’une rivière, avec une centrale hydroélectrique toute proche. Vous avez aussi l’option d’une BAD délocalisée. Mais qui peut vous garantir qu’en tant que riche étranger, vous ne finirez pas victime de nettoyages ethniques ?

In Survivre à l’effondrement économique (édition le  Retour aux Sources, 2011)

3 réflexions sur “la BAD, base autonome durable”

  1. Rares sont les collapsologues qui évoquent les maladies inattendues et nouvelles.
    Parmi les changements futurs, y’a l’apparition ou la résurgence de bactéries ou de virus, donc peu « immunisants ».
    Ces germes, qui pourraient affecter l’animal et le végétal, ne remettraient-ils pas en question l’existence même de certaines formes de vie actuelles ? ( fermentation, conservation, recyclage biologique, antibiothérapie,…)

  2. Didier Barthès

    Il est intéressant de remarquer que, contrairement à une caricature parfois faite de ses propos, Piero San Giorgo est tout à fait conscient de l’impossibilité de survivre seul et appelle à une certaine solidarité, disons à un niveau local (le village, le quartier). Cela rappelle d’ailleurs la fameuse prophétie écrite par Barjavel dans le livre Ravage, où il reconstruisait la société à partir de petites entités
    Notons aussi donc que les visions considérées comme politiquement plus correctes d’un Pablo Servigne finalement ne sont peut-être pas si éloignées de celles considérées comme plus sulfureuses d’un Piero San Giorgo. Hélas la question de la violence supposée dans des sociétés en effondrement ne peut être tout à fait mise de côté.

    1. Didier Barthès, je vous ai déjà dit que Piero San Giorgio disait aussi des choses vraies. Seulement il y a le reste. Si vous ne voyez pas de grosse différence entre un Pablo Servigne et celui-ci… c’est dommage.

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