Au paléolithique supérieur, il y a 40 000 ans environ, l’Europe n’était peuplée que de 5 000 habitants environ. Après une stabilité démographique pendant 30 000 ans, il faut attendre le début du réchauffement climatique (entre – 17 000 et – 11 000) pour que la population atteigne en moyenne 28 000 personnes. Aujourd’hui l’Union européenne compte plus de 500 millions d’habitants. Cette explosion démographique était-elle souhaitable ? Au sommet de sa puissance économique, l’humanité continue de fomenter des guerres et fabriquer des affamés. Est-ce que nous voulons de ces pertes humaines ? Comment débattre ?
Constatons d’abord que Malthus est un personnage déconsidéré en France. La reprise de la natalité y est considérée comme une victoire. Paradoxe, certains tenants de la décroissance estiment même qu’il y a trop d’automobiles mais certainement pas trop de personnes. Constatons aussi que la population mondiale augmente ces dernières décennies d’un milliard à peu près tous les douze ans. Il y a de fortes chances de dépasser les 9 milliards en 2050. Constatons enfin les impasses de la production alimentaire : les terres cultivables le sont maintenant dans leur presque totalité, les modes de production deviennent insoutenables, l’eau commence à manquer, les pesticides s’accumulent… Les innovations techniques peuvent-elles être considérées comme des progrès réels, ou comme la tentative désespérée d’adapter les ressources à une population qui se veut libre de toute détermination naturelle ?
La question démographique est vaste, elle englobe aussi bien les problèmes de fécondité que la question agricole et techno-scientifique, tant la nourriture matérielle que les nourritures spirituelles, elle oscille entre revanche des berceaux et nulliparité, entre droits des femmes et devoirs des immigrés… Finalement, est-il possible de causer sereinement des conditions de vie de nos générations futures ?
Entropia, revue théorique de la décroissance, a déprogrammé son numéro qui devait s’intituler « La décroissance est-elle malthusienne ? ». Il y a des débats qui fâchent, même parmi les théoriciens de la décroissance !
Bonjour,
La question démographique est taboue, niée ou « Malthus! Malthus! Malthus! ».
Ceux-celles qui la refusent -la tête dans le sable!- prennent une lourde responsabilité.
Certes, le risque est que soient accusés les pauvres. Mais nous avons les arguments contre cette attitude…malthusienne! Ce sont les riches qui détruisent le plus la planète.
Consommer de moins en moins est plus difficile que de consommer de plus en plus! La population mondiale a toujours augmenté en consommant toujours plus d’énergie par personne (moyenne)=x 2,9 depuis 1900 (de 0,585 tep à 1,7tep actuellement. Depuis 1900, la population mondiale s’est multipliée par >4 mais la consommation mondiale d’énergie par >12 .
Paul CHEFURKA , dans son étude « Energie et population mondiales » fixe à 1 tep/personne (moyenne mondiale) le minimum vital (1,7 actuellement mais 8,3 environ pour l’ étatsunien et 4,5 pour le français) . Et l’énergie disponible va décroître à partir de …2020/25…La population aussi !
Mais en 1900 la consommation mondiale d’énergie était de 965 Mtep, la population de 1650 millions -soit 0,58 tep/hab.- et en 1950, 2099Mtep pour 2520 millions d’habitants -soit 0,83tep/hab…? (Source pour consommation d’énergie en 1900 et 1950 http://www.statistiques-mondiales.com/energie.htm) Il y aura un problème de répartition et d’usages à sélectionner comme prioritaires. Des quotats seraient dès maintenant nécessaires.
Roger LUCE
L’annulation du numéro d’Entropia est vraiment une mauvaise nouvelle, cela illustre bien le malaise autour de ce sujet. C’est pour moi un vrai mystère que le refus de tant de décroissants économiques d’étendre leur réflexion à la question du nombre des hommes. Jamais en tout cas dans les débats que j’ai pu avoir avec certains représentants de la décroissance je n’ai pu avoir de réponse claire à la question : Dans un monde à 10 milliards d’humains, quelle place laisserons-nous au reste du vivant ? Il semble que cette question soit tout à fait secondaire pour les tenants de l’orthodoxie décroissante. Je le déplore, je pense que c’est une grave erreur et un manque très net de tendresse pour le monde.
L’annulation du numéro d’Entropia est vraiment une mauvaise nouvelle, cela illustre bien le malaise autour de ce sujet. C’est pour moi un vrai mystère que le refus de tant de décroissants économiques d’étendre leur réflexion à la question du nombre des hommes. Jamais en tout cas dans les débats que j’ai pu avoir avec certains représentants de la décroissance je n’ai pu avoir de réponse claire à la question : Dans un monde à 10 milliards d’humains, quelle place laisserons-nous au reste du vivant ? Il semble que cette question soit tout à fait secondaire pour les tenants de l’orthodoxie décroissante. Je le déplore, je pense que c’est une grave erreur et un manque très net de tendresse pour le monde.
« La décroissance est-elle malthusienne ? » peut être lu de deux façons:
– on parle de la décroissance volontaire; dans ce cas il est vrai que ça peut se discuter
– au contraire, on fait allusion à celle qui nous attend de manière forcée si nous ne faisons rien; là, il est évident que le malthusianisme est indiscutable et se fera connaître de manière souvent violente ( voir l’analyse du cas du Rwanda par Jared Diamond).
« La décroissance est-elle malthusienne ? » peut être lu de deux façons:
– on parle de la décroissance volontaire; dans ce cas il est vrai que ça peut se discuter
– au contraire, on fait allusion à celle qui nous attend de manière forcée si nous ne faisons rien; là, il est évident que le malthusianisme est indiscutable et se fera connaître de manière souvent violente ( voir l’analyse du cas du Rwanda par Jared Diamond).
Bien sûr que la Terre peut porter plus d’individus! Gérée rationnellement, la planète supportera bien la double d’entre nous. Rationnellement, ça veut dire avec élevage en batterie. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons, et l’ « intelligence humaine » se bornerait-elle à toujours vouloir atteindre les limites?
Oh, it’s a disgrace
To see the human race
In a rat race
(Bob Marley)
Bien sûr que la Terre peut porter plus d’individus! Gérée rationnellement, la planète supportera bien la double d’entre nous. Rationnellement, ça veut dire avec élevage en batterie. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons, et l’ « intelligence humaine » se bornerait-elle à toujours vouloir atteindre les limites?
Oh, it’s a disgrace
To see the human race
In a rat race
(Bob Marley)